Si vous êtes persuadé / persuadée que les « romans graphiques » sont réservés à l'élite et que les BD sont destinées aux teubés, et bien foutez le camps d'ici ! Dans ce septième et dernier tome de la série, Nicolas Jarry reprend, inverse et améliore le récit qu'il nous avait conté dans le tome 3 car on passe d'un enfant en deuil d'un parent à un parent en deuil d'un enfant...
Après avoir perdu Soizig son épouse il y a 3 ans, Yvon le Gern perd Lenaïg sa petite fille de 6 ans… Hanté par un père violent, c'est pour ne pas devenir comme lui qu'il s'était tenu à écart des siens en se réfugiant dans le travail et l'argent, pour se rendre compte qu'au final il ne lui reste plus rien ! C'est en désespoir de cause qu'il passe un pacte avec les petites être du Hêtre du voyageur, mais il s'agit un marché de dupes : le petit peuple ramène Lenaïg d'entre les morts, mais pour un jour par an seulement !
Dans le film "Un Jour sans fin" le personnage principal incarné par Bill Murray essayait de réaliser la journée parfaite pour ne plus vivre le même jour, ici Yvon le Gern essaie de réaliser la journée parfaite pour revivre le même jour. Il renonce à refaire sa vie pour rattraper le temps perdu, et c'est ainsi qu'année après année nous suivons ses efforts pour être un bon père mais aussi pour effectuer le chemin qui le mènera vers le pardon et l'acceptation de sa douloureuse situation… Un magnifique histoire sur le deuil, d'autant plus élégante que son efficacité réside dans simplicité. Nicolas Jarry est très inspiré dans ses phylactères, François Gomès ne cesse s'améliorer dans ses dessins, et le tout est mis en valeur par la reine des couleurs Élodie Jacquemoire : nous tutoyons la perfection avec cette histoire très humaine et très universelle qui parlera autant aux enfants qu'aux parents !
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Sous le ciel pluvieux de Bretagne, Yvon enterre sa fille quelques années après avoir enterrée sa femme. Il a l'impression d'avoir été un mauvais et encore plus un mauvais père. Trop occupé, pas assez à l'écoute de sa fille... Il s'en veut mais les esprits de la forêt vont lui donner une nouvelle chance. Sous le hêtre voyageur, une journée par an, sa fille lui sera rendue.
Voici une sacrée histoire pleine de profondeur et de sentiments douloureux. Elle aborde avec sensibilité et tact le difficile chemin du deuil, du pardon et de la reconstruction. Des questionnement du père aux nombreuses étapes par lesquelles il va passer pour se pardonner, évoluer, dire adieu à sa fille. J'ai été énormément touché par ce récit, qui sur fond de fantastique et de légendes bretonnes, nous livre un récit sur le deuil toute en finesse.
Le dessin est très sympathique.
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Dernier tome de la série, normalement, on finit avec un récit très touchant.
Une histoire de regrets, de deuil, d'espoir, et désespoir et de rédemption. Un père qui n'accepte pas la mort de sa fille et ferait tout pour la revoir et rattraper le temps perdu. de la bonne volonté malgré ses difficultés, il va apprendre à être père et à aimer.
Le père est très touchant, malgré ses défauts. Dès les premières pages il prend conscience de ses tords et devient très lucide sur lui-même. On s'attache vite à lui. On peut s'y identifier sans avoir traverser les mêmes malheurs. Il est très humain et le récit est très doux malgré la dureté des situations. Au final une belle ode à l'amour paternel et au pardon.
Il m'a juste manqué un peu de folklore breton. Les droles de petits habitants sont très énigmatiques et presque absents. Ils ne sont pas le centre de ce tome. Mais ils ne manquent pas du tout à l'histoire.
Les dessins ne sont pas extraordinaires en soi mais ils se fondent merveilleusement bien dans l'histoire et sont efficaces.
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Mon second préféré dans cette collection : un récit terriblement beau, nostalgique, avec de vrais moments de bravoure scénaristique et une idée de base donnant libre cours à ce grand moment de tendresse ... en plus d'un excellent scénario ne donnant pas trop dans le fantastique, mais adoptant plutôt une semi-vision empreinte d'une grande langueur et d'un apprentissage de la vie, j'ai personnellement adoré le dessin un peu rondouillard qui apporte une belle candeur enfantine et qui rend si parfaitement le climat breton ... c'est une si belle oeuvre poétique ! si vous ne deviez lire que deux livres de cette collection, c'est celui-ci et le jardin aux moines ... impossible de se tromper !
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Tout est dit dans les précédentes critiques, ce dernier tome est à mes yeux le meilleur.
Je ne peux toutefois m'empêcher de penser aux esprits de la forêt de
Princesse Mononoke
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Le Hêtre du voyageur termine en beauté la collection. En sept volumes, les auteurs ont réussi à nous faire voyager en terres bretonnes, en partageant la magie de ces sept lieux.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Contrairement à ce qu'on veut faire croire aux enfants, les monstres ne grognent pas, ils n'ont pas de longues dents et ils ne sortent pas que la nuit... Les monstres, on en croise dans la vie de tous les jours, parfois même tous les matins, en se regardant dans la glace. Le plus dangereux avec ce genre de monstre, c'est qu'ils agissent avec la certitude d'être dans leur bon droit, que la vie leur doit bien ça... Ils ne savent même pas qu'ils sont des monstres.
Il m'a fallu toute une vie pour comprendre l'évidence. Ce qu'un enfant attend de ses parents, c'est qu'ils le regardent et le considèrent comme un être humain à part entière... sans faux-semblants. Le reste n'est que de la fumée masquant nos peurs, nos doutes et nos blessures.
- On est bretons, ce sont pas trois gouttes de pluie qui peuvent nous décourager !
J'avais une chance, une toute petite chance de pouvoir sauver ma fille, de changer la destinée... Rien d'autre que la mort n'aurait pu m'empêcher d'avancer.
- Je vais l'appeler Madame Châtaigne...
- Châtaigne ?
- Parce qu'elle est marron comme une châtaigne. Vous aimez bien ?
- C'est un joli nom...
Les Légendaires Résistance - Bande-annonce