Mémoire de cendres, tome 6 : Montségur

Après deux tomes en Angleterre, quelques années ont passé et nous voilà de nouveau en terre cathare, du côté de Lorac et de Montségur, et l'on retrouve vraiment l'esprit de résistance et de liberté des premiers volumes, sauf que Jarbinet a bien progressé entre-temps !
Pas de temps morts dans cet opus, l'action est bien dosée avec des dialogues toujours savoureux et à-propos, et on a de nouveau une évocation extrêmement fidèle des hérétiques cathares, femmes et hommes, ainsi que de l'Inquisition, récemment créée, qui mène la répression à partir de Toulouse, et de l'hérésiarque Guilhabert de Castres, ici en fin de carrière, qui fut l'infatigable leader de la rébellion contre le diktat catholique et français.
La sympathie de l'auteur pour ces braves gens bafoués dans leurs traditions et leurs croyances n'est que trop visible, et comme je le comprends.
Finalement, cette "croisade" préfigurait clairement la colonisation.
PS : au moment où cette critique a été rédigée, ce tome 6 n'est plus commercialisé qu'en version numérique.

Montségur, place forte cathare qui focalise les rancoeurs et les haines de la part des Inquisiteurs. Helena y est convoquée pour rencontrer les faidits, les chevaliers et les seigneurs languedociens dépossédés de leurs fiefs et de leurs terres lors de la croisade des albigeois. Ils représentent la résistance occitane menée contre l'occupation des troupes venues du nord, menées par l'Inquisition.

Et là, à Montségur, les choses ne sont pas spécialement plus simple pour Helena. Elle rencontre animosité, défiance de la part de ses pairs qui la verraient plutôt au foyer qu'à cheval. Guillaume Arnaud et Pierre Seilan, inquisteurs, mandatent Arrabal, un mercenaire espagnol, pour prendre de force Montségur. Il a perdu beaucoup d'hommes de troupe à cause d'Helena et il lui voue une haine indéfectible.

Helena va rencontrer un étrange paysan, solitaire, qui assassine aussi les hommes d'Arrabal et leur coupe les mains. A deux, ils vont déjouer, pour un temps, l'attaque d'Arrabal.

Un tome puissant et rythmé, sombre dans le dessin et le propos très violent. Beaucoup d'érudition aussi. Bref, les éléments qui font la marque de fabrique de cette série méconnue, et pourtant incontournable.

La plaine est sous la terreur que fait régner Arrabal, mercenaire à la solde des inquisiteurs Guillaume Arnaud et Pierre Seilan, établis à Toulouse.

Mais pour les crêtes et les montagnes, il en va tout autrement. Chaque sentier représente un danger pour les chevaliers du mercenaire espagnol, les homme d'Héléna, désormais Baronne de Lorac, y mènent une tactique de guérilla assez efficace, tout comme le réseau en place dans la région d'ailleurs.

Mais une faille risque de tout compromettre, un des passeurs d'Héléna à récemment été capturé et emmené à Toulouse chez Guillaume Arnaud.

Héléna est attendue à Montségur, où Guilhabert de Castres, chef spirituel des cathare s'est établi, et où tous les chevaliers cathares sont conviés pour faire le point de leur situation.

Si tous connaissent maintenant la valeur et la bravoure au combat d'Héléna, qui s'est d'ailleurs faite une réputation jusqu'à Rome, certains ne supportent pas le fait qu'une femme puisse occuper de telles fonctions et surtout, d'avoir réussi à préserver l'ensemble de ses biens alors qu'au contraire, eux se sont vu dépouillés par l'Église.
Cette réunion risque donc d'être intéressante à plus d'un titre.

Mais pendant ce temps-là, il se passe quelque chose d'étrange dans les montagnes, on y découvre régulièrement des corps de chevaliers ou soldats à la solde d'Arrabal tués, le crâne fendu et une main coupée.