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Critique de Kittiwake


En France, en 2050. La planète semble avoir survécu à tous les malheurs annoncés, ceux prédits en 2015, et qui ne sont pas arrivés. Certes l'on découvrira en cours de récit quelques centrales nucléaires ont répandu leurs radiations mortelles mais globalement tout va bien. En particulier pour Tim, bien dans on temps, tirant profit de ce que la technologie lui offre de meilleur. Et le meilleur c'est Today, un androïde qui relègue à l'âge de pierre les PDA du vingtième siècle. Gestion du quotidien, organisation du travail, recherche dans les bases de données : c'est une relation fusionnelle qui unit Today et Tim
Oui mais voilà…les traces que l'on laisse un peu partout sur la toile ne passent pas inaperçues. Tim se retrouve captif d'une équipe qui lui veut du bien, dans un centre de déconnexion qui traite les dépendances aux objets connectés. Oubliés le Bphone, les tablettes et surtout le robot.

Certes l'ambiance ainsi décrite est incontestablement celle d'un roman d'anticipation. Mais :

ce futur est extrêmement proche. La technologie en oeuvre est déjà existante et on n'est pas déstabilisé par les performances, habitués que nous sommes aux prouesses exponentielles des outils numérique que l'on nous propose. D'ailleurs l'aspect technique fait rapidement place à un autre discours plus introspectif

Tim est brutalement projeté dans un ailleurs campagnard hors du temps, en lien forcé puis assumé avec la nature, les arbres, les travaux manuels, qui ne feraient pas offense à un récit d'initiation basique

Le récit du stage thérapeutique de Tim alterne avec l'épopée de Today, qui se retrouve livré à lui même ce que Tim n'avait pas prévu dans sa programmation. Et il est fort attachant ce petit robot naïf et prévisible, capable d'une réflexion profonde mais soumis aux aléas de circuits imprimés récalcitrants, impuissant face à la bêtise ambiante, alors que sa logique et ses capacités de raisonnement sont bien au delà de ce que sait faire un humain de base. Mais cette intelligence artificielle crée un simulacre de conscience de soi-même et l'aspect humanoïde est sans doute responsable de l'activation de nos neurones miroir, ceux de l'empathie, ceux qui renforce les liens entre êtres animés. Nous ne sommes pas loin de considérer nos machines comme des alter ego. Des expériences récentes ont montré que l'on est capable de s'infliger des brûlures pour éviter qu'un de nos robots culinaires ne subisse des dégâts en tombant sur un feu.

Isabelle Jarry ne prend pas vraiment parti : certes le retour aux sources forcé de Tim le confronte à ce qu'il ne reconnaît pas comme une addiction, ce qui est toujours le cas, quelle que soit l'addiction. mais il n'est pas certain que cette prise de conscience le fasse rejeter la technologie : on n'en sait rien en fait, parce que ce n'est pas le problème. Et Tim, qui ne peut que constater le bien que lui procurent les travaux physiques qu'on lui propose, continue à se soucier de ce que devient Today, comme il le ferait d'un ami humain. Est-ce cela que visait la cure? On ne le saura pas non plus.

La fin de l'histoire est laissée à l'imagination du lecteur, pas de happy end ou de retrouvailles à l ‘américaine…..C'est peut-être un peu dommage.

C'est le type de science-fiction qui peut convenir à tous ceux qui n'aiment pas la science fiction, puisque la technologie n'est qu'un support à une réflexion plus large sur notre mode de vie.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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