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EAN : 9782221220184
192 pages
Robert Laffont (16/01/2020)
3.6/5   49 notes
Résumé :
Jamais autant de haut fonctionnaires n'ont pantouflé à prix d'or dans le privé . Jamais autant de ministres n'ont été multimillionnaires . Jamais autant de responsables politiques , et non des moindres , ne sont devenus lobbyistes ou avocats d'affaire . Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la situation a-t-elle empiré sous Macron ? Après deux ans d'enquête et une quarantaine de témoignages inédits , Vincent Jauvert révèle les mœurs de ces élites si voraces qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Après La Face cachée du Quai d'Orsay en 2016 et Les Intouchables d'État, le journaliste à L'Obs Vincent Jauvert continue à décortiquer le pouvoir, la rémunération indécente et les privilèges de la bourgeoisie souvent issue de la très haute fonction publique et des plus hauts dirigeants de la Ve République française dans Les Voraces (Les élites et l'argent sous Macron), publié chez Robert Laffont en 2020.

Essai sur l'appât du gain au sommet de l'État et des multinationales
Vincent Jauvert poursuit ses publications sur le même thème : il décortique la rémunération et les arrangements des hauts fonctionnaires, des élus les plus connus, des habitués des cénacles les plus gonflés de pouvoir. Il fonctionne avant tout par recherche dans les archives disponibles des rémunérations dans la sphère politique, industrielle, administrative de la France, notamment grâce à la HATVP (Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique), cette instance un tant soit peu indépendante de magouilles, instaurée justement à la suite d'un énième vol : celui effectué par Jérôme Cahuzac, délinquant fiscal alors même qu'il était ministre du Budget. Toutefois, l'ouvrage Les Voraces, tout comme le précédent Les Intouchables d'État d'ailleurs, est le plus captivant quand il passe à des entretiens avec certaines des personnes concernées. C'est l'occasion de constater la déconnexion totale de celles-ci avec la vie simple et quotidienne de la très grande majorité de la population. En parallèle, l'auteur réétudie les dynamiques de pantouflage et de rétro-pantouflage, c'est-à-dire le passage d'un haut fonctionnaire qui a bénéficié de l'instruction publique des « grandes écoles de la République » et qui a profité de côtoyer les arcanes du pouvoir pour se constituer un carnet d'adresses conséquent, vers une multinationale privée qui va le rémunérer grassement. Mais ça ne s'arrête pas là, car leur rétro-pantouflage consiste ensuite, après quelques mois ou années, à revenir profiter de leur place dans le public chaudement gardée et de profiter à nouveaux de rémunérations toujours plus hautes du fait même d'avoir été prendre de « l'expérience dans le privé », se targuant d'être donc « de la société civile ». Cet aller-retour crée instantanément des situations graves éthiquement de conflits d'intérêts, car ces personnages se retrouvent très souvent en position de faire la loi et d'en retirer les plus beaux fruits. Collusions et enrichissement personnel sont alors les deux mamelles de ces Voraces à la tête de l'État, des multinationales françaises et des collectivités territoriales.

Inventaire par le menu
Vincent Jauvert commence par nous mettre en jambes avec quelques têtes connues qui se servent très largement dans l'argent public (dont d'ailleurs ils dénoncent la gabegie) : Benoist Apparu, Christophe Béchu, François Baroin, Hubert Védrine, Nicolas Sarkozy, Dominique Bussereau, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marie le Guen, Bernard Cazeneuve, Michel Sapin, Rachida Dati, Jean-François Copé, Alain Madelin, Stéphane Courbit, Alain Minc, François Fillon, Fleur Pellerin. Ensuite, l'auteur rentre dans le vif du sujet avec quelques pros des coups tordus, toujours à la limite de la légalité ou de la moralité, c'est selon : Pierre Fond, Hervé Gaymard, Jean-Luc Moudenc, François Werner, Laurent Wauquiez, Jean-François Debat, Martine Aubry, Jean-Yves le Drian, Dominique Versini, Olivier Dussopt. Après avoir cerné ces privilèges d'une noblesse d'État tout à fait implantée, il s'intéresse de près aux plus proches du « chef », ceux qui reçoivent cadeau sur cadeau juste parce qu'ils ont un peu côtoyé le nouveau chef de l'État, Emmanuel Macron, dont l'ombre plane sur tout l'ouvrage : Sébastien Veil, Sybile Veil, Philippe Besson, Bruno Lasserre, Dominique Boutonnat, Sylvie Goulard, Guillaume Goulard, Cédric O, Gilles Boyer, Delphine O, Charline Avenel, Marc Guillaume, Henri de Castries, Pascal Lamy, Jean-Marc Huart, Édouard Geffray, Arnaud Jullian, Jean-Pierre Jouyet, Ségolène Royal, Yann Wehrling, Chantal Jouanno, Jacques Mézard, Édouard Philippe, Michel Py, Olivier Courson. L'auteur passe ensuite et rentre dans le dur avec certains coups bas et arrangements à l'amiable entre gens de la haute sphère industrielle et administrative : Augustin de Romanet de Beaune, Nicole Belloubet, Nathalie Loiseau, Jean-Michel Blanquer, Élisabeth Borne, Emmanuelle Wargon, Vincent CHriqui, Daniel Hochedez, Thierry Dallard, Jacques Toubon. Puis, Vincent Jauvert enchaîne sur les professionnels du pantouflage et du rétro-pantouflage : Fabrice Aubert, Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Alexis Kohler, Benoît Ribadeau-Dumas, Benoît Loutrel, Yohann Bénard, Dorothée Stik, Salem Bensmail, Régine Engström, Ismaël Emelien, Sylvain Fort, Guillaume Pépy, Delphine Ernotte, Nicolas Bazire, François Pérol, Nicolas Namias, Maud Bailly, Ramon Fernandez, Sophie Boissard, Corso Bavagnoli, Laurent Olléon, Hugues Bailey. Il était temps ensuite pur l'auteur de redémontrer que le gouvernement est devenu un nid de millionnaires patentés dont les décisions favorisent en premier lieu leur propre portefeuille : Muriel Pénicaud, Jean-Michel Baylet, Laurent Fabius, Michèle Delaunay, Jean-Marie le Guen, Michel Sapin, Jérôme Cahuzac, Emmanuelle Wargon, Florence Parly, Agnès Pannier-Runacher, Delphine Gény-Stephann, Françoise Nyssen, Alexis Kohler, Emmanuel Moulin. Vincent Jauvert ne pouvait oublier par la suite quelques têtes de gondole qui savent parfaitement ramasser un max en vendant leur carnet d'adresses de haut fonctionnaire à des entreprises multinationales : Estelle Grelier, Jacqueline Gourault, Anne Gourault, Guillaume Bachelay, Matthias Fekl, Luc Chatel, Pierre Donnersberg, Édouard Courtial, Jean-Marie le Guen, Thierry Solère, Édouard Philippe. Enfin, Vincent Jauvert n'oublie pas quelques inconnus du grand public qui jouent aussi de leur influence auprès de politiciennes et politiciens pour s'offrir une carrière en or massif : Laurent Vallée, Alexandre Bompard, Charlotte Caubel, Rainier d'Haussonville, Gérard Araud, Patrick Stefanini, Nicolas Maccioni, Audrey Bourolleau, Isabelle Marey-Semper. Si vous avez tenu à lire l'ensemble de cette liste, vous êtes sûrement tenté, comme moi, de conclure : « une bien belle bande de connards ! », mais restons sobres, ce sont là de vils sacripants, voilà tout… Certains font évidemment partie de plusieurs catégories tant ces embrouilles et magouilles politico-financières sont imbriquées dans leur quête insatiable de pouvoir et d'argent, celui-ci favorisant celui-là.

Analyse d'un passage-clé
‘‘Un jour, je demandais au financier Alain Minc s'il connaissait le montant des revenus du maire de Toulouse – quelques jours auparavant, il avait affirmé que l'édile de la ville rose n'était pas assez rétribué. « Dans l'atmosphère populiste, démagogique ambiante, avait dit-il lancé, on n'ose pas dire : le métier politique n'est pas rémunéré. Combien gagne un maire ? Un maire gagne quelques milliers d'euros, le maire d'une ville comme Toulouse. Tout cela n'a pas de sens. » En fait, il ignorait le vrai chiffre. Je lui indique donc : 10 000 euros net par mois tout compris. Il répond que cela est trop peu et qu'il faut éprouver une « jalousie de journaliste » pour penser le contraire. Au passage, je rappelle à Alain Minc que 10 000 euros par mois, c'est exactement le montant de ses émoluments comme président du conseil d'administration de la Sanef, une société d'autoroutes. « Vous savez, ces jetons de présence sont à peine quelques pourcents de mes revenus totaux », s'empresse-t-il de rétorquer, de peur sans doute d'être assimilé à un tel gagne-petit.''
Parmi les passages-clés, nous trouvons un bref échange avec Alain Minc. le plus souvent présenté comme un expert économiste quand il collectionne les passages médiatiques, Alain Minc est en fait un simple financier qui se retrouve actuellement dans plus d'une vingtaine de conseils d'administration de grosses entreprises, présidant même l'une des sociétés d'autoroutes qui tirent largement profit de la privatisation des autoroutes au détriment du pays. Premier problème, Alain Minc considère qu'il existe un « métier politique » et à lire cet ouvrage, on pourrait aisément le croire tant les places sont phagocytées par un groupe restreint de personnes (nous sommes donc dans ce qu'on appelle une « oligarchie », le pouvoir donné à un petit groupe de personnes) ; or, en politique française, les dirigeants ont des mandats, certes pas impératifs (aucune obligation d'appliquer ce que demandent les électeurs), mais ils reçoivent des indemnités (normalement que pour un temps réduit) pour accomplir des tâches politiques, tout en ayant un métier à côté. Évidemment avec tous les exemples de cet ouvrage, c'est mal barré. Ensuite, Alain Minc invoque la « jalousie de journaliste » devant des rémunérations indécentes, voire illégales : il faut avoir une mauvaise foi patentée pour invoquer la jalousie alors qu'on cherche uniquement, ici par la voie de ce journaliste, à davantage de transparence dans l'utilisation de l'argent public, nous ne parlons que d'argent mis en commun par la collectivité nationale ! Enfin, Alain Minc nous achève (et il n'est pas le seul, d'autres interviewés lancent les mêmes diatribes sans se rendre compte de leur bêtise) en affirmant que 10 000 euros par mois, ce n'est rien à côté de ce qu'il perçoit ailleurs : tout est là, le déni et la bêtise, le dédain du bourgeois qui cherche l'anoblissement. C'est bien un réflexe de pauvre de se chagriner pour quelques milliers d'euros, mais quels malotrus nous sommes à y regarder de si près !

Approfondissements
À l'image de l'ensemble de l'ouvrage, on peut avoir un « léger » problème avec une expression de l'auteur qui illustre l'ensemble de sa réflexion : « Dans le monde des affaires, l'argent ne connaît pas de camp politique » (page 116). En effet, Vincent Jauvert démontre très bien que ces privilèges d'une noblesse d'État se retrouvent aussi bien chez Les Républicains qu'au Parti Socialiste (surtout ces deux-là car ils ont été au pouvoir le plus longtemps), en passant par quantité de partis et mouvements de part et d'autre de ces deux-là. Toutefois, il faut bien se rendre compte que ces différentes officines ne sont pas des camps politiques différents, puisqu'au bout du compte, ils ne favorisent qu'un camp, un seul, le leur, celui de la bourgeoisie dont ils font partie. Comment appeler un groupe de personnes qui ont comme points communs d'avoir accumulé une fortune personnelle conséquente, de défendre bec et ongles les privilèges acquis grâce à cette fortune et de construire une idéologie globale qui permet de justifier leur place dominante dans la société ? C'est ce qu'on appelle une conscience de classe, celle de la bourgeoisie. C'est vraiment dommage que l'auteur conserve ce vieux clivage LR-PS (ou UMP-PS, ou même RPR-PS) et qu'il n'aille pas plus loin. Non pas que le clivage gauche-droite ne soit pas pertinent, mais seulement il faut arrêter de croire que des partis comme le « Parti Socialiste » ou le « Parti Radical de Gauche » (pour ne prendre que deux exemples) sont de gauche : ils font une politique de droite et favorisent les mêmes personnes que les autres partis de droite qu'elle soit dure, molle, extrême, libérale, modérée ou traditionnelle, c'est tout. Cette duperie de la classe actuellement dominante se retrouve malheureusement dans le fait que pas une seule fois (pas une seule !), l'auteur n'utilise le mot « bourgeoisie », voire même « classe sociale » ! Pourtant, c'est bien la prosopographie d'une classe sociale qu'il nous fait dans ces deux cents pages (fait d'étudier les biographies des membres d'une catégorie spécifique d'une société). Certes, il est journaliste à L'Obs, donc on peut aisément croire qu'il représente une tendance « centre-gauche », mais comme dit plus haut, c'est bien se leurrer que d'imaginer que ceci serait encore de la gauche en politique… Pour approfondir la réflexion de Vincent Jauvert, parfaitement sourcée mais trop peu poussée, n'hésitez pas à varier les plaisirs sur ce sujet avec La Caste (Enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir), de Laurent Mauduit en 2018, ou bien le Grand manipulateur (Les réseaux secrets de Macron), de Marc Endeweld en 2019, voire en bien plus léger car ce n'est pas un essai journalistique, Mensonges d'État (et autres publications), de Philippe Pascot en 2020.

Encore donc une belle enquête de la part de Vincent Jauvert avec ces Voraces ; on peut s'attrister qu'il n'aille pas approfondir sa réflexion d'un point de vue politique justement, puisqu'il étudie le monde politicien français, cela n'enlève rien à l'utilité de cet ouvrage qui donne des chiffres et des sources faciles à capter et à réutiliser pour s'armer face à cette classe dominante.

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Ah ce nouveau monde, tant proclamé par ses marcheurs fiers d'avoir portés au pouvoir leur cher Emmanuel Macron, terminé magouilles, copinages, conflits d'intérêts et j'en passe. Vous allez voir ce qu'est la Macronie ...
Vincent Jaubert dans un texte édifiant fort d'une enquête fouillée démontre que ce nouveau monde est finalement pire que l'ancien. Et au vu du dégoût et de la défiance du peuple pour ses élus, "Les Voraces" est un pavé de plus dans l'écoeurement du " peuple" envers Ses élites qui se gavent à coup de milliers d'euros et de passe-droits avec l'argent du contribuable; On nous aurait menti ! Révoltant et abject.
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Comme souvent, ces essais-témoignage politiques écrits par des journalistes - donc présumés indépendants par nature - m'amènent deux retours différents.

Le premier, un peu distancié, sur la partie factuelle du propos. Certes, il a besoin d'être étayé d'exemples en nombre pour témoigner ici de l'accélération des excès de rémunérations et avantages, pantouflages et rétropantouflages, lobbyings et conflits d'intérêts tout justes dissimulés.

Si la mise en place de la Haute Autorité de la Transparence de la Vie Politique et de plusieurs comités déontologiques n'ont pas réussi à renverser le système, cela aura au moins permis d'accéder plus facilement aux ressources permettant de le dénoncer, et à Vincent Jauvert de les répertorier dans un inventaire un brin répétitif. Donc lassant.

Mon second retour, plus intéressé, montre une fois de plus l'incapacité de l'État à se réformer seul, le paradoxe de vouloir confier à ces voraces la tâche de scier la branche sur laquelle ils sont - bien - assis, et les limites criantes du pouvoir des quelques députés, souvent venus du privé, à tenter de légiférer sur ces questions de déontologie, de transparence et au final, d'argent.

Et de ce point de vue, la mauvaise nouvelle que confirme ce livre, c'est que rien ne change...
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Un ouvrage décapant sur l'argent dans la France macronienne.

Au début de la Vème République, De Gaulle disait : "Vous avez choisi la plus haute fonction qui soit dans l'ordre temporel : le service de l'Etat" en parlant des hauts fonctionnaires.
Cela paraît remonter à la Préhistoire, tant les moeurs de notre "noblesse républicaine" ont changé...

Parmi les patrons du Cac40, plus de un patron sur trois a été un grand commis de l'Etat.
Le pantouflage : ces hauts fonctionnaires qui vont dans le privé...pour aider des entreprises à contourner la législation à laquelle ils ont participé à la mise en place...et ce en conservant leurs points pour leur avancement et leur retraite...pour leur retour dans la haute fonction publique.

Ce livre n'épargne aucun des acteurs, des profiteurs de ce système de renvoi d'ascenceur, de grandes ambitions, de fringale financière...

Un monde de rapaces : "Monsieur le Ministre"..."Madame la Ministre". Toujours "propres sur eux" dans les medias...mais dans les coulisses rétifs à la transparence, avides de bonnes places, prêts à tout.

Toute cette "cuisine" fétide se fait sur le dos des citoyens.

Quelques députés honnêtes font des propositions de loi pour plus de clarté, moins de lobbying...mais ils se heurtent à un tir de barrage d'un monde politique qui défend "bec et ongles" ses valeurs...financières. Ces mêmes politicards qui ricanent et critiquent les salariés qui défendent leurs quelques avantages acquis par le travail et/ou la lutte syndicale.

Plus de morale, juste de la communication tronquée, mensongère.

Pour revenir au pantouflage, l'auteur nous apprend que c'est une spécialité typiquement française :
"D'autant que la France est, en la matière, la mauvaise élève de l'Occident. Il s'agit d'un problème structurel à notre pays qui est le seul à connaître une telle perméabilité entre les intérêts privés et les intérêts publics explique un parlementaire. L'Organisation de Coopération et de Développement Economique , l'OCDE elle même, s'en est inquiétée il y a quelques années dans un rapport".

Un livre au contenu révoltant sur nos "élites" qu'il faut absolument lire.

Un grand merci à Vincent Jauvert, grand reporter à l'Obs.

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Le journaliste d'investigation Vincent Jauvert du Nouvel Observateur s'intéresse de près à notre institution gouvernementale et ces petits secrets bien cachés, de ces enquêtes, quatre livres sont déjà parus , le premier en 2016, La Face cachée du Quai d'Orsay : Enquête sur un ministère à la dérive, dénonçant l'omerta, une omerta dans le ministère, une nomenclature diplomatique qui privilégie ces intérêts à ceux de la France, en 2018, Les Intouchables d'État, bienvenue en Macronie, La noblesse d'état et l'art de la calomnie selon Jean Daspry dans Des fake news aux fake analyses, est un article à charge contre Vincent Jauvert et sa délation hors temps avec cette vision sur le dogme de l'infaillibilité journalistique, en 2020 Les Voraces : Les élites et l'argent sous Macron, une continuité des deux premiers et suivra en 2021 , La Mafia d'État, un succès populaire et médiatique entraine un certain confort et une paresse journalistique laissant place à la citation que nomme Jean Daspry dans son pamphlet Des fake news aux fake analyses de Napoléon Bonaparte, illustre surement le coeur même de ces quatre livres, « le sot a un grand avantage sur l'homme d'esprit : il est content de lui-même. », je lis le troisième paru en 2020, Les Voraces : Les élites et l'argent sous Macron, une saga juteuse qui n'analyse pas, qui ne donne pas de remède mais qui liste encore et encore une forme d'abus, au-delà de la morale, il y a surtout l'overdose de l'argent qui gangrène une société où l'élite s'enrichit et les autres jalousent ce capitaliste engraissant une minorité, vive le libéralisme robotisant l'humain à un chiffre, celui de sa valeur monétaire, clivant à souhait notre monde, ou l'argent circule plus facilement que l'être humain, une réalité absurde, pénétrons dans son opus trois, Les voraces: Les élites et l'argent sous Macron.
Le début est plutôt une énumération d'anciens responsables politiques ou de grands élus qui comme le dit l'auteur, vont « pantoufler », chercher à gagner de l'argent dans le privé, pour compenser la perte d'argent du non cumul des mandats, mais est-ce une vraie raison, nos élus ont cette maladie sociétale, l'argent appelle l'argent, c'est la chasse au fric, il y aussi le service public et ces postes fantômes, plutôt dormants, ces hauts fonctionnaires qui touchent des sommes astronomiques, certains profitent de ce système pour végéter, se mettant en réserve de la fonction publique, que l'on appelle dans jargon administratif être en « détachement » de l'administration », et n'oublions pas le copinage , Macron aime récompenser ses amis , comme beaucoup d'autres . Il n'y a pas de couleur politique dans cette gloutonnerie, la chasse au fric est permanente, beaucoup ont des salaires qui dépassent la fonction de l'état et surtout la multiplication des postes entre le privé et leurs rôles d'élus, beaucoup se justifie sur leurs horaires sans fin, comme si, esclave de leurs multiples emplois, ils étaient à plaindre pour des salaires qui me font vomir, sachant qu'ils représentent les citoyens et qu'ils nous font la morale régulièrement sur les chômeurs, les fraudeurs et d'être des Français assistés et fainéants, je n'oublie pas les actualités de 2021, avec le scandale des "Pandora Papers", le salaire des représentants du conseil constitutionnel qui ne serait pas légale, augmenté sans l'accord des députés et je n'oublie pas que tous ces gens votent les lois, la transparence reste opaque, ils restent maitre de cette zone d'ombre, l'indécence de chacun qui cumule, qui profite , qui ose faire des leçons de morale et souvent inquisiteur pour limiter la dépense public.
Je n'ai pas lu le livre jusqu'au bout, cette liste de noms, de salaire, d'argent, de petites magouilles entre amis m'a plus écoeuré, lorsque le public et le privé se donne la main, ce va et vient incessant, ce cumul qui ne gêne personne, ces conflits d'intérêt souvent excusé, ignoré ou pire crédule sur la charité d'esprit de ces anciens élus, comme si le monde des Bisounours était réel et nos élus étaient des anges sans reproche et sans casseroles judiciaires, je donne pas de noms , le livre est une explosion de noms qui défilent sans fin .
Vive le fric, et je pense à Pierre Rabhi qui vient de mourir, il y a peu, et je finirai par cette citation si vide de sens pour tous ces élus assoiffés d'argent.
« Je ne veux pas participer à ce modèle de société qui a donné à l'argent plus d'importance qu'à la vie. Je suis ici-bas pour vivre, je ne suis pas ici pour augmenter le produit national brut. »
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critiques presse (1)
Actualitte
28 janvier 2020
Même si l’ouvrage de Vincent Jauvert ne révèle rien d’exceptionnel dans les faits, hormis quelques salaires exubérants, car ‘Tout le monde le sait’, il a au moins le mérite de remettre les pendules à l’heure en ce début d’année.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, je demandais au financier Alain Minc s’il connaissait le montant des revenus du maire de Toulouse – quelques jours auparavant, il avait affirmé que l’édile de la ville rose n’était pas assez rétribué. « Dans l’atmosphère populiste, démagogique ambiante, avait dit-il lancé, on n’ose pas dire : le métier politique n’est pas rémunéré. Combien gagne un maire ? Un maire gagne quelques milliers d’euros, le maire d’une ville comme Toulouse. Tout cela n’a pas de sens. » En fait, il ignorait le vrai chiffre. Je lui indique donc : 10 000 euros net par mois tout compris. Il répond que cela est trop peu et qu’il faut éprouver une « jalousie de journaliste » pour penser le contraire. Au passage, je rappelle à Alain Minc que 10 000 euros par mois, c’est exactement le montant de ses émoluments comme président du conseil d’administration de la Sanef, une société d’autoroutes. « Vous savez, ces jetons de présence sont à peine quelques pourcents de mes revenus totaux », s’empresse-t-il de rétorquer, de peur sans doute d’être assimilé à un tel gagne-petit.
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Des ministres d'Edouard Philippe qui ont accumulé des fortunes dans des allers-retours entre le public et le privé et qui ont bénéficié personnellement de la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune ( ISF ) décidée par le gouvernement auquel ils appartiennent .
Des femmes et des hommes politiques qu'Emmanuel Macron récompense , en coulisse , pour avoir changé de camp , avec des jobs rémunérés parfois plus de 200 000 euros par an .
Des anciens ministres de droite comme de gauche , et non des moindres , qui vendent leur carnet d'adresses au plus offrant et deviennent , à prix d'or , de vulgaires lobbyistes .
D'autres qui rentabilisent leurs réseaux en montant des fonds d'investissements , parfois aux limites de la loi .......
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Du jour au lendemain les français vont pouvoir connaître les rémunérations actuelles et passées des ministres, des maires de métropole, des présidents de département, des conseillers régionaux mais aussi des hauts fonctionnaires: les directeurs d’administration centrale, les ambassadeurs, les préfets, les trésoriers, payeurs généraux, les recteurs d’académie… Pour la démocratie, c’est une grande avancée. Pour la noblesse d’Etat, un affront insupportable. Elle va manoeuvrer en catimini.
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Que va-t-il faire ? [Michel Sapin] « Je travaillerai avec des gouvernements étrangers pour la mise en place de dispositifs anticorruption, en Afrique notamment, et cela dans le cadre d’appels d’offres mondiaux », assure-t-il. L’argent ? « Ce n’est pas pour ça que j’ai accepté. Comme senior advisor, je serai payé 500 euros de l’heure, ce n’est pas cela qui va changer mon niveau de vie, surtout qu’après charges et impôts il ne m’en restera que 30%... ».
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***** ******SERVIR OU SE SERVIR ************

Fascinées par le train de vie toujours plus flamboyant des PDG du CAC 40 , encouragées par l'exemple des gouvernants actuels qui ont fait fortune dans le privé , nos " élites politico-administratives " se sont engagées dans une course effrénée à l'argent .
Si bien que , depuis plusieurs années , et singulièrement depuis l'élection d'Emmanuel Macron , nos grands élus et nos haut fonctionnaires semblent le plus souvent avoir oublié leur mission : servir l'état et le peuple .
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