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EAN : 9782361836153
143 pages
Les Moutons Electriques (10/01/2020)
4.08/5   89 notes
Résumé :
Dans l'univers du Vieux Royaume, un bel hommage à Tolkien.

Pour une caravane de montagne, c’est une solide bande : vingt guerriers nains bardés de fer, trente gnomes chargés comme des baudets et autant de mules qui croulent sous les paquetages. Pourtant, un calme lugubre fige le camp : ni chanson à boire, ni chamaillerie, ni plaisanterie salace. Ils ont la frousse.

Adapté en roman graphique par Melchior Ascaride, prix des Imaginales 201... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Le hasard vient de me faire comprendre la différence entre "roman graphique" et "bande dessinée". Je croyais que "roman graphique" était un euphémisme chic pour donner un peu plus de dignité culturelle à la bonne vieille bande dessinée, mais pas du tout. "Désolation" de Jean-Philippe Jaworski et de Melchior Ascaride est un bref volume où se trouvent une nouvelle de Jaworski déjà publiée ailleurs (dans le recueil "Le sentiment du fer"), et des illustrations du dessinateur. Celui-ci ne répète pas en images le récit déjà fait en mots, mais s'efforce de restituer l'ambiance en recourant à de larges à-plats et à des formes à peine figuratives, qui empiètent sur le texte, lui servent de fond ou de marge. Les montagnes deviennent de gigantesques visages, les rêves et angoisses des personnages s'incarnent en traits larges et parfois caricaturaux tracés sur un décor volontairement sommaire. Les dessins et silhouettes des personnages sont eux aussi à peine figuratifs, extrêmement stylisés, rappelant les marionnettes en ombres chinoises de Bali, et en somme la relation entre texte et image est très innovante et très originale. Ne parlons pas du récit, qui emprunte à Tolkien nains, montagnes et gobelins, mais au profit d'une fable sociale et ethnique inattendue. La langue de cette nouvelle est mesurée dans sa richesse, les quelques mots rares sont empruntés aux institutions militaires mérovingiennes et anglo-saxonnes, mais sans excès. Quelques fautes de français ("un souci", "réaliser que") gâchent un peu l'ensemble, comme une montre-bracelet au poignet d'un figurant de cinéma.
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En route pour une expédition naine au coeur de terres interdites et abandonnées depuis des siècles. En route pour les profondeurs de la terre, où règne une menace ancestrale. En route pour la désolation du dragon.
Accrochez-vous bien pour partir aux côtés de Hjalmberich, de son escadron de guerriers nains et de leurs esclaves gnomes, car cette aventure démarre sur les chapeaux de roues… et il faudra raccrocher pas mal de wagons en route ! On comprend néanmoins assez vite que cette troupe est une expédition de ravitaillement un peu désespérée qui n'a d'autre choix que de traverser le territoire d'un terrible dragon pour secourir ses alliés assiégés depuis plusieurs semaines. Nous voilà en route pour Wyrmdale.
Cette nouvelle illustrée est sans conteste une lecture plaisante et originale, visuellement assez bluffante et qui se termine en apothéose. Elle est servie par la plume équilibrée de Jaworsky, qui alterne entre un style narratif subtil, presque délicat, et des dialogues diablement dynamiques.
Néanmoins, tout va un peu trop vite… La faute au genre de la nouvelle en lui-même qui impose une certaine concision ? Toujours est-il que le lecteur aura tôt fait de se perdre dans le foisonnement de l'univers dans lequel il débarque.
On plonge dans un récit rythmé, à l'intrigue efficace, mais ce monde est tellement riche et l'auteur semble vouloir partager tellement de détails qu'il noie le lecteur sous un flot d'informations et de termes nouveaux en un temps record. À tel point qu'il en devient même difficile de situer les personnages principaux qui sont tantôt désignés par leur nom, leur grade, leur titre, etc, mais ne sont quasiment jamais introduit ou présentés posément (il n'y a notamment aucunes descriptions physiques auxquelles se raccrocher pour ne pas se mélanger les pinceaux). Petit bémol donc, côté écriture.
L'univers graphique d'Ascaride, quant à lui, est une invite plus aisée, mais aussi plus efficace, à plonger dès les premières pages dans l'environnement guerrier, sauvage et abrupt de la nouvelle. Les illustrations sont incisives, précises, et les couleurs -uniquement des nuances de gris et du orange- sont toujours choisies avec justesse pour mettre en exergue les points les plus importants du récit.
Quelques belles doubles pages sont consacrées uniquement à l'illustration et elles s'insèrent avec justesse au milieu du récit textuel, tantôt en mettant en place de brefs répits et en invitant le lecteur à la contemplation, tantôt au contraire en accentuant le rythme et la pression. Sur les autres pages, texte et graphismes s'enlacent de façon plutôt esthétique mais qui complexifie parfois un peu trop la lisibilité.

Une aventure plaisante donc, qui a ses défauts mais aussi pas mal de qualités et dont le dénouement est pour moi le plus gros point fort. Pour ma part, pas sûre que j'aurais autant accroché si je l'avais lu sans les illustrations qui sont une vraie plus-value au texte de Jaworsky.
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Attirée par la quatrième de couverture et la perspective de découvrir un nouvel auteur, j'étais impatiente de découvrir cette adaptation d'une nouvelle de Jean-Philippe Jaworski en format graphique dans un univers à la Tolkien.

Effectivement, des nains partent en expédition dans une montagne puis dans un endroit sombre et profond dans lequel se trouve un dragon. Et on trouve aussi des gnomes et autres créatures. Jusque là on peut se dire que la référence au créateur de la Terre du Milieu était pertinente.

La langue de l'auteur est assez riche, mais le tout manque de fluidité et à cause de cette impression je n'est pas été transportée plus que ça; bien que j'ai trouvé le dernier tiers plus accrocheur que les deux premiers. Mais pas de quoi en garder un souvenir impérissable... Notamment parce que je m'attendais à ce que les apparitions du dragon soient moins anecdotiques !
Certes, il faut tout de même rendre à César ce qui lui appartient : les illustrations de Melchior Ascaride sublime cette nouvelle à l'ambiance pesante avec ces nains gouailleurs, vulgaires et prêts à en découdre.
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Jean-Philippe Jaworski, auteur de Fantasy aux nombreuses publications à succès nous emmène ici dans un hommage, assumé et maîtrisé, à Tolkien. Décalée et passionnante, sa nouvelle est superbement illustrée par Ascaride Melchior, graphiste attitré de la génialissime maison d'édition Les Moutons électriques.
Le décore est planté ? J'ai capté votre attention ?
Non mais parce qu'avec un CV pareil, cet ouvrage ne peut que plaire !

Dans la montagne, une solide caravane d'une vingtaine de nains armés jusqu'aux dents. Ils sont accompagné d'une trentaine de gnomes et de mules qui croulent sous les paquetages.
Nos guerriers sont en mission...
Et au coeur de cette mission se trouve un Dragon...

Des nains et des dragons ? Personnellement je prend mon ticket pour ce voyage sans aucune hésitation ! Je n'aime pas les elfes, être sublimes et puissants certes mais bien trop prétentieux et nobles à mon goût. Les nains, bourrus, vulgaires, bravaches et indélicats ont toutes les caractéristiques qui me séduisent ! Et les nains de Jaworski sont de cette trempe ! Les dialogues qu'il leurs prête sont hilarants et les situations rocambolesques dans les quelles il les place sont captivantes !

« L'atmosphère est étrange. Il règne dans cette vallée une sérénité séculaire, comme si la guerre n'était qu'un cauchemar dissous dans une nuit lointaine, une vétille aussi insignifiante que l'agitation d'une fourmilière. Non que le silence accueille la colonne de ravitaillement, car la montagne chante à Wyrmdale, en frémissements gutturaux. le vent siffle sur les arêtes de pierre; le torrent gronde son couplet en panaches d'écume; craque le tonnerre lointain des séracs qui cèdent et des roches qui croulent... Mais tout cela, c'est la respiration du ciel et des cimes, les rumeurs de la terre qui s'étire. Aux oreilles des montagnards de Diggenhlaew, cela murmure comme une chanson naturelle. »

L'équipage tout entier est mort de trouille mais il se doit d'avancer, de conquérir le coeur de la montagne et d'en revenir glorieux !
Rédigée avec brio, cette nouvelle est idéale pour s'évader. de ces aventures qui se lisent autour d'un café, entre deux rendez-vous de la vraie vie. Sauf que les Moutons électriques ont eu la riche idée d'en faire un roman graphique. Alors votre petite escapade littéraire se mue en un périple palpitant et de toute beauté. Illustrée entièrement en orange et noir, le trait de Ascaride Melchior est somptueux et souligne à merveille l'espièglerie de Jaworski !
Un bijou littéraire qu'il est urgent de découvrir !
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Une caravane de nains et de gnomes, avec des mules. Il s'agit de ravitailler une ville amie assiégée. En passant par un chemin frappé de tabou et d'interdit : des mines abandonnées, hantées par des fantômes mais surtout par un dragon. Et par des ennemis bien plus tangibles : des gobelins, plein, beaucoup trop.
Pas d'héroïsme superflu : les nains ont peur et ont une mission à accomplir. Sans compter que les gnomes, esclaves des nains, semblent savoir des choses sur les mines que les nains tentent, eux, de nier.
C'est un bel hommage à Tolkien, tant dans les lieux (comment ne pas penser à la Moria ou à la Montagne solitaire du Hobbit, sans compter le tire), qu'évidemment les personnages des nains et des gobelins, inspirés directement de la saga. Les nains sont grognons, durs à la bataille, courageux mais pas inconscients. Mais pas très tolérants. Les Gobelins sont moches, méchants et pas solidaires pour un sou.
L'intrigue est bien menée, le suspens est maintenu jusqu'au bout et franchement, on ne la voit pas arriver.
Et pour ne rien gâcher, mais pour embellir le tout : les illustrations en orange et noir de Melchior Ascaride. Sublimes et inventives !
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critiques presse (1)
Syfantasy
13 juin 2023
La bichromie orange et noir accentue l'aspérité des paysages montagneux parsemant cette histoire mêlant guerre et lutte pour une survie désespérée, et le travail d'édition proposé par Les Moutons Electriques est, une nouvelle fois, exemplaire.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'atmosphère est étrange. Il règne dans cette vallée une sérénité séculaire, comme si la guerre n'était qu'un cauchemar dissous dans une nuit lointaine, une vétille aussi insignifiante que l'agitation d'une fourmilière. Non que le silence accueille la colonne de ravitaillement, car la montagne chante à Wyrmdale, en frémissements gutturaux. Le vent siffle sur les arêtes de pierre; le torrent gronde son couplet en panaches d'écume; craque le tonnerre lointain des séracs qui cèdent et des roches qui croulent... Mais tout cela, c'est la respiration du ciel et des cimes, les rumeurs de la terre qui s'étire. Aux oreilles des montagnards de Diggenhlaew, cela murmure comme une chanson naturelle.
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Les derniers rayons du soleil illuminent encore les pics du Kluferfell, avec une sérénité indifférente, mais la nuit s'insinue au bas du Wyrmdale, grisaille les plaques de neige, souffle les lambeaux de brume. Dans ce crépuscule froid, les clans gobelins continuent à se répandre. Ils se bousculent, piétinent, grondent, agités de remous comme une houle mauvaise. Ils amassent leurs forces, et s'ils lancent une charge, tenir quelques instants cette porte qui baye révélera de la prouesse.
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Comme le soir gagne, caressant et pastel sur les plus hautes cimes, mais lourd de pénombres glacées dans la vallée, la troupe découvre devant elle des ruines monumentales.

p. 67
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The world is grey, the mountains old. The forge’s fire is ashen-cold ; no harp is wrung, no hammer falls : the darkness dwells in durin’s halls ; the shadow lies upon his tomb in Moria, in Khazad-Dûm.
J.R.R. Tolkien
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Vidéo de Jean-Philippe Jaworski
Le fil rouge de ce nouvel épisode ? L'amour.
Sept conseils de lectures, proposés par sept libraires de Dialogues, des livres pour tous les âges, pour tous les goûts, pour toutes les sensibilités, et qui, chacun, nous parle d'amour à sa façon.
Voici les livres cités dans cet épisode :
Normal People, de Sally Rooney (éd. de l'Olivier) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18431293-normal-people-sally-rooney-editions-de-l-olivier ;
Ada et Graff, de Dany Héricourt (éd. Liana Levi) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23009211-ada-et-graff-dany-hericourt-liana-levi ;
J'ai péché, péché dans le plaisir, d'Abnousse Shalmani (éd. Grasset) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23136090-j-ai-peche-peche-dans-le-plaisir-abnousse-shalmani-grasset ;
Forough Farrokhzad, oeuvre poétique complète (éd. Lettres persanes) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/13210169-forough-farrokhzad-oeuvre-poetique-complete-forug-farroh-zad-persanes ;
Je serai le feu, de Diglee (éd. La ville brûle) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/19776423-je-serai-le-feu-diglee-la-ville-brule ;
Les Choses de l'amour, de Dorothée de Monfreid (éd. Misma) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16724027-les-choses-de-l-amour-dorothee-de-monfreid-misma ;
Le Chevalier aux épines, tomes 1, 2 et 3, de Jean-Philippe Jaworski (éd. Les Moutons électriques) : https://www.librairiedialogues.fr/recherche/?q=le+chevalier+aux+%C3%A9pines ;
Sans crier gare, de Gary D. Schmidt (éd. École des Loisirs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23027151-sans-crier-gare-gary-d-schmidt-ecole-des-loisirs ;
Plein ciel, de Siècle Vaëlban (éd. Castelmore) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128671-plein-ciel-edition-reliee--siecle-vaelban-bragelonne.
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