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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marius Jauffret est alcoolique et à la suite d'une soirée triste passée à la terrasse d'un café de la place des Vosges, il fait un malaise éthylique. Son frère Thomas se décide à le conduire aux urgences de l'hôpital Sainte-Anne puis à autoriser son internement en hôpital psychiatrique sans son consentement. ● J'avais de forts préjugés avant de lire ce texte, me disant que c'était encore un « fils de… » qui avait dû réussir à publier grâce à l'intervention de son père (Régis Jauffret). Je me trompais car il s'agit d'un texte fort, poignant et bien écrit qui se lit d'une traite. ● Toutefois, nous n'avons ici qu'un point de vue unilatéral sur cet internement à la demande d'un tiers, ce qui m'a mis mal à l'aise à la lecture. Je comprends bien que Marius Jauffret a vécu dans l'angoisse, le ressentiment, le sentiment d'injustice et la haine ces dix-huit jours de privation de liberté. J'aurais cependant bien voulu entendre d'une autre voix les raisons qui ont conduit à l'y faire rester près de trois semaines et les conditions de vie dans cet hôpital. C'est bien dommage que le lecteur n'ait aucun moyen d'entendre le psychiatre. La fin du livre semble montrer que ce dernier n'avait pas tout à fait tort ( même si l'existence même du livre paraît donner raison à l'auteur).
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Chaque année en France près de 100 000 000 personnes sont hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement.

C'est cette terrible expérience de privation de liberté que raconte Marius Jauffret, fils du grand romancier français Régis Jauffret qui et nous raconte comment son alcoolisme incontrolable l'a jour conduit aux urgences de Saint Anne par son frère qui ne pouvait plus rester sans agir.

Le voici dès lors comme prisonnier, isolé, dans ce huis clos totalement marge de la société.
Etre enfermé dans une structure psychiatrique sans date de sortie est une expérience assez traumatisante que Jauffret raconte de façon crue mais avec une sincérité et un certain humour désarmants . Jauffret n'élude rien ni le doute, la peur, les rencontres cocasses, tristes, ou tendres et aussi l'après.

Réflexion profonde sur la question de l'hospitalisation à la demande d'un tiers, ce vol au dessus d'un nid de coucou. version 2020 n'est sans doute pas la lecture idéale d'apres confinement mais il touche évidemment par cette mise à nu littéraire dont on ressent énormément le pouvoir cathartique évident.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un véritable plaidoyer contre l'hospitalisation à la demande d'un tiers en psychiatrie.

Marius Jauffret a vécu, ou plutôt subi, la situation de l'intérieur. Certes, à 28 ans, il est alcoolique et un soir de déprime, il se retrouve dans un état pitoyable. Cela nécessite une assistance et de l'aide. Il appelle son frère, Thomas. Ce dernier, désemparé par la situation, décide de l'emmener aux urgences.
A l'évocation du possible syndrome de Korsakoff, Thomas accepte de signer la demande d'hospitalisation malgré ses réticences et interrogations initiales.
A la suite de cette décision, Marius est transféré au service psychiatrique où les entrevues avec le docteur de la discipline se font rares et brèves. Les traitements administrés sont très lourds, de quoi vous rendre léthargique et amorphe.
Le temps est long, très long, les jours sont sans fin, rythmés par les repas à heures fixes et les pauses cigarettes au fumoir. le fumoir, un lieu de regroupement, la seule évasion possible de la journée.
La considération des malades par une partie du personnel et les méthodes employées à l'égard des patients m'a interpellée à plusieurs reprises.

Certes, l'addictologie est une forme de dépendance et elle mérite d'être soignée. Mais des méthodes plus adaptées existent. D'ailleurs, si Marius Jauffret est aujourd'hui sorti de cette spirale infernale, c'est grâce à d'autres moyens que l'hospitalisation, en tous les cas dans une situation où il est resté décisionnaire de ses actes. L'écriture a notamment été une des clés de son sevrage.

Merci pour ce témoignage d'une situation qui mérite d'être dénoncée et remise en question.
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Dans ce texte autobiographique Marius Jauffret nous fait partager son expérience de l'institution hospitalière, en psychiatrie.
Ce jeune homme, visiblement mal dans sa peau, boit et prend quelques comprimés pour pallier son mal-être, il se connaît et sait parfois s'arrêter…jusqu'au jour où ayant encore trop bu son frère l'emmène à Sainte Anne (hôpital psychiatrique) et où comme dans un cercle infernal il voit son frère signer, presque à son insu, une hospitalisation sur demande de tiers. Il faut dire que le médecin leur a fait peur et leur a fait valoir tous les bienfaits d'une hospitalisation.
Seulement Marius pense sortir dès qu'il sera sevré de sa dernière grosse cuite (2,5g quand même…) et là il découvre qu'il ne peut pas sortir comme ça, il est enfermé alors qu'il n'a rien fait.
Il n'est pas le seul à être enfermé, certains sont là depuis des mois voire des années, sans vraiment d'espoir de se voir sortir.
Il y a les chanceux qui ont de la famille et des connaissances, et de l'argent, et puis il y a les pauvres, seuls, sans domicile, sans travail, qui n'ont que peu d'espoir de sortir.
C'est pire que la prison dise certain, pas de travail, pas d'occupation, hormis le « fumoir » haut lieu de rencontre avec les autres enfermés et le personnel.


Une description effrayante du système, de l'engrenage dans lequel nous pouvons tous glisser sans nous rendre compte…
Si tout ce qui est raconté est vrai alors il y a de sérieux problèmes.
Quand l'innocent a plus à prouver que le coupable qui n'est même pas en prison.
Un texte qui fait réfléchir sur nos institutions et leur fonctionnement.


Pas de misérabilisme ni d'apitoiement, une simple constatation, un témoignage effrayant.
À découvrir absolument

Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Bon je travail dans le milieu psy comme aide soignant et je suis ravi de ne pas travailler dans cette unité psy au vu de comment les patient(e)s son traité(e)s. Il y a de la réalité sur ce que raconte Marius dans son vécu en milieu psy je ne peux pas le nier il n'arrive pas à dormir et on ne lui donne rien (chez nous 10 jours pour qu'une patiente ai enfin un traitement pour qu'elle puisse faire ses nuits) et ce n'est pas faute de l'avoir dit. le coup des cigarettes aussi impressionnant et pas que dans le livre j'ai toujours dit qu'il fallait que j'ouvre un tabac en milieu psy 😅😅😅 après l'hdt doit être validé le lendemain et 72h elle peut être levée à tout moment durant ce temps après non. C'est vrai que des fois les hospi sont exagérées. Un bon livre malgré tout
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« 𝚄𝚗 𝚖𝚊𝚝𝚒𝚗, 𝚓'𝚊𝚒 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎𝚗𝚌𝚎́ 𝚊̀ 𝚎́𝚌𝚛𝚒𝚛𝚎 𝚌𝚎 𝚕𝚒𝚟𝚛𝚎. 𝚂𝚒 𝚓𝚎 𝚕𝚎 𝚝𝚎𝚛𝚖𝚒𝚗𝚊𝚒𝚜 𝚌𝚎 𝚜𝚎𝚛𝚊𝚒𝚝 𝚕𝚊 𝚙𝚛𝚎𝚞𝚟𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚗𝚒 𝚕'𝚊𝚜𝚒𝚕𝚎 𝚗𝚒 𝚕'𝚊𝚕𝚌𝚘𝚘𝚕 𝚗𝚎 𝚖'𝚊𝚟𝚊𝚒𝚎𝚗𝚝 𝚍𝚎́𝚝𝚛𝚞𝚒𝚝. »
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Marius est un jeune homme de 25 ans qui a une dépendance excessive pour l'alcool. Sans emploi et à la dérive, il détruit sa vie à petit feu, sans faire cependant de vagues. Pourtant, il se retrouve un matin interné en hôpital psychiatrique à la suite d'un malaise en pleine rue, résultant d'un trop plein de Whisky. Désisté de ses droits car estimé inapte à la prise de décision clairvoyante, il va rester interner plusieurs jours "pour son bien", sans certitude d'échappatoire. Prisonnier et tributaire des diagnostiques des médecins psychiatres, il va vivre un enfer psychologique, au coeur de ce monde où tous les espoirs semblent crouler sous une aliénation sans fin.
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Ils sont 100 000 chaque année en France à être hospitalisés en psychiatrie sous contrainte. Des personnes dont la liberté se retrouve suspendue au jugement d'un médecin, sans aucun recours possible. Marius Jauffret, victime de ce système, raconte l'impensable. Sans détours, le narrateur nous entraine dans cette aventure cauchemardesque où misère humaine et clairvoyance s'entremêle, où pouvoir médical et incohérences cohabitent. Au détour d'un couloir hospitalier, il va nous faire découvrir une vie qui existe, à l'ombre des regards, en marge d'une société qui ne peut ou ne veut accepter tous ces personnages à la vie fracturée. Des vies touchantes, tristes, où l'espoir d'un avenir meilleur semble infime, caché sous un épais nuage de cigarettes consumées.
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Nécessaire, cet ouvrage autobiographique aborde un sujet étouffé par le corps médical et la justice française d'aujourd'hui. Ouvrant un débat peu abordé, ce témoignage pose une véritable réflexion sur l'aide apporté aux personnes victimes d'addictions mais aussi sur la définition même d'un membre de la société dit dangereux pour soi-même ou pour les autres.
Une belle claque littéraire qui laisse à réfléchir.
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Pour tous ceux qui aiment les franches histoires.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Pour oublier, Marius boit, il boit plus d'un litre de whisky par jour. Un soir, l'alcool empire son état et son frère l'amène à St Anne. Il y restera deux semaines en HDT.
Il nous raconte ce quotidien particulier où il n'y a rien à faire mise à part fumer.
L'écriture est rythmée. On a dû mal à croire que ce genre de choses arrive en France aujourd'hui. Je me suis dit, non, il exagère mais non puisqu'il s'agit de son vécu. Marius, l'auteur, nous raconte son impression d'emprisonnement, ce vide et cette impuissance.
J'ai beaucoup aimé l'écriture et le fait d'être bousculé dans mes représentations.
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Lente description narrative des premiers pas de Marius dans l'univers psychiatrique : une immersion vivante dans ce monde barricadé qui rend fou. Alors les internés tuent le temps en enchaînant les clopes, comme Marius enchaînait les verres dans son appart, au fumoir.

Cette histoire, c'est également un condensé de vies heurtées en une poignées de jours.

Cette histoire, c'est surtout la dénonciation politique de l'internement où les psychiatres sont supérieurs à Dieu. Eteindre des vies à coup de médocs. Misère !


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Marius Jauffret nous livre à travers ce récit touchant sa descente lente et insidieuse dans l'alcoolisme. Un soir, un de ces soirs de plus où l'alcool avait nourri Marius, son frère décide de le faire interner afin de le sevrer de cette addiction qui détruit Marius à petit feu.
Plus encore, ce récit est le cri du coeur d'un homme interné contre son gré, et dont la liberté ne dépend que d'un seul juge ; le psychiatre.
Vous trouverez dans ce récit très subjectif de nombreuses reflexions et confidences sur l'hôpital psychiatrique. Pour avoir quelques connaissances qui sont passées par ces services, j'ai reconnu dans les mots de Marius Jauffret certaines remarques que ces personnes proches et moins proches avaient pu me livrer. Notamment la difficulté à occuper les journées et la sortie quotidienne au fumoir. Les voisins de chambre qui vous semblent tous bien plus "fous" que vous. Ces raisonnements qui semblent si cohérents pour les personnes hospitalisées et bien moins logiques pour les professionnels se santé. Une scission, une fêlure qui rend floue (qui rend fou ? 😆 peut-on vraiment rire de tout ?) et déforme la réalité. On ne sait plus qui croire, quoi penser. Et c'est là tout l'art et la brillantissime réussite de ce témoignage.
Le regard sur le personnel médical et paramedical est un poil ... "péjoratif", ce qui ne m'a en rien empêché d'apprécier ma lecture.
Je terminerai ma chronique sur la brillante réussite de la "distorsion temporelle". La langueur, l'ennui qui se dégage de ce roman fait écho aux journées "vides" de Marius. Ce lieu où le temps ne semble pas s'égrainer à la même vitesse que partout ailleurs.

J'émets juste un petit bémol sur l'atmosphère singulière (et un peu poétique ! Mélange inattendu) qui se dégage de ce livre, et notamment sur la fin qui m'a laissé une impression... particulière et difficilement qualifiable !
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Tout commence par une soirée morose, l'envie de boire pousse Marius en terrasse... le lendemain il émerge dans une chambre d'hôpital, interné sous contrainte dans un service psychiatrique il se retrouve enfermé dans une sorte de couloir de la mort, dont la seule issue semble être le fumoir où tous les résidents se retrouvent. Chacun attend un diagnostic ou une date de sortie qui ne viendront parfois jamais, rongés par l'ennui et l'angoisse, avec le sentiment lancinant d'être réduits à des corps sans âme. Un témoignage glaçant, qui montre qu'on peut se retrouver privé de ses droits à la première incartade, ainsi ce punk à chien ou cette jeune diplômée victime de harcèlement en burn-out. Au final deux ans seront nécessaire à l'auteur pour se remettre de ces vingt jours d'enfer, comme quoi parfois le remède est bien pire que le mal.
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