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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
N°359– Août 2009
LACRIMOSARégis JAUFFRET - Gallimard.

Décidément, je joue de malchance avec mes lectures de l'été. J'ai fait ce que j'ai pu, mais je ne suis pas parvenu à entrer dans l'univers de ce roman, au vrai assez étrange qui emprunte son titre du « requiem ». C'est un échange épistolaire entre l'auteur et sa jeune amie, Charlotte, qui vient de se suicider et qui retrace des épisodes de leur vie commune. D'ailleurs par un subterfuge, elle lui répond par delà sa propre mort en l'insultant, le traitant d'écrivassier, de charognard et d'escroc! A priori l'idée n'était pas mauvaise et un dialogue surréaliste entre un vivant et une morte, qui, chacun à leur manière se disent des choses qu'ils n'ont jamais oser se reprocher de leur vivant, pourquoi pas?

Nous sommes dans un roman, les personnages sont donc fictifs, c'est sans doute pourquoi l'auteur affuble la jeune femme d'une parentèle improbable. Je veux bien qu'on parle légèrement du suicide qui est un sujet grave surtout quand il touche les jeunes, mais je ne vois pas très bien l'intérêt d'introduire dans le récit le personnage assez burlesque du philosophe nommé Gaston Kiwi autant que l'énigmatique docteur Hippocampe Dupré dont la particularité est de vivre avec un panda géant, Mazda. Il va donner à Charlotte une sorte de seconde chance de remonter le temps et ainsi d'échapper à la mort.[?]

Écrire quelque chose sur quelqu'un qui vient de mourir est une manière salutaire de le faire revivre et favorise probablement le deuil. Pourtant, dans la même volonté de fiction un peu délirante, l'auteur donne la parole à la morte qui se rebiffe quand il parle d'elle, quand il évoque une liaison qu'elle aurait eu lors de vacances à Djerba... Elle lui déclare qu'elle l'a aimé, mais je ne suis pas bien sûr de l'authenticité de sa déclaration, mais n'oublie pas de l'insulter copieusement. Là l'imagination de l'auteur se déchaîne...

J'ai toujours été passionné par les personnages de roman, qui sont fictifs par essence et par la vie qu'il peuvent avoir dans le cours du roman et disons-le de la liberté qu'ils prennent eux-mêmes par rapport à l'auteur. Ici il semble n'en être rien et le narrateur manipule complètement Charlotte qui semble consentir à se processus et même l'admettre « Quand on meurt on devient imaginaire ». Ne deviendrait-elle un personnage fictif qu'une fois morte? Cela, qui aurait pu être une piste intéressante dans le domaine de la création me semble tourner au dialogue de sourd! J'ai pensé que cela pouvait être une exploration intime de l'éternité, surtout qu'il est fait mention d'internet et de l'informatique qui, surtout pour moi, comportent autant de mystères que l'au-delà. Mais bon...

Le style, haché parfois, n'a pas non plus retenu mon intérêt [Je ne m'explique pas ce que l'alternance du vouvoiement et du tutoiement ajoute dans l'échange épistolaire] au point que je me demande, le livre refermé, si mon goût en la matière est encore sûr, si c'est moi qui ait manqué un épisode ou si les choses ont changé sans que je m'en aperçoive, sans que j'en ai été informé. Je ne goûte ni les traits d'humour ni la relation par force détails inutiles de l'évocation rétroactive de leurs vies au quotidien ni même la trivialité qui émaille les dialogues. Il me semble pourtant que l'originalité en littérature ne réside pas dans l'à peu près, le banal, voire le ridicule. L'ensemble m'a paru fade et même assez glauque. Il y a bien des aphorismes que l'auteur tente de faire admettre, mais cela tombe à plat. Tout cela fait que j'ai bien regretté ce moment passé même si je le redis comme à chaque fois, j'ai pu passer à coté de ce livre.

« Étonne-moi, Jean » disait Serge Diaghilev à Jean Cocteau. On peut effectivement admettre que l'étonnement soit le motif de l'intérêt pour une oeuvre de création. Ici, je n'ai pas été été étonné favorablement et je ne suis pas prêt à m'enthousiasmer pour un tel roman. Est-ce une tendance actuelle dans la littérature française que d'écrire mal et l'originalité réside-t-elle dans l'a peu près des mots et des phrases autant que dans le désintérêt que l'auteur instille dans son texte?
Franchement, la lecture laborieuse de ce roman ne m'incite pas à lire une autre oeuvre de Régis Jauffret.



Hervé GAUTIER – Aout 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Un homme écrit à sa femme, à sa « chère Charlotte ». Celle-ci vient de se suicider, et de l'au-delà, elle lui répond. Une longue correspondance s'engage alors entre Charlotte et son « pauvre amour ».

L'idée était séduisante et pourtant j'ai rapidement éprouvé de l'ennui à la lecture de ces lettres, ces « Lacrimosa » ou plutôt lamentations entre cet homme et cette femme qui se seraient aimés ?! Difficile à croire, tant le recul avec lequel ils se parlent et le vouvoiement utilisé par l'auteur dans un effet de style qui accentue encore la distance –visiblement voulue par l'écrivain- ne me paraissent pas franchement nécessaire ni judicieux.

Certes, Régis Jauffret n'est pas réputé pour être l'écrivain du bonheur ! Mais plutôt un auteur qui aime se plier aux exercices littéraires (pour preuve notamment son superbe « Microfictions »). Alors bien sûr je m'attendais avant tout à un exercice de style plutôt qu'à une véritable histoire, ou plutôt à un exercice de style qui serve le récit. Et bien j'avoue ne pas avoir du tout adhéré à sa façon de mettre ce couple en scène, m'être mortellement ennuyée à cet échange de lettres, et à ce roman que j'ai trouvé inabouti et à vrai dire… raté ! Je n'ai éprouvé aucune empathie pour ces deux êtres et pour leur souffrance. Bref, je suis passé complètement à côté de ce roman encensé pourtant par la critique !

Lien : http://litteraturepassion.ov..
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Il est des livres qui semblent interminables tellement on s'y ennuie... Ce «roman» de Jauffret, par lequel je découvre cet auteur, entre malheureusement dans cette catégorie et j'en aurais cessé la lecture bien avant la fin si je ne l'avais acheté... même si les critiques l'encensent!
Je dois tout de même admettre que le style est riche, ainsi que le vocabulaire... mais ce n'est pas ce que l'on cherche en premier en se plongeant dans un roman. Décidément, très décevant!
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Dès la lecture de ce roman je me suis demandée où il me mènerait et surtout si j'allais suivre l'auteur ! J'ai d'ailleurs consulté la fiche collée à l'intérieur du roman sur laquelle les lecteurs de la bibliothèque avaient donné leur avis. le ton du roman était amer. Je trouvais les mots crus et n'en comprenais pas la place. Je ne voyais pas non plus l'utilité d'un tel vocabulaire et ai failli refermer le livre à jamais. Mon côté un peu têtu et les avis des lecteurs, m'ont convaincue de poursuivre ma lecture. Et là, au-delà de la page 52, j'ai aimé le style, l'histoire, ai apprécié le ton qui au départ me gênait. Ce roman est construit sous forme d'allers-retours à chaque chapitre où l'on a tantôt la parole de Charlotte, tantôt celle du narrateur. On assiste ainsi à leur relation, à leur amour ponctué de désamour et de reproches. Charlotte est morte et leur "dialogue" se fait après la mort de l'héroïne. J'ai trouvé certains passages émouvants et ai globalement bien aimé. Je lui mettrai 7/10. S'il vous prenait l'envie de le lire, osez franchir la page 52.
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