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Critique de Meygisan


Cette critique contient des spoilers tout du long. Oui j'ai eu la flemme de couper mon texte pour en masquer des parties, cela aurait nui au sens global. Vous êtes prévenu(e)s.

Fey du Temple présente des points communs avec Kardum du Talion, par sa détermination sans faille à mener son projet jusqu'au bout, envers et contre tout ( et surtout contre le pouvoir en place), mais aussi par son caractère entêté qui lui permettra de surmonter les épreuves.
La belle s'attelle à l'impossible tâche de réhabiliter un pont légendaire qui permettrait non seulement de réunifier les parties nord et sud d'un royaume mais également d'en assurer la sécurité face aux culs verts qui sont sur le point de tout massacrer afin de s'approprier la région tout entière, ainsi que de permettre le développement des échanges et donc du commerce. le projet paraît d'autant plus infaisable et rocambolesque que bien des architectes s'y sont cassé les dents avant elle. le fait que ce soit une bavette qui propose de reconstruire ce pont ajoute une valeur symbolique certaine à l'entreprise et ne manque pas de susciter les émotions et les interrogations parmi la gente masculine. On comprend immédiatement que le choix de Nicolas Jarry n'est pas le fruit du hasard.
De symbole, il en est question tout au long de ce récit. En effet, Fey du Temple va devoir se frotter au pouvoir masculin en place afin d'obtenir la permission. Il ira même jusqu'à demander au roi lui même, mais l'excuse des événements actuels ( l'invasion des culs verts) réduira l'aide apportée à la courageuse architecte. de symbole il est question oui, car lorsque tous les mâles seront réquisitionnés pour aller faire la guerre, Fey du Temple ne se démontera pas et fera appel aux bavettes. Et lorsque même les éléments se déchaîneront sur sa réalisation ( alors en cours de construction, le pont est menacé par une tempête), toutes les naines se caleront sur le pont main dans la main, comme une seule chaîne pour maintenir la construction en place.
Il est tellement question de symbole dans ce récit que le pont lui même est devient un. Fey du Temple est une guerrière hors pair, et elle le prouvera, notamment lorsqu'il s'agira de défendre son oeuvre face aux culs verts ( au passage Nicolas Jarry ne lui a pas épargné grand chose!), mais c'est avant tout une femme, qui deviendra mère. Comme elle le dit elle même, ce sont les femmes qui assurent la pérennité d'une race. La femme devient dès lors le symbole du lien entre passé et avenir, entre les générations. le pont est alors comme la représentation de ce lien, et illustre tout le combat de cette mère face aux hommes, face au pouvoir, face à la nature...
Si là ce n'est pas un hommage rendu par Jarry à toutes les femmes, toutes les mères, toutes les filles à naître, je ne m'y connais pas. Et comme témoin, je citerai ce commentaire de Fey à propos de sa progéniture ( voir citation d'Alfaric), rempli d'amour et de foi. Si Nicolas Jarry avait lui même une petite fille, je ne m'en étonnerai pas. Peut être me trompé je lourdement, mais il me semble avec une certitude quasi absolu qu'il accord une place importante sinon essentiel à la famille. Car dans tous les récits de cette série, il est question de famille, d'hérédité, d'héritage, de lien entre générations, de recherche de reconnaissance.
Sérieux, si vous n'avez encore pas lu du Jarry, il est temps de vous y mettre....!
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