Elfes, tome 32 : Ora

Cet album fait la part belle aux femmes.
Il n'y a qu'à admirer la première page de couverture qui met à l'honneur les trois héroïnes.
Trois guerrières au destin différent mais trois guerrières déterminées : Ora, Alorënn et Aliska.
Ora, l'ancienne porteuse du crystal vert, est ma préférée. Je ne me souviens plus si elle était déjà apparue dans les anciens tomes d'Elfes. C'est toujours le problème avec cette série que j'emprunte. J'ai la mémoire qui s'effiloche...
Mais peu importe, le scénario est fort bien mené et permet de comprendre les tenants et les aboutissants de ce qui nous mènera inévitablement aux guerres d'Arran.
Un bel album aux couleurs des Elfes Sylvains !

"Ora" est un très bel album qui, en faisant intervenir tous les personnages marquants survivants des précédents tomes sur les elfes sylvains (Ora, Alorënn, Kaënn, Am'rör), annonce ce que sera le futur du monde d'Arran : la guerre décrite dans la nouvelle série "Guerres d'Arran".

En effet, les humains du monde d'Arran deviennent de plus en plus xénophobes et détestent au plus haut point, parmi toutes les autres races, les elfes. Pour eux, ils sont la cause de tous leurs maux (Lah'ssa et les goules, le raz-de-marée planétaire meurtrier...). Depuis plusieurs albums des différentes séries soeurs (Elfes, Nains, Orcs, Mages), on comprend que les puissants ont monté un gigantesque complot afin de les éradiquer de la surface de la planète. Pour cela, ils ont commencé par les abrutir avec la kisha, drogue qui se fume (cf les Anglais et la distribution d'alcool aux Amérindiens puis aux Aborigènes). Dans ce tome, les humains vont essayer de passer à la phase suivante en les envahissant à l'aide d'armées de golems, créatures invincibles et magiques créées par les mages runistes...

"Ora" est un tome essentiel, je pense, pour la compréhension du nouvel arc narratif "Guerres d'Arran" qui se met en place. Il est de plus particulier car il met en avant de nombreux personnages féminins, excellement bien dessinés par Diogo Saito qui remplace avantageusement Gianluca Maconi.

La guerre est inévitable, surtout lorsque des Hommes l'ont décidé ainsi, se retranchant derrière l'excuse que c'est le peuple qui demande la guerre.

Ici, je ne parle pas des Humains sur Terre, mais du peuple des Hommes dans les Terres d'Aran, mais entre nous, la différence n'est pas énorme, sauf que les tyrans de notre monde n'ont pas D Elfe à leur solde pour jouer les maîtres assassins.

Une fois qu'un empereur veut être le plus puissant de toute sa lignée, on ne peut plus l'arrêter. Ça marche avec n'importe quel connard qui veut être le chef de tout, le plus grand, le plus fort, celui qui pisse le plus loin.

L'empereur est tel un moustachu qui visite ses usines d'armement, se frottant les mains d'avance de cette guerre qu'il va gagner.

La kicha, une herbe que l'on fume, est en train de détruire les Elfes Sylvains. Les clans sont divisés. Il sera donc facile de les anéantir… Et ça complote, ça mitonne des golems dans les forges, les Hommes veulent chasser les Elfes et prendre leurs terres, leurs forêts.

Ce tome met en place ce qu'il se passera dans les suivants : la guerre, totale, dans toute sa connerie, dans tous ses massacres.

Il fait peur, ce tome-ci… Les goules, ça n'existe pas, mais les fous qui déclenchent des guerres pour le plaisir d'écraser les autres, de les envahir, de leur prendre ce qu'ils possèdent, c'est monnaie-courante, ça existe, on a connu, on en connaît toujours et l'avenir nous en offrira encore et toujours.

Ce que j'apprécie dans la saga Elfes, c'est que les femmes sont aux avants-postes, elles ont un rôle à jouer, très important. Ce sont des guerrières, comme les hommes et elles n'ont pas froid aux yeux.

Les Terres d'Arran ont été dévastées par la guerre des goules, maintenant, elles vont l'être à nouveau par la guerre avec les Humains. À peine les plaies pansées, voilà que ça recommence. Franchement, on se croirait sur Terre.

Un bel album qui laisse présager que la suite sera violente, et j'espère qu'elle sera aussi bonne. Si tant est qu'un récit sur une guerre puisse être bon. Il n'y a rien de bon dans les guerres, sauf pour les marchands d'armes et les magouilleurs de tous bords.

Ce tome 32 me réconcilie totalement avec les Elfes Sylvains, que je n'avais pas retrouvé depuis le tome 12 ... Je vois que du chemin a été fait, bien évidemment, mais on arrive sans trop de mal à reprendre le train en marche. Je me suis décidé à lire ce tome pour deux raisons bien précises :

-Le retour de Diogo Saito, que j'apprécie carrément depuis le tome 1 d'Orcs et Gobelins, "Turuk", et j'en suis d'autant plus ravi que je n'aimais malheureusement pas trop ce que faisait Maconi, désolé :(

-A l'approche du crossover, je n'ai plus trop envie de faire l'impasse sur les tomes consacrés aux Elfes, j'ai envie de suivre correctement les marches menant une à une à la tragédie qui se prépare. Il me fallait donc renouer avec les Sylvains au plus vite. (Je ferai une exception avec les Elfes noirs, dont le développement ne m'attire plus du tout ... là encore, désolé)

Ce qui m'a frappé dans ce tome 32, c'est de voir à quel point les Elfes sont frappés par la Kicha. Ils y perdent tout ce que leur race a de plus noble, c'est carrément tragique ! Ils tombent si bas ... Et ce fou d'empereur qui souffle sur les braises ardentes et qui va précipiter son empire dans une guerre totale avec ses Golems ...

Ce tome avait tout pour me plaire, les dessins sont délicieux, propres et nets, les couleurs magnifiques, on ne s'ennuie pas une seconde avec un scénario aux petits oignons. Peut-être que mes 5 étoiles sont excessives mais je n'arrive pas à trouver une raison qui fait que je mettrais moins.

S'il fallait chipoter, je dirais que la scène de combat avec Alorenn TOTALEMENT dénudée n'était peut être pas nécessaire, la pauvre aurait pu garder au moins un sous vêtement. Je suis peut être le seul que ça embarrasse !

Avec ce tome il n'y a maintenant plus aucun doute possible sur la suite de la série. Une guère se prépare, une tempête approche et elle concerne tous les peuples des terres d'Arran.
C'est l'occasion pour Nicolas Harry, aux commandes, de montrer l'inexorabilité de la guerre. Quoiqu'on fasse pour l'éviter, elle arrive quand même, trouve la faille et s'y glisse pour mieux surgir et apporter son lot de carnage.
Avec ce tome, Jarry commence à mettre quelques pions en place sur l'échiquier, des personnages dont on sait déjà qu'ils joueront un rôle essentiel dans l'avenir sombre qui se prépare.
L'auteur par ce récit, apporter son lot de réflexion sur la guerre, son utilité, sur celles et ceux qui la font, et plus largement sur la place de l'homme, de l'être humain dans sa responsabilité. le parallèle ainsi établi avec notre actualité récente ne saurait être autrement qu'évident...
On pourra sans doute y déceler comme une peur qui s'instille malgré nous, quelque chose contre laquelle nous ne pouvons lutter, mais surtout son inexorable. Quoi qu'on fasse, elle arrive...
L'espoir existe et demeure tout de même aussi faible soit il, porté semble t-il par cette elfe investie de la mémoire et du pouvoir des anciens (la sagesse! !?) ...