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EAN : 9782021022483
168 pages
Seuil (04/03/2010)
3.18/5   165 notes
Résumé :
Je l'ai rencontré un soir de printemps. Je suis devenue sa maîtresse. Il m'a initiée au maniement des armes. Il m'a fait cadeau d'un revolver. Je l'ai abattu d'une balle entre les deux yeux.
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 165 notes
Une liaison sado-masochiste entre un "prince de la finance et sa putain" (sic). Relation sulfureuse à souhait, puisque les rôles de domination/soumission ne se limitent pas aux jeux sexuels. L'homme est richissime, donc tout-puissant (il manipule les ministres à l'envi), tyrannique, sadique avec tous, sans scrupules, sans tabous. Il jouit d'humilier, mais aussi d'être maltraité lorsqu'il le décide, et de frôler la mort de très près. C'est sa maîtresse qui domine lors de leurs "séances", mais c'est toujours lui qui fixe les règles.

Si le "maître" se révèle aussi répugnant que pitoyable, la jeune femme paraît en revanche attachante et paumée. Son témoignage suscite bien des questions. Amour ou vénalité de sa part ? Besoin de se sentir indispensable à un homme, indubitablement. Sexe ? oui, du tendre (très rarement) au plus dérangeant (principalement). Argent, pouvoir et perversité par-dessus tout... Quid du mari ? lui aussi pervers ? ou lâche et veule ?

Régis Jauffret s'est inspiré pour écrire ce roman de l'affaire "Edouard Stern". Cette fiction est l'occasion pour le lecteur de prendre conscience de son propre voyeurisme. de sa jubilation malsaine à se repaître de sordide et de détails indécents, de son plaisir mesquin à voir un riche/puissant tomber, traîné dans la boue, victime de sa sexualité (cf. DSK).

Malgré le sentiment de malaise qui ne m'a pas quittée, j'ai dévoré ce roman. Ceci notamment grâce à une plume précise qui va à l'essentiel, au fond de la fange, sans exhibitionnisme pour autant.

--- Régis Jauffret, un auteur que j'ai envie de découvrir davantage.
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"Je l'ai rencontré un soir de printemps. Je suis devenue sa maîtresse. Il m'a initiée au maniement des armes. Il m'a fait cadeau d'un revolver. Je l'ai abattu d'une balle entre les deux yeux."

Cette sécheresse, pas un mot de trop, ce ton froid, définitif, m'ont donné envie d'aller voir un peu plus loin.

J'ouvre le livre de Jauffret et je tombe sur le préambule. (J'avoue, j'aime pas tellement les préambules, et autres introductions..., ils m'empêchent de rentrer dans ma lecture aussi vite que je le voudrais.) Bon, je lis le préambule... je cite :

"Je suis romancier, je mens comme un meurtrier. Je ne respecte ni vivants, ni morts, ni leur réputation, ni la morale. Surtout pas la morale. Ecrite par des bourgeois conformistes qui rêvent de médailles et de petits châteaux, la littérature est voyou. Elle avance, elle détruit."

"Je suis brave homme, vous pourriez me confier votre chat, mais l'écriture est une arme dont j'aime à me servir dans la foule. D'ailleurs quand vous lui aurez appris à lire, elle tuera tout aussi bien votre chat."

"Ne croyez pas que cette histoire est réelle, c'est moi qui l'ait inventée. Si certains s'y reconnaissent, qu'ils se fassent couler un bain. La tête sous l'eau, ils entendront leur coeur battre. Les phrases n'en ont pas. Ils seraient fous ceux qui se croiraient emprisonnés dans un livre."

Et bien, quel programme ! Alors, après ça, je suis allée vérifier, plus avant dans le livre ; voir si Jauffret était un maître de la provocation, si cette annonce n'était qu'un bel effet de manche, si l'arme dont il nous menace n'était qu'un pétard mouillé.

"Sévère", l'histoire d'un meurtre, une femme tue son amant, elle raconte, depuis la cellule où elle est emprisonnée, cette "généalogie" du crime.Elle replace les pièces du puzzle pour nous, ou pour elle ; comment elle est devenue la "secrétaire sexuelle" d'un homme riche, puissant, et malade. Malade de l'argent, de la violence, du pouvoir. Malade dans son rapport aux autres, qui n'existent que pour être achetés, vendus, humiliés, réifiés. Malade enfin dans son rapport à lui-même, à son corps, à ses peurs d'enfant.

Partant d'un fait divers réel : l'assassinat du banquier suisse Stern en 2005, Jauffret met des mots sur l'indicible de cette histoire. le fait divers ne compte pas - il a raison de le dire dans le préambule : "Ne croyez pas que cette histoire est réelle, c'est moi qui l'ai inventée" -, Jauffret tend à l'universel, l'exemplarité ; comment la société broie les êtres, comment le rouleau compresseur fonctionne si bien sur nous.

"Ne croyez pas que cette histoire est réelle"... L'écrivain ment comme un meurtrier. Il manipule aussi. C'est tout le malaise que l'on ressent à la fin du livre. Qu'a-t-il fait de nous - lecteurs - pendant ces quelques pages ? Il nous a fait voyeurs, haletants jusqu'au dénouement pour quelques détails sordides. Il nous a rendus complices de cette époque de banquiers, de négociateurs, qui transforment les corps en métal.

"Sévère", c'est elle, c'est le système dans lequel nous rampons, grave et austère, qui n'a le droit ni à la chute ni à la faiblesse, et qui pourtant nous y réduit.
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Une liaison sadomasochiste et sulfureuse unit, depuis quatre ans, un prince de la finance et un prostituée de luxe. Si la femme soumise est souvent le jouet sexuel du richissime homme d'affaires, parfois les rôles s'inversent : le tout-puissant homme jouit aussi d'être humilié, maltraité, enveloppé dans une combinaison en latex et de se faire violer la bouche par un revolver chargé. Sa vie comporte si peu de soucis qu'il a besoin d'adrénaline. Il joue avec le danger, avec la mort. Il chasse l'éléphant en Afrique et baise avec une femme potentiellement dangereuse à qui pourtant il offre un revolver, qu'ils utilisent dans leurs jeux sexuels. C'est un piètre homme, au fond. Il utilise ses petits pouvoirs pour diriger le monde, et se sent puissant de butter de gros mammifères. En dehors de ça, le vide, à part sa maîtresse, sa « secrétaire sexuelle », une femme paumee et vénale, qui l'aime au fond, mais d'un amour de folle. Elle lui demande de l'épouser, il refuse. Elle lui demande un million de dollars à la place, parce que ça vaut bien un mariage, parce qu'elle lui a donné son corps entier, et tout son être. Cela vaut bien un million de dollars, non ? Ce ne serait qu'une preuve d'amour. C'est si peu d'argent, après tout, pour un multi milliardaire. C'est comme se couper une mèche de cheveux et l'offrir à l'être aimé, lui faire un virement d'un million, exactement pareil. Un symbole sacré, seulement ça. La preuve : elle ne l'aurait même pas utilisé, cet argent. Elle le voulait comme une relique. D'ailleurs, ne paye-t-il pas des oeuvres d'art une petite fortune ? Elle est son oeuvre en art, sa plus belle. Elle mérite la dépense. Aucun tableau ne l'a fait ejaculer comme elle peut le faire. L'amant hésite, elle lui fait du chantage, refuse de le voir. Il cède par faiblesse : il s'est accoutumé à la présence de sa putain, et surtout à pouvoir disposer d'une femme dont il peut jouir à sa guise. Il lui fait un virement puis se rétracte, et reprend le million : « C'est cher payé pour une putain! ».

Vexation, amertume, dépit, haine. Elle songe à le faire chanter. N'a-t-elle pas des photos de lui très compromettantes ? Et puis non, finalement. Ne pas se venger ainsi. Alors, elle lui enfile la combinaison de latex, et au cours d'une séance sadomasochiste, elle tire sur lui à bout portant. Les dernières balles, c'est pour l'achever. Elle a appris ça de lui : on ne laisse pas un animal agoniser, c'est cruel. Elle l'aime, alors elle abrège ses souffrances. Voilà.

Le roman commence après le meurtre. Elle réécrit l'histoire depuis sa prison, commençant par les coups de feu tirés dans la combinaison en latex. S'il avait été face à elle, visage découvert, elle n'aurait jamais pu tirer. Elle l'aime ! Alors elle l'a habillé avant. C'était comme tirer dans une poupée en latex. Ensuite la fuite, puis les interrogatoires de la police, l'hôpital psychiatrique et enfin la prison. C'est tout.

Lui, c'est Édouard Stern. Regis Jauffret n'a rien inventé. Il a lu le fait divers, et l'idée de le réécrire du point de vue de la meurtrière lui a plu. C'est un roman pour voyeuristes, assurément. On y trouve tout ce qui fascine : le pouvoir, l'argent, les perversions sexuelles, la perversité, la convoitise, la violence, la folie, la transgression. On le lit comme on regarde par la vitre de la voiture lorsque l'on dépasse un accident de la route. On voudrait bien voir, peut-être un corps, une main arrachée, un peu de sordide. C'est un brin malsain et surtout sans intérêt, et pourtant on ne peut guère s'en empêcher.

Cependant, en art, le sordide et l'indécence doivent avoir un but, une finalité étudiée, autrement c'est juste une suite de trash dont le lecteur se blase. C'est presque gratuit, à moins d'avoir le goût également des histoires à la DSK : jouir de la chute d'un homme puissant, victime de sa sexualité. Je suppose que ça conforte le lecteur dans sa moraline : Ah ! Il l'a bien cherché !

Hey oui. Sans doute l'a-t-il cherché, d'ailleurs. Pourquoi pas ? Il n'ignorait pas qu'elle était dérangée et qu'elle tenait à ce million. Il s'est cependant laissé attacher, sachant qu'elle possédait un flingue. C'est lui-même qui lui avait offert et appris à s'en servir ! Il aurait pu aussi bien se tuer lors de l'une de ses partie de chasse, où se faire descendre par l'un de ses nombreux ennemis. Aimer le danger et le frôler, c'est aussi ne pas ignorer qu'on peut y laisser sa vie.

Et après ? Se prendre une balle en érection, n'est-ce pas une belle façon de crever ? À moins que l'excitation sexuelle lui ait fait oublier tout ça, et perdre toute rationalité. Possible aussi. Un homme qui bande ne réfléchit pas. Mais alors, pourquoi ne pas l'écrire ? Choisir une hypothèse, la développer, tenter d'expliquer.

La préface était prometteuse, pourtant : « Je suis romancier [...] , je ne respecte ni vivants ni morts ni leur réputation, ni la morale. Surtout pas la morale », mais l'ensemble est décevant. le support n'est pas sans intérêt, au fond : lui est assoiffé de pouvoir, d'argent, de violence et de sexe . Et elle, elle est étrangement cinglée. Deux être psychiquement torturés et hors normes, en somme. Une analyse psychologique pertinente et profonde aurait pu engendrer un chef-d'oeuvre. Mais non, c'est plat. Ça se contente de décrire, ça n'explique rien. Aucun processus logique (car même les fous ont une logique) n'est explicité. Jauffret a sans doute cru se montrer audacieux, en donnant à voir le cul, le revolver dressé comme une bite dans des parties fines et scandaleuses. Il s'est trompé : c'est facile à faire, ça. La vraie audace aurait été de se lancer dans une analyse pertinente, de creuser, d'oser la dimension psychologique intelligente, le grand recul. Non. Trop compliqué, ça. Et moins vendeur. Sans doute.
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Impressions de lecture… J'ai vu le film adapté du roman et c'est ce qui m'a donné envie de le lire. Un long métrage d'Hélène Fillières, intitulé Une Histoire d'amour, avec Laetitia Casta et Benoît Poelvoorde dans les rôles titres. le talent de comédien de Poelvoorde que j'apprécie énormément, la beauté de Laetitia, l'ancrage littéraire et l'aura sulfureuse du fait divers m'avaient attirés. Déception. le film et son esthétique froide, clinique, (sans doute en résonnance avec l'écriture de Jauffret et le tempérament du personnage masculin principal) ne m'ont pas convaincue. Pas assez psychologique, on reste trop en dehors, trop loin des personnages. Pas assez vénéneux. Bref, il a eu au moins le mérite de me faire lire Jauffret. le livre est meilleur, bien meilleur. Sévère est donc un petit roman, à peine un peu plus que 150 pages dans l'édition de poche de Points. Il tire son sujet d'une affaire criminelle retentissante qui a fait la une des journaux en 2005 : à Genève, un jeune et riche banquier, Édouard Stern, est trouvé tué par balle, revêtu d'une combinaison en latex. C'est sa maîtresse, Céline Brossard, qui est l'auteur de ce meurtre et qui sera condamnée. Une relation sadomasochiste, dans laquelle se mêlent argent, pouvoir, amour et paranoïa… de quoi faire un synopsis croustillant. Une expression consacrée par l'usage dit que la réalité dépasse la fiction. En effet, la réalité accouche parfois de monstres et d'horreurs qui ont de quoi fasciner et inspirer les imaginaires.

Dès le préambule l'auteur se justifie, se disculpe, et en appelle aux grands écrivains comme Rabelais, Balzac, Flaubert ou Proust pour dire que son récit, s'il tire sa « substantifique moelle » (et là c'est bien Rabelais que je cite et non Jauffret) d'un véritable crime est bien une oeuvre de fiction et que la fiction a tous les droits (idée que par ailleurs, je partage). Mais cela se contredit, vire au plaidoyer de défense (ce qui n'a pas empêché la famille Stern de porter plainte en demandant le retrait du livre), s'enlise dans les belles images, fait passer l'auteur, pourtant amateur du glauque et de la provocation et qui, il le dit lui-même dans ce préambule, ne respecte pas la morale, pour un timoré. Mais nous voilà prévenu, le livre n'est pas un document, l'histoire est romancée, oubliez les attaches véridiques qui vous ont peut-être poussé à l'acheter… Bref autant entamer tout de suite le roman c'est lui qui devrait donner corps à ce projet littéraire et fictionnel et par là même se charger de le justifier…

La première page annonce la couleur, tant dans l'intrigue que dans l'écriture. En une dizaine de lignes, on apprend le meurtre, dans quelles conditions, que la narratrice est la coupable (tout le roman est à la première personne) et qu'elle prend la fuite. La construction est plutôt convenue et fréquente dans les polars : partir du meurtre et remonter le fil de l'histoire, par le biais de retours en arrière qui viennent s'intercaler dans le récit de la cavale puis de l'arrestation et de l'interrogatoire. le style est sec et nerveux, avec des phrases courtes, efficaces et claires comme des coups de révolver qui claquent dans l'air. Pas de langue de bois, pas de tergiversation. le tout donne un débit un peu précipité, en adéquation avec la cavale de la narratrice. Les phrases plus longues se détachent et déploient tout leur sens. le lecteur reste aux aguets. Régis Jauffret est un styliste. le titre tient en un seul mot, judicieusement choisi qui renferme tout à la fois les notions de contrôle, de soumission et de punition (le Petit Robert donne en premier sens « qui n'admet pas qu'on manque à la règle ; prompt à punir ou à blâmer), le caractère dur et impitoyable et l'idée de gravité.

du convenu, de l'attendu, de la « psychologie » facile il y en a : le triangle amoureux, le mari bon ami avec qui on ne couche pas et auquel on impose de faire chambre à part, la femme vénale, au passé de petite fille abusée et qui a appris la prostitution comme une fatalité réjouissante, le milliardaire radin, paranoïaque et collectionneur d'armes à feu. Bien sûr il y a le saupoudrage sadomasochiste : poignets attachés, pénétration avec trique, fouet, coups, combinaison en latex… On n'a pas besoin de ces ingrédients pour mettre en scène les douleurs, les humiliations et les rapports de forces des relations amoureuses, nombre de grands auteurs nous l'ont prouvé. Car c'est bien d'une histoire d'amour dont il s'agit, c'est ce que Régis Jauffret veut nous montrer. Est-ce là la force du livre ? Peindre l'amour à travers la relation sadomasochiste ? Je n'y crois pas. Pas de quoi rester scotchée. Nous livrer un portrait de femme complexe ? Betty, qui veut se croire aimée parce qu'elle se donne un prix, parce qu'elle vaut un million arraché à son amant, l'argent, mais derrière il y a toujours autre chose… qui a des rêves de midinette « un jour il ne pourrait faire autrement que m'épouser » (p.31), car tout ce qu'elle veut, désespérément, violement, c'est être désirée « il était le seul homme à m'avoir à ce point voulue » (p.81). Oui, cette perspective est intéressante et d'autant plus que se dessine en creux la personnalité de cet homme qui n'est pas nommé, lui, son amant, son bourreau, son esclave. C'est ce qui m'a intéressée. Régis Jauffret met en scène l'autodestruction jusqu'à son expression la plus aboutie : le suicide par personne interposée. Il nous montre comment cet homme puissant, qui se sent menacé et sans doute terrifié par l'idée d'être assassiné, un homme lâche que l'humiliation d'avoir été réformé a traumatisé, fait de cette femme son bras armé. L'a-t-il formée, manipulée pour qu'elle le tue ? Consciemment, inconsciemment ? « Je l'avais préservé du martyre. […] J'ai peut-être préféré le tuer pendant l'amour pour lui épargné d'être assassiné dans la haine au fond d'une cave » (p.108-109). Mais le thème n'a pas été exploré jusqu'au bout selon moi… difficile en donnant la parole à un seul des personnages et sans trahir ce postulat.

Régis Jauffret échoue, sans doute de peu, à signer un roman magistral, n'est pas Truman Capote qui veut. La brièveté et l'aridité de sa verve en sont peut-être la cause, sa sévérité… Car en réfléchissant bien, je trouve surtout qu'il ne s'éloigne pas assez des clichés et des sentiers battus… où est-elle la transgression promise ? timoré, comme je le disais… je l'ai sentie dès le préambule.

Lien : http://quelscaracteres.eklab..
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Livre que j'ai choisi parce qu'il est dans ma liste "faits divers". Je confesse qu'il y a du voyeurisme dans cette lecture.
Tiré d'une récente affaire criminelle, "Sévère" est l'histoire d'un couple qui entretient une relation à haut risque. Entre le riche banquier pervers, dominateur, psychiquement torturé et sa maîtresse en titre, courtisane vénale, servile qui s'est habituée au luxe et tombe dans le piège des grands sentiments (c'est du moins ce que l'auteur laisse entendre) le périlleux parcours finira mal.
On peut trouver l'histoire malsaine mais c'est bien le cas de tous les polars.
Sauf qu'ici, la base est authentique.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Je l'ai rencontré un soir de printemps. Je suis devenue sa maîtresse.Je lui ai offert la combinaison en latex qu'il portait le jour de sa mort.Je lui ai servi de secrétaire sexuelle. Il m'a initiée au maniement des armes.Il m'a fait cadeau d'un revolver. Je lui ai extorqué un million de dollars. Il me l'a repris.Je l'ai abattu d'une balle entre les deux yeux. Il est tombé de la chaise où je l'avais attaché. Il respirait encore. Je l'ai achevé. Je suis allée prendre une douche. J'ai ramassé les douilles. Je les ai mises dans mon sac avec le revolver. J'ai claqué la porte de l'appartement...
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J'ai été proche des hommes riches, ils me rassuraient. L'argent sent bon, ces types dégagent un parfum de banque d'affaires, de marbre rose, de tableaux de maître, de salons vastes comme un parvis, de lits frais dont chaque jour le personnel change les draps, de piscine chaude, fumante, surplombant la ville dans l'air glacé de décembre. Et les senteurs de kérosène dont on perçoit furtivement les effluves quand le jet s'arrache au tarmac, du cuir des berlines, et des dressings spacieux comme des boutiques, aux étagères chargées de cachemire, aux costumes de flanelle dans leur housse, aux chaussures italiennes bâties autour des répliques en plâtre de leurs pieds afin de ne pas les épuiser en séances d'essayage. Une odeur plus irrésistible encore que celle des phéromones qui précipitent de parfaits inconnus dans les bras l'un de l'autre.
(p. 20)
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J'ai commencé à pleurer. Les larmes jouaient un rôle important dans sa vie. Celles qu'il versait lui faisaient retrouver ce fantasme d'enfant maltraité par sa mère. Une excitation étrange, au-delà du désir de souffrance, de domination. Quand il basculait dans ce gouffre, il ne recherchait même plus de contact sexuel. Son sexe se rétractait, comme si il cherchait lui aussi à remonter jusqu'au début des années 1960 quand sa mère le douchait à l'eau froide dans la vielle baignoire peinte de l’hôtel particulier de Neuilly. Un rêve dont il jouissait infiniment quand il était éveillé. Un cauchemar qui le réveillait la nuit.
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«  Après tout , les promesses non tenues sont les plus belles .
Elles permettent à ceux qui les ont entendues de faire un beau rêve qui ne coûtera en définitive rien à personne » ….
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Il ne s'excusait pas pour sa sauvagerie de la nuit. Je n'aurais pas compris qu'il s'excuse. J'aimais être sa proie, et qu'il vienne la prendre par surprise au fond de son terrier.
(p. 80-81)
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