- T’as pas mal changé, Athé’non.
- La souffrance, ça t’oblige à bouger.
- Nous, les Orcs, on n’en fait pas tout un plat de la souffrance, des sentiments… Même l’honneur, c’est important, mais pas tant que ça au final. Tu veux que je te donne notre secret ?… On a assez d’humour pour pas prendre tout cela au sérieux.
- De l’humour ? Les Orcs ?
- Ouais, on a de l’humour. Pas par choix, entends bien. C’est juste qu’on est foutus comme ça. On s’en branle un peu de tout parce qu’on sait qu’on va crever et que d’autres seront là pour refaire les mêmes conneries...
- Attends… Je te rends la liberté !
- On ne peut offrir ce qu’on ne possède pas !
- Qu’on s’étripe joyeusement ne suffit pas. Il faut qu’ils ajoutent ce genre de joyeusetés. Si tu veux mon avis, cette humanité est le pire fléau qu’ait jamais connu Arran...
- Je savais qu’il en était de l’amour comme des Elfes… aucun des deux n’était éternel. Rien de l’était… mais on faisait tout pour en préserver l’illusion.
Le temps façonne l’âme d’étrange manière tout comme les intempéries modèlent un paysage…
-Non. Jamais plus je ne le ferai...
-La vie d'un elfe est longue, très longue. Quand on a l'éternité devant soi, cd genre de promesse n'a pas de sens.
Ici, on est à Kasatell, la capitale des putains de malades qui pensent qu'y que les hommes qui ont le droit d'exister... Pour eux, tout ce qui ne leur ressemble pas est juste bon à crever la gueule ouverte dans leurs jeux à la con...
- Un Orc ne renonce jamais !
- Lorsqu’on était dans un tel brasier, ce n’étaient pas les flammes qui vous tuaient, c’étaient la fumée. Elle vous brûlait de l’intérieur. J’étais un Elfe Bleu. Je pouvais demeurer en apnée assez longtemps pour traverser vingt fois cette arène.
- Tu sais ce qu’est que d’être en manque ?
- Ouais, je sais, mais t’auras que dalle ! On te veut en état de combattre, et là, t’es même pas une loque ! T’es juste un cadavre ambulant qui veut sa dose pour continuer à délirer...