Les voraces

Ils sont voraces les pantouflards. Hommes et femmes politiques, membres de la haute fonction publique, ils profitent des largesses de la République, de l'État pour se goinfrer, s'enivrer, s'empiffrer d'argents, toujours plus, encore plus. Sans morale, sans éthique - ils l'exigent seulement des autres - et dans le plus grand des secrets, ils malmènent l'idéal républicain, l'apauvrissent, l'anéantissent et le piétinent pour garantir leur fortune personnelle. Vincent Jauvert a raison de les dénoncer. Seulement, il aurait dû, pour plus d'efficacité, travailler son livre qui est, je trouve, assez décevant. le journaliste se contente, en effet, de donner des noms et des exemples. C'est nécessaire et fort utile mais ça ne peut, à mon sens, suffire. Il faut aller plus loin, fouiller davantage, ne pas se contenter des points de suspension ou d'interrogation. Il faut des affirmations, des points d'exclamation, des certitudes, des faits avérés. Ce n'est pas facile ni évident puisque les pantouflards travaillent dans l'ombre et en secret, dans un entre-soi très bien orchestré, mais enfin c'est ce que l'on appelle l'enquête : aller dans ces lieux inaccessibles, cachés pour y faire toute la transparence afin d'éclairer les citoyens sur ce qui se trame dans leurs misérables dos. A revoir donc.