Après un tome 3 plein de rebondissements, la suite des aventures de Cécile et Charlotte tient la gageure de ne rien perdre sur le plan de l'efficacité. Tandis que la cour s'installe à Chambord, madame de Fortin s'empresse de mettre des bâtons dans les roues des deux jeunes femmes. Non seulement, elle empêche la première d'aller embrasser son grand-père, le fameux baron de Rovigny évoqué dans le titre, et se trouve vraisemblablement instigatrice de la disparition de la seconde. de la générosité, de l'aventure et du panache au service de ce roman enlevé.
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Excellente écriture et soucis du détail
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— Monsieur le baron ? répéta-t-elle, mais… c’est qu’il est malade.
—Il me recevra. Je suis sa petite-fille.
Elle n’attendit pas que la domestique se remette de son étonnement, et entra. Cependant, elle n’avait pas fait trois pas qu’une voix sèche claqua.
— Qu’est-ce donc, Friquette ?
Cécile se retourna. Une femme de haute taille, d’âge mûr, toute vêtue de sombre, se dressait devant elle. Son air sévère était accentué par un petit chignon serré sur la nuque. Elle s’avança dans un drôle de cliquetis. Cécile remarqua alors le trousseau de clés pendu à sa ceinture. C’était sûrement la gouvernante.
— Cette demoiselle est la petite-fille de M. le baron. Elle souhaite le voir.
La femme n’eut qu’un léger tressaillement, avant d’ordonner :
— Laisse, Friquette, je m’en occupe.
Puis, s’adressant à Cécile, elle demanda :
— Vous êtes sans doute Mlle d’Altafuente ? Notre maître ne pourra pas vous recevoir. Vous auriez dû nous prévenir de votre arrivée. Cela vous aurait épargné ce long déplacement inutile.
— Inutile ? répéta Cécile, inquiète. Et pourquoi donc ? Mon grand-père m’a dit dans sa lettre de profiter du voyage de la famille royale à Chambord pour lui rendre visite…
La femme prit l’air navré. Elle serra ses mains et expliqua :
— Hélas, mademoiselle. Notre pauvre maître est très mal. Je m’en voudrais de lui imposer une émotion aussi forte que celle de vos retrouvailles. Cela pourrait lui être fatal… Le mieux serait que vous regagniez la Cour. Nous vous écrirons dès qu’il ira mieux.
Cécile ne sut que répondre. Le vieil homme était-il malade au point de ne pas l’accueillir ? Après quelques secondes, elle déclara calmement :
— Je peux me rendre utile auprès de lui, madame. J’aimerais le voir.
— Non, vous dis-je.
Le ton était cassant, mais Cécile ne s’en laissa pas compter :
— Et moi, j’insiste. Je suis sa petite-fille, ma place est ici.
Toisant la gouvernante, elle annonça d’une voix hautaine, comme elle l’avait entendu faire à Versailles par les dames de la noblesse :
— Eh bien, madame, qu’attendez-vous ? Dépêchez-vous de me montrer ma chambre !
La femme semblait médusée par tant d’aplomb ! Elle leva le menton et rétorqua :
— Très bien. Vous l’aurez voulu. Friquette ! ordonna-t-elle à la petite. Installe mademoiselle dans la chambre jaune, au deuxième étage.
Il y a ici des gens qu'il vaut mieux ne pas rencontrer
-Je suis bien d'accord avec vous [...] D'ailleurs, c'est ce que j'ai pensé en vous apercevant
Si vous étiez intelligent, vous m'écouteriez sans hésiter.
-Bah! [...] vous n'avez pas de chance, je ne le sais guère