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sur 1050 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour ceux qui en ont marre d'aimer comme des droitiers et d'analyser l'amour à la manière d'un plan de carrière débouchant sur privilèges stricts, reconnaissance sociale et monnaie tapante, Alexandre Jardin imagine une île sur laquelle se réuniraient tous les gauchers sensibles de ce monde. Attention : l'amour libre n'est pas l'amour anarchique. L'humain ne peut pas aimer n'importe comment et nous retrouvons le classique adage : la seule obligation c'est de ne pas en avoir. Les coutumes, les rituels, les droits et les devoirs ne sont pas néfastes en eux-mêmes mais c'est leur utilisation et la limitation des libertés qu'ils impliquent qui gâchent la spontanéité et l'élan pulsionnel primitif qu'Alexandre Jardin imagine dans leur générosité. Sans naïveté, il part d'un constat simple : il faut cesser de vouloir être aimé le mieux possible –ce qui suscite frustration et colère- mais commencer à aimer le mieux possible –le cercle vertueux se met alors en place et engendre des récompenses affectives sans cesse plus gratifiantes. On pourrait craindre de retrouver les mécanismes de calcul avides et égoïstes du monde des droitiers mais les gauchers vont plus loin : d'accords sur la nécessité de jongler avec des axiomes affectifs de base, ils n'intègrent cependant pas les lois affectives de leur île sans avoir parcouru leur démonstration personnelle. Il s'agit moins de règles qualitatives s'interrogeant sur le comment pour aboutir à un résultat universel, que de s'emparer de processus universels pour les adapter quantitativement à ses besoins : combien de partenaires différents dois-je explorer pour mieux savourer mon élu(e) ? combien de personnalités sont en moi ? en l'autre ? combien de distance devons-nous instaurer entre nos matelas respectifs ? combien de temps devons-nous passer dans le silence pour nous réapproprier ? à quelle fréquence dois-je abandonner ma personnalité pour bénéficier des joies d'une escapade en tenue blanche –symbole de liberté dionysiaque et sexuelle ? combien de temps puis-je m'abstenir de toute relation sexuelle avec mon élu(e) ? –cette question se posant, bien sûr, dans l'objectif de redécouvrir le plaisir sensuel et d'accroître la tension jusqu'à son plus délicieux point de rupture.


Les gauchers ne sont pas des manchots ni des analphabètes : ils ont des bras et savent écrire, mais ils le font d'une manière différente de celle des droitiers. Ils ne tiennent pas avidement à leur élu(e) car ils ont cessé de le considérer comme un faire-valoir social ou comme une assurance vieillesse de solidarité. Ils n'ont pas peur de vivre dans la passion exaltante ou douloureuse de la rencontre amoureuse. Ils ne craignent pas de se confronter sans cesse au regard de l'autre et trouvent dans cette joute mentale et psychologique une nourriture de l'âme qui les pousse sans cesse à s'améliorer, à s'enrichir de nouvelles connaissances et à s'instruire de la nature humaine dans sa globalité. L'amour des gauchers n'est pas un amour craintif et revanchard mais ressemble plutôt à l'amour que pourraient éprouver les surhommes, une fois descendus de leurs sommets. Il faut être vigoureux et majestueux, il faut s'aimer soi-même dans la tolérance et la tendresse la plus divine –acceptant ses défauts et les dorlotant pour les transformer en jolis charmes désuets- avant de rencontrer l'autre et de s'essayer à l'amour. Il faut comprendre cette règle fondamentale de l'architecture amoureuse – « davantage de vie de couple et plus de solitude »- avant de s'aventurer sur l'île des gauchers.


Bien sûr que l'histoire gauchère de Lord Cygogne et de son élue Emily se présente avec toute la bancale ossature d'une utopie qui devrait mieux, d'ailleurs, ne jamais être réalisée –ne serait-ce que parce qu'elle n'est accessible qu'à certains hommes dotés d'une certaine forme de pensée. Bien sûr que leur histoire peut susciter rires et moqueries –ceux-ci cachent souvent l'envie. Bien sûr qu'on méprise ceux qui veulent vivre plus facilement, plus légèrement, plus librement. Et pourtant, qui n'aimerait pas vivre, même provisoirement, l'expérience exaltante qu'Alexandre Jardin nous décrit dans son île des gauchers ?
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Une île où l'on pourrait apprendre à aimer… Quel aubaine !

C'est sur cette île, « l'île des gauchers » qu'on retrouve Lord Cigogne, aux confins d'un archipel du Pacifique Sud. Il a la ferme intention d'apprendre à aimer, et, qui plus est, de rester un mari aimant de son épouse, Emily.
Une île où tout marche à l'envers pour que tout aille de droit en matière d'amour…

Comme d'habitude chez Alexandre Jardin, l'écriture est agréable, pleine d'humour et de vivacité, même si parfois, c'est un peu téléphoné ; mais malgré tout, j'ai bien aimé… Et puis cette idée qu'il faut souffrir , non pas pour être beau, ici, mais pour aimer m'a plutôt séduit.
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Pour ma première lecture d'Alexandre Jardin, je dois dire que j'ai été charmée par ce voyage, dans une île dédiée à l'amour.

Fondée en 1885 par des utopistes français au large de l'Australie, l'île des gauchers regroupe des personnes qui tentent de percer le secret de l'amour, dans une époque où paraître est bien plus important que vivre.

J'ai aimé cette écriture légère, fluide, et cette bonne humeur communicative. Ceci m'a donné envie de lire d'autres roman de l'auteur.

CHALLENGE DES 50 OBJETS
CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2018
CHALLENGE ABC 2017 - 2018
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Ah, zut, une histoire d'amour(s)... Voilà la première chose que je me suis dite en lisant la quatrième de couverture, réflexion aussitôt suivie par "mais pourquoi je regarde jamais les synopsis des bouquins que je mets dans mes challenges ?!". Et bien tant mieux, puisque je ne me serais jamais dirigé vers ce sublime ouvrage si j'avais pris connaissance de son thème avant, et ç'aurait été passer à côté d'une bien belle découverte ! Pleine de réticences, j'ai pourtant vaillamment attaqué ma lecture, et le miracle s'est produit au bout de quelques pages seulement. Alexandre Jardin a su me toucher au plus profond de mon être grâce à cette histoire à la fois drôle, lucide, belle et cruelle. Ce récit fait écho à des sentiments et des sensations que j'ai pu vivre ou que je vis encore, voilà sans nul doute la raison pour laquelle L'île des gauchers m'a émue et profondément troublée alors que l'époque ou les personnages sont bien éloignés de mon histoire.
Le récit est merveilleusement servi par une langue imagée, riche, virtuose ; la lecture de ce roman est un véritable délice pour les yeux et les oreilles. le style est fluide et recherché, savoureux, notamment grâce aux décalages de ton que l'auteur emploie. Résolument sérieux, ce roman porte pourtant en lui un comique burlesque insoupçonné dont je suis très friande. Cela passe, par exemple, par les listes interminables et à se tordre de rire des objets fabriqués sur-mesure pour Lord Cigogne ou par le charme à la fois ridicule et touchant d'Algernon, le majordome terriblement anglais (l'auteur nous fait d'ailleurs remarquer qu'en ses veines coule du thé, mais avec un nuage de lait, please.)
Le sujet est admirablement bien traité. Les réflexions sont pertinentes, qu'elles concernent l'amour ou le monde dans lequel nous vivons. La dimension politique est omniprésente mais n'empiète jamais sur le thème principal, à savoir "comment devenir un vrai mari ?". L'auteur jette un regard extrêmement lucide sur les travers de nos sociétés européennes (en témoigne mon extrait qui fait envie [17]), et toutes ses réflexion pourraient être citées car elles m'ont semblé toutes plus justes les unes que les autres.
J'ai trouvé en revanche quelques redondances concernant certaines idées, expliquées autrement, soit, mais assez similaires dans le fond. J'ai également vu venir de loin le rebondissement final, ce qui, sans complètement gâcher ma lecture, m'a un peu déçue. Au final, j'ai passé un très bon moment de lecture, très vivant. J'ai véritablement fait corps avec ce récit, et nul doute que je m'en souviendrai longtemps !
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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Une romance et j'aime... suis-je en train d'accepter ma part de féminité ?
Si vous êtes gauche dans votre recherche d'amour ou plutôt dans votre potentiel d'aimer (et être aimé, mais cet objectif est secondaire), alors devenez gaucher !
Ce roman, je l'ai dévoré, même s'il a heurté ma condition de droitier mal-aimé (et surtout mal-aimant) avec ses expériences ou séquences du calendrier gaucher.
Passer de l'autre côté du miroir (du bon côté ?) me semble un bon conseil.
Je ne vais pas divulgâcher cette histoire, à vous de la lire, de l'aimer ou pas.
(PS : Il y a des scènes érotiques, mais sans étalage, si cela peut vous motiver)
Vivre pour aimer ou vivre pour être riche/reconnu/respecté mon choix est vite fait.
Merci @Alexandre Jardin !
Je vais lire vos autres ouvrages (en occasion pour le passé, ma fibre écolo) et être attentif à vos prochaines publications.
Amitiés.
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une incroyable histoire au coeur de ce qu'est l'amour : comme tout le reste; ni blanc ni noir mais incroyablement complexe....L'auteur invente un monde pour mieux décrire ce chemin que nous parcourons tous à notre manière dans la relation amoureuse. Il pause aussi la question de ce modèle judéo chrétien qu'est le couple : sommes nous seulement fait pour vivre en couple toute notre vie ?
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Comme d'habitude chez Alexandre Jardin, l'écriture est agréable, pleine d'humour et de vivacité, même si parfois, c'est un peu cherché trop loin ; mais malgré tout, j'ai bien aimé… Et puis cette idée qu'il faut souffrir , non pas pour être beau, ici, mais pour aimer m'a plutôt séduit.
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Une histoire fluide, un personnage principal hors du commun et attachant. J'ai apprécié cette lecture simple et facile et certaines des jolies leçons évoquées, d'autres moins. Je trouve que c'est un roman sympathique pour passer le temps, un bouquin de plage. Ce n'est pas un chef d'oeuvre ni un véritable coup de coeur mais j'ai néanmoins apprécié cette lecture.
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Alexandre Jardin a jonglé avec le roman d'amour. C'est génial, fou, exaltant, passionnant, se dévore, c'est comique et tragique. Je suis incapable de dire lequel du Zèbre ou Fanfan, auxquels je donne 5 étoiles, j'ai préféré, juste un peu avant Bille en tête, le Petit sauvage et L'Ile des Gauchers qui n'en recevront que 4 (je triche un peu et vais poster cette courte critique sur chacun des livres cités).
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Lecture très plaisante.
Lien : http://krisdeblog.hautetfort..
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Alexandre Jardin

Né à Neuilly-sur-Seine en ...

1955
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