La Régence est une période courte (1715-1723) pendant laquelle, on tourne la longue page écrite par
Louis XIV et où les esprits s'éveillent – et ouvrent sur le Siècle des Lumières – et les hommes au pouvoir (Le Régent et le cardinal Dubois) s'essayent au papier-monnaie. le Régent, homme de culture, est aussi adepte du plaisir et ses soirées sont animées.
Parmi ses proches amies, Agnès Berthelot de Pléneuf, devenue marquise de Prie, qui fera un moment la pluie et le beau temps, surtout avec le duc de Bourbon, après la disparition du Régent. Mais le vent tourne, lorsqu'elle se heurte au cardinal Fleury. Et c'est l'exil en Normandie, dans le château de Courbépine – non loin d'Evreux -, puis la fin inexorable : maladie (tétanos) ou suicide ? Historiquement, cela n'est pas encore tranché.
Aussi,
Corinne Javelaud, d'une plume alerte, s'appuyant sur une bonne documentation, nous décrit-elle une femme confrontée à la désespérance, après avoir connu – et conduit – la vie de la Cour, et ses rapports avec les « villageois » sont très bien rendus. Agnès, qui a permis à Marie Leczynska de devenir reine de France, ne comprend pas le retournement à son égard et elle s'étiole.
Très beau portrait de femme, écrit par une femme sensible : ce livre est un cadeau du coeur.