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Citations sur Rois du monde, tome 2 : Chasse royale I, De meute à mort (41)

- [...] Quand la confusion s'installe dans un foyer, qui est le responsable, sinon le maître de maison ?
- Parce que chez vous, les Eduens, quand un chien mord son maître, vous tuez le maître !
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Et la guerre s'embrase quand le haut roi, désignant le palais d'un geste circulaire, ordonne :
"Brûlez-moi tout ça."
On se répartit les torches, que l'on plonge dans les deux foyers.
"Par les dieux ! s'écrie Camulognata. Qu'est-ce que tu fais ?
- Ce que j'ai dit, gronde Ambigat. Je vide ma querelle.
- Tu es fou ! Tu détruis ton dernier rempart !
- Je me condamne à vaincre."
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Lui et moi, nous étions doublement liés par le sang. Celui que nous partagions comme celui que nous étions prêts à verser l'un pour l'autre.
Il m'a pourtant trahi.
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Des parents vieillissent et meurent ; l'amour d'une femme s'étiole ; des enfants grandissent et partent... Mais un frère partage le même rang tout au long de la lutte, et peu importe qu'il te soutienne ou t'éreinte, il reste le vrai compagnon d'une vie.
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Oublie les sottises qu'enseignent les bardes, les druides et les héros. La guerre, elle est comme le puits de la Déesse, ce conduit obscur par lequel circulent le passé et l'avenir. C'est un abîme au fond duquel miroitent des mystères trompeurs : nous dansons tous sur ses lèvres, nous y jouons avec la peur du vide. Et, tôt ou tard, nous y basculons tous.
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Et pourtant, au milieu de tous ces héros, il demeure un absent. Chaque année, au cours de cette fête, j’espère et je redoute sa venue. Je lui réserve cette place, à ma droite, la seule qui soit digne de lui. S’il vient à se profiler au milieu de la foule, je crains que mon cœur n’éclate. J’imagine que je reconnaîtrai au premier coup d’œil son allure, sa stature vigoureuse, son sourire hardi. Je pourrai alors le pleurer, et boire avec lui à nos retrouvailles.
Mais chaque année, mes attentes sont déçues. Alors je me saoule avec nos vieux compagnons de jeunesse, en espérant que l’ivresse aidera l’absent à trouver son chemin. Rien n’y fait. Sa place demeure vacante, jusqu’à l’aube de la troisième nuit. Ségovèse ne vient pas. Il est parti si loin que même l’ouverture des portes du monde ne me le rend pas.
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Voici donc Comrunos, fils de Runelos, grand druide de la Celtique. Voici donc le sage qui a conseillé mon grand-père puis mon oncle, alors qu'il était déjà un ancien vénérable. Voici donc le magicien ombrageux qui a affronté le gutuater et mon père, et qui les a vaincus grâce au soutien du haut roi il y a cela quatre lustres. Voici l'augure qui a jeté l'interdit sur ma personne, et dont je n'ai pu rompre le sortilège qu'en quittant ce monde, pour verser un prix inconcevable. Or qui est-il ?
Moins qu'une ombre : un vestige amaigri et perclus, un pauvre vieux que seule sa charge porte encore.
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Les dieux s'obstinaient dans leur rancune. Incapables d'offrir les oblations qu'ils consacraient naguère, les gens ordinaires cherchaient la souillure ou le sacrilège qui avait offensé la Tribu de la Déesse. Il y avait forcément un coupable. La plupart avaient bien une idée en tête ; mais quand tu es un cul-terreux, un ferronnier ou un bouvier, essaie donc d'aller regarder en face le haut roi, flanqué de ses champions les plus féroces, et de lui dire que tu le tiens pour responsable de tes malheurs...
Le peuple n'avait plu foi en son souverain, le souverain se défiait de son peuple : tout le monde maudissait les dieux qui nous le rendaient bien.
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ce teint blême, cette moue dominatrice, cette figure ravinée par la ruse respirent la magie des astres et de la nuit. Il n'a pas besoin d'esquisser le plus petit signe d'intelligence : avec la vision de l'âme, il sait que je suis là, que je l'observe, tout comme il sent peser sur lui l'hostilité de mon frère. A travers nous, derrière ses yeux éteints, sans doute contemple-t-il un passé terrible et glorieux, peut-être devine-t-il le fantôme de notre père et de tous ceux qui sont morts dans sa guerre.
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A courir au milieu des chiens, à lutter contre le terrain lourd et les branchages rétifs, à écarquiller les yeux pour éventer les ruses du cerf, pour être le premier à crier la vue, on se fait un peu moins hommes. On souffle la gueule ouverte, on se frotte à l'écorce, le sang nous vient aux ongles. On hume un plaisir brutal et fuyant, avides d'une mise à mort qui tient du massacre et de l'offrande. On glisse dans nos forêts intérieures comme on perce dans ces taillis, et nous voici en train de rebrousser vers nos vérités crues, nos vies de loup-cervier. L'effort de tous ces fauves qui filent à travers bois effare telle une promesse de guerre.
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