AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,43

sur 389 notes
Pour ma première lecture d'Alexandre Jardin, je suis servi! Et de quelle manière!
Alexandre va détricoter une légende familiale maquillée comme une voiture volée: Celle de papy-Jean, collabo Vichyste passé entre les balles et jamais inquiété. Ahurissant!
C'est Alexandre qui va s'y coller, à déboulonner la statue de l'icône familiale Jean Jardin alias le Nain jaune... Et l'entreprise n'est pas aisée, loin s'en faut!
Le livre est passionnant et captive le lecteur parfois figé d'horreur: Comment un groupe de collabos assumés, persuadé pour certains d'agir au mieux des intérêts supérieurs et supposés de la nation ont pu ordonner ces infamies contre les Juifs dont le point d'orgue fut cette rafle du Vél d'Hiv?
L'enfer est, dit-on, pavé de bonnes intention? hum... Il est plutôt occulté par une cécité de confort et de circonstance, genre: "Si nous ne livrons pas les juifs, ce sera pire avec les nazis"... Ou: On ne pouvait pas savoir ce qu'on faisait des juifs raflés remis aux allemands". Et cela, on le comprend et le ressent, ne peut satisfaire ce petit-fils qui aimait et admirait le Nain Jaune!
Papy n'a pas fait de la résistance!
Pour Alexandre jardin, c'est douloureux mais de plus en plus limpide, et il devra l'écrire. Fini les histoires gentilles et bluettes, et en route pour la (sale) histoire.
Le collabo jean Jardin est mort dans son lit, jamais inquiété... Et c'est son petit-fils qui va essayer de réparer et laver l'honneur en dénonçant le déshonneur.
C'est admirable et cela ne vole pas ses cinq étoiles.
Commenter  J’apprécie          592
Le titre, ironique, annonce d'emblée que dans la famille Jardin il va y avoir du grabuge et que les paternels (père et grand-père) vont en prendre pour leur grade.

Dans un style tranchant et bourré de dérives de langage, Alexandre Jardin nous déballe une confession-délivrance, dans une quête obsessionnelle de rédemption. Il régurgite ainsi des années de honte, de non-dits, du refus de voir l'évidence, pour s'absoudre de la culpabilité qui le ronge.

Il n'épargne personne, avec le débit d'une mitraillette il balance son dégoût pour ces secrets de famille des gens très convenables qui ont commis l'irréparable en se réfugiant dans les bras de leur bonne conscience. Alexandre Jardin n'y va pas de main morte et affuble son grand-père de tous les noms d'oiseaux politiquement corrects. Il dénonce en dressant carrément la liste des gens très bien qui fréquentaient les Jardin et connaissaient la vérité.

Bouleversant et courageux, Alexandre Jardin répète à l'infini : il souhaite cesser d'être complice, il ne supporte plus la douleur morale de connaître la vérité sur l'implication de son grand-père dans le massacre des juifs à Vichy.

Lesté d'ombres il pose son fardeau.




Commenter  J’apprécie          584
Ce livre est un coup de poignard pour Pierre Assouline et son ouvrage : Une Éminence Grise, Jean Jardin, 1904-1976. En effet ce qu'il n'a pas pu, su ou voulut écrire, le petit-fils de Jean Jardin s'en est chargé. Et c'est destructeur !
Il crache le morceaux sur cet homme qui était directement impliqué dans la rafle du Vél d'Hiv des 16-17 juillet 1942. Terminé l'Omertà familiale !
Pierre Assouline pourrait dire, plagiant la phrase célèbre : Alexandre m'a tuer.
Une thérapie pour l'auteur, une découverte historique pour le lecteur qui s'il n'est pas trop exigeant sur la forme passera un bon moment de lecture (Faut-il encore qu'il s'intéresse à cette période).
Commenter  J’apprécie          481
Alexandre Jardin décide de dévoiler un passé qu'il traine comme une honte. Son grand-père surnommé "Le nain jaune" fut en effet le directeur de cabinet de l'immonde Pierre Laval au moment de la rafle du Vel d'Hiv. Pendant vingt cinq ans, Alexandre Jardin a caché cette tache en écrivant des romans d'amour, en montrant l'image d'un auteur romantique au rire communicatif. Mais la blessure était là silencieuse. Regroupant enquêtes, témoignages et documents l'auteur du "Zèbre" rassemblent les preuves de l'infamie. Avec une autre question : pourquoi Pascal Jardin son père n'a rien dit ? Pourquoi c'est à lui le petit fils d'exhumer cette honte. L'on devine bien évidemment le besoin salutaire d'écrire sur un tel sujet. de prendre ces distances avec cette famille qui n'aura cesser de faire semblant. D'écrire le désamour qui s'installe, la haine qui grandit.
Mais si le livre est passionnant sur le fond et la sincérité bien présente, les figures de style de l'auteur m'agacent souvent et gâche mon plaisir de lecteur. A découvrir pour l'histoire.
Commenter  J’apprécie          411
Alors qu'il écrivait « le Zèbre », Alexandre Jardin lisait tout sur Laval et la collaboration, pendant qu'il écrivait « Fanfan », il épluchait les articles relatifs à la rafle du Vel d'Hiv… Tout en communiant au dogme familial et en écrivant des romans joyeusement légers et sans conséquences, Alexandre soulevait un coin du drap en soupçonnant l'horreur ; pendant des années, il envisagea avec effroi la vérité sans toutefois y souscrire et n'exhuma l'impensable qu'en 2011 avec ce roman qui laissa nombre de gens pantois: son grand-père adoré, le « nain jaune » adulé par son père et sa famille toute entière avait été le plus proche collaborateur de Laval…
Et il suffit pour imaginer la difficulté de cette démarche de lire ou d'écouter les dénégations catégoriques de ses oncle et cousin, Gabriel et Stéphane Jardin, qui traitent Alexandre d'affabulateur. http://www.dailymotion.com/video/xgj3lv_quot-une-demarche-odieuse-et-detestable-quot_news#.¤££¤11De Laval19¤££¤
Comment, alors qu'il a été disculpé par la classe politique de l'époque, érigé en héros par sa propre famille pour faits de résistance reconnus, comment admettre que ce grand-père fut l'exécuteur de la Rafle du Vel d'Hiv… ?
Il faut indéniablement une bonne dose de lucidité et surtout de courage pour à la fois tuer le père et le grand-père, figure tutélaire familiale encensée par toute la famille et par son fils en particulier… le pire de tout étant à mon avis de devoir admettre que son propre père savait, fit l'autruche, et pire, travestit la vérité…
Un livre intéressant et iconoclaste d'utilité publique et au message universel.
Commenter  J’apprécie          291


Avant de commencer, j'avais un a priori négatif : je me méfie beaucoup des auteurs qui après nous avoir enchanté avec des fictions hautes en couleurs, se lancent dans l'autobiographie romancée.
La déconvenue a été à la hauteur de mes attentes.
La finalité du livre est de se délivrer du secret familial qui pèse sur les épaules de l'auteur depuis que celui ci a compris que son grand-père paternel était un collabo et pas n'importe lequel : le bras droit de Laval, celui qui a organisé la rafle du Vél d'Hiv.

Certes le fardeau est lourd, mais est-il nécessaire de consacrer plusieurs chapitres à l'analyse de micro-éléments qui authentifient la participation du directeur de cabinet de Vichy en toute conscience à la déportation de familles entières? la peur d'une erreur judiciaire? Ils sont longs ces chapitres...

Longs aussi ceux consacrés au stratagème utilisé par la famille pour travestir l'infamante activité du grand-père au point que celui-ci recevra les louanges de tout un panel de célébrités, embobinées par la verve plumitive de Pascal Jardin, le père de l'auteur. C'est intéressant mais trop répété.

Autre système de défense : la balance! Il est vrai que l'on est pas surpris par l'identité des montrés du doigt, prompts à retourner la veste quand le vent souffle de Londres

Derrière cette méthode de défense un peu naïve, transparaît l'angoisse majeure : la ressemblance. Traquée sur les photos de famille, auto-analysée dans les traits de caractère, réfutée haut et fort dans les actions et les alliances, c'est le moteur de la honte. d'autant que les échanges avec une ancienne adepte convaincue et non repentante du national socialisme, argumentant ses choix, mettent en évidence la compatibilité d'un back-ground social et intellectuel honorable avec une conception ignoble et délirante de l'identité juive. Des gens très bien....

Et tout cela est inutile pour le lecteur : j'ai aimé Jardin pour son écriture dynamique et enjouée, son regard de clown anxieux sur la vie, celui qui "avait trop mal pour être triste" et qui "avait ri abondamment pour ligaturer son chagrin", "les zèbres qui n'appartiennent qu'à eux même et qui s'éclipsent du jeu social". Je ne suis pas certaine que l'on puisse reprocher à des parents les exactions de leur progéniture, alors garder rancune à un petit-fils même pas à l'état de gamète au moment des méfaits de son grand-père!.....

Je comprends ce besoin de justification, mais une fois de plus le lecteur est pris en otage et contraint de de jouer le rôle de thérapeute ou d'exorciste.

Je remercie les éditions du Livre du Poche pour cette lecture dans le cadre de la sélection pour le Prix des lecteurs 2012

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          240
Avec son roman “Des gens très bienAlexandre Jardin nous fait une sacrée confession en nous parlant de son grand-père, Jean Jardin. Directeur de cabinet de Pierre Laval sous le régime de Vichy, le nain jaune (de son surnom) est ce qu'on appelle couramment aujourd'hui un collabo, le collabo suprême, celui qui a tiré les ficelles de beaucoup d'événements dramatiques.

Il fallait oser et il l'a fait. Rien que pour ça c'est assez honorable et c'est quelque chose qu'on ne pourra pas lui enlever. Oui, on peut parler de trahison mais a priori et si j'ai tout bien compris les gens très bien sont souvent ceux qui trahissent. Pour la bonne ou la mauvaise cause, ça c'est à chacun de faire un choix. Toujours est-il que Mister Jardin a posé ses “coucougnettes” (c'est plus mignon vous en conviendrez… bien qu'un peu cul cul… j'assume) sur la table. Merci.

Il porte ce fardeau depuis l'adolescence et n'a jamais réussi à accepter ce lourd secret de famille. Il faut dire aussi que… bon, c'est quand même pas rien, on ne parle pas d'une maîtresse ou d'un enfant caché. Comment son grand-père, pour qui il a eu une véritable adoration étant enfant, a pu être aux manettes de la rafle du Vel d'Hiv ? Comment sa famille entière a réussi à nier cette partie de sa vie et à idéaliser le bras droit d'un type comme Laval ? Comment Jean Jardin, indéniablement quelqu'un de très bien, a t-il pu mettre en oeuvre une telle politique, y adhérer ?

Alexandre Jardin mène ici un lourd travail d'exhumation et d'expiation, il donne l'impression d'être investi d'une mission, comme si la vérité devait triompher à tout prix, même celui de jeter un voile noir sur sa propre famille. Il nous fait part de ses interrogations, de ses longues heures de recherche, de ses reflexions, de sa manie à essayer de comprendre les actes de son grand-père et la cécité maladive qui frappe sa propre famille depuis ce temps là. Peut-on pardonner l'impardonnable ? Son grand-père peut-il avoir des circonstances atténuantes ? Est ce que le Nain Jaune avait conscience de ce qu'il se passait à l'Est ? A t-il fermé les yeux ? Et comment son propre Père a t-il pu être complice de tout ça en ne disant rien ? Pourquoi c'est à lui, Alexandre, de s'y coller ?!

On peut accuser Jean Jardin de mauvaise foi en avouant tant d'années après sa honte de porter le nom d'un collabo alors que sa propre famille a été la matière première de ses succès et de ses sujets de romans. On peut lui reprocher d'accuser sans preuves et de laver son linge sale en public, c'est vrai aussi mais on ne peut lui reprocher son style et la qualité de son écriture malgré qualques excès sentimentaux qui ont des fois tendances à m'agacer… N'en fait-il pas trop des fois ? Franchement ?!.

J'ai lu ce livre avec un réel intérêt même si les sources historiques semblent foireuses aux dire de certains historiens ou autres biographes. Perso, je n'en sais rien et pour être tout à fait franche je m'en tamponne un peu, je suis bien consciente de ne pas lire un livre d'histoire. Je sais juste que j'ai apprécié cette lecture, j'aime les romans qui touchent à cette période noire. La France a clairement sa part de responsabilité dans l'holocauste et c'est bien de se le rappeler de temps à autre.

Zakhor, al Tichkah. Souviens-toi, n'oublie jamais.

Quoiqu'on puisse en penser c'est un livre qui ne laisse pas indifférent, de par la gravité des faits qui y sont relatés au moins. J'ai trouvé la démarche de Jean Jardin sincère et touchante, j'ai aimé son éciture et j'ai adoré le dernier chapitre, un peu surréaliste. Belle et audacieuse fin ! A lire. Si ce n'est pas dans l'immédiat, au moins un jour !

Lien : http://www.nola-tagada.fr/ca..
Commenter  J’apprécie          221
Au jeu de la vérité, Alexandre Jardin s'attaque à la face obscure de son histoire familiale. Un grand-père, franchement collaborateur des nazis, un père à la fois absent et écrivain auréolé de gloire. Dans cet exercice d'autocritique, il ne s'épargne pas et n'hésite pas à lever le voile sur sa propre lâcheté ou à interroger ses valeurs d'homme.
Si certains passages peuvent souffrir d'une certaine faiblesse, la démarche globale mérite l'admiration.
Commenter  J’apprécie          163
Alexandre jardin dévoile la partie cachée de sa filiation et surtout la honte qu'elle lui inspire du fait des hautes fonctions tenues par son grand père pendant la seconde guerre mondiale. Avec style et volupté, l'auteur nous livre sa vision des choses, son malaise face à ce qu'il découvre. une analyse profonde et détaillée de sentiments qui émaillent sa conscience, de l'incomprhéension qui le touche devant la froideur des acteurs de l'époque face à la barbarie qu'ils ne pouvaient pas ignorer. Se pose en lui la question du pourquoi? Poirquoi avoir continué à servir Hitler, pourquoi ne pas avoir dénoncé plus vite, interdit plus tôt, n'être pas parti rejoindre la France libre?! La fin est saisissante de réalisme quant à ce que son grand père pouvait réellement se dire dans une époque aussi troublée et troublante. A Jardin eut aimé pouvoir écrire autre chose sur son grand père, sur son père, sans doute, mais nous ne portons pas la responsabilité des actes de nos parents, nous avons juste le droit de ne pas les masquer, de ne pas les minimiser ni les enjoliver. Notre devoir de vérité doit rester intact, c'est ce que l'auteur fait à mon sens, et il le fait très bien.
Commenter  J’apprécie          161
Pour moi, jusqu'à maintenant, Alexandre Jardin était un petit rigolo qui écrivait des livres sans intêret...Des bluettes gentillettes sur l'art d'aimer et d'entretenir son appétit de vivre ....
Je l'avais une ou deux fois à Apostrophes et son compte était réglé.
Comme quoi ....
Et puis, ds une librairie, je tombe sur la couverture du poche de ce livre. Une photo en noir et blanc datant de la guerre et ce titre " Des gens très bien ". Mon regard remonte sur l'auteur " Alexandre Jardin " Tiens ??? Bizarre ....
Je retourne le livre ....;encore plus bizarre. Mr Jardin parle de qq chose qui m'intéresse et j'achète le livre.
Et j'ai été bluffée.... vraiment. Par son style, son vocabulaire, son humour décalé voir desespéré, son mal être.
Car Alexandre Jardin a quelque chose au fond de lui, quelque chose de plus complexe que ne le laissait penser ses autres livres ( que je n'ai pas lu, je dois le reconnaître, mais leur titre suffisait à m'éloigner d'eux ) quelque chose qui n'a rien à voir avec "Oui Oui au paradis " et paf .... en plein coeur, je suis touchée et admirative. Quel écrivain !
Je ne résumerais pas le livre, vous pouvez trouver des résumés partout sur le net mais je trouve que cette quête d'authenticité, de vérité va au delà du cas de la famille jardin et du l'époque de la guerre de 40. Elle concerne tout le monde.Il y a qq chose de très banal la dedans qu ia un lien avec l'idéalisation de nos parents voir grand parents et qq part du refus de leur donner une dimension humaine et contestable. Mais comment grandir alors? comment accepter sa propre insuffisance, sa propre noirceur qd on est pas capable de l'accorder à ses aïeux parce que ds la famille d'Alexandre Jardin, ils ont fait très fort ds le genre insupportable. Il ne s'agit pas de" grand père qui avait une maîtresse ou des enfants caché ", c'est bien pire, bien plus dur à intégrer , ce qui explique que Alexandre Jardin était jusque là coincé ds un rôle d'adolescent attardé quoique génial. Comment devenir un adulte quand son propre grand père a tourné le dos à toutes valeurs morales et humanistes ?
Commenter  J’apprécie          160




Lecteurs (969) Voir plus



Quiz Voir plus

Alexandre Jardin

Né à Neuilly-sur-Seine en ...

1955
1965
1975
1985

12 questions
52 lecteurs ont répondu
Thème : Alexandre JardinCréer un quiz sur ce livre

{* *}