AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dixie39


Désoeuvrée, la dernière page tournée, je mesure la chance que j'ai eu de lire les deux premiers tomes l'un à la suite de l'autre. Car, à partir de maintenant, je vais devoir attendre ! le sablier a commencé son lent écoulement et ma patience, sa désespérance. Les relire en attendant. Et à l'instant, vous faire part de mes impressions à l'achèvement de la lecture de la première partie de cette deuxième branche des rois du monde.

Rappelez-vous ! Bellovèse a entrepris de raconter sa vie à un ami ionien, marchand de passage, à qui il offre l'hospitalité. En échange, il se doit d'accepter d'être « le légataire du récit de sa vie ». La première nuit a donc vu défiler les aventures de sa jeunesse et son retour d'entre les morts.

Aux abords de la deuxième nuit, Bellovèse reprend le fil de son discours : Neuf années se sont passées. Il est au service du roi Ambigat, qui l'a admis à la cour. Réaliste, il sait qu'il ne récupèrera jamais son trône et à défaut d'une fidélité aveugle au roi des celtes, il comprend où est son intérêt et se contente d'une vie de héros, serviteur du haut roi.
Seulement, rien ne va à l'intérieur du royaume : les dieux abandonnent les hommes et les cultures, laissent les bêtes et les hommes mourir de faim et de maladie, et n'épargnent personne, fils de gueux ou de seigneurs, tous meurent et la colère des grands comme des petits, gronde...

Chasse Royale s'ouvre avec cette phrase assassine :
Le ton est donné et l'on devine que tout ce qui va suivre ne fera que nous mener à cette issue fatale. « De meute à mort », on suit le déroulement sans faille des heurts et des batailles, des conflits et des guerres intestines. Bellovèse au milieu de tout cela, se trouve confronté à un dilemme qu'une Antigone n'aurait pas renié !
Je m'arrête là ! Et n'en dévoilerait pas plus... Juste vous parler encore des batailles, de ces poursuites à perdre haleine, de cette forêt obsédante, empêtrés que nous sommes dans ses sous-bois et les méandres de ses maléfices... et des combats dont la seule issue dont on soit sûre, est que Bellovèse en ressort vivant, puisqu'il est là, auprès de nous, cette nuit, à nous conter son histoire...

Jean-Philippe Jaworski nous livre une fois de plus une écriture sublime sans être pédante, qui colle au récit et ne le lâche plus ! J'ai fait de multiples retours en arrière pour avoir le plaisir de profiter des sonorités et des images naissant de ce si beau langage. Et quel bonheur de retrouver de-ci de-là, quelques dialogues bien fleuris, qui n'auraient pas dépareillés dans « gagner la guerre » à côté des pépites du genre sorties tout droit de la bouche de Benvenuto...
Il nous embarque tellement dans sa vision du monde celte, dans cette magie qui suinte de toute chose, naturelle comme une évidence, de tous ses personnages qu'il façonne en orfèvre (hommes, animaux et éléments naturels tels cette forêt, dont je ne me lasse pas)... que je suis restée démunie à la lecture des derniers mots...
Sur une liseuse, on oublie les pages, on oublie le volume constitué par celles déjà lues, et on est sans ressource quand l'écran se fixe.
Il n'y a plus rien !

J'ai hâte que vous l'ayez lu. J'ai hâte de lire vos critiques, de savoir ce que vous en avez pensé. Je sais que vous ne serez pas déçus, car comment pourrait-on l'être si l'on a apprécié la première partie du récit de la vie de Bellovèse ?
Et je me réjouis à l'idée de découvrir ce qui vous aura le plus touché, emballé, bluffé... quels extraits vous allez choisir de diffuser sur Babelio et quelles images ils feront de nouveau naître en moi...
Commenter  J’apprécie          3615



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}