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Critique de Annawenn


Captive – La Faille : Comment en est-on arrivé là ?

Souvenez-vous… Nous nous sommes quittés sur cette citation :

S'il te plaît, raconte-moi. Dis-moi tout sans rien oublier. Comment en est-on arrivé là ?

et c'est avec ces mêmes mots que je vous retrouve aujourd'hui pour vous parler du deuxième tome du roman de Julie Jean-Baptiste : Captive – La Faille. le premier volume fut un gros coup de coeur avec des personnages aussi surprenants qu'attachants ou détestables. J'ai retrouvé ces personnages là où tout a commencé (quoi que…) et promesse tenue : l'épilogue reprend cette question. Nous allons faire un voyage dans le temps et dans l'espace pour aller en URSS en 1958, c'est l'automne.

Un manoir hors du temps : Dans la dépendance du manoir, le sujet numéro un et le sujet numéro deux attendent leurs invités. Mais celui qu'ils attendent, le Dr Petrov ne viendra pas. C'est le Docteur Jonathan Zaystrev qui vient s'entretenir avec le sujet numéro un. Il prend la suite du Professeur Daniil et de son ambitieux projet :

Mais le gouvernement a nommé Zaystrev pour récupérer ce projet dont l'objectif est très éloigné du projet initial. le Docteur Daniil n'a jamais eu les fonds pour rénover son manoir : un lieu isolé qui tombe en ruine. Et pour en terminer avec le décor, des sujets regardés comme des monstres vous souhaitent la bienvenue ...
Le Docteur Jonathan est sous contrôle d'un comité très pressant, des enfants considérés comme “sujets” ne sont pas réellement ce qu'ils montrent : le rythme de vie au manoir subit un changement radical. du matériel médical hors de prix financé par le gouvernement et la rénovation du manoir en prévision mais dans une ambiance sombre, lourde de sous-entendu et de non-dits. Qui sont-ils, ces “sujets” ?

La manipulation génétique : Après 1965, la génétique a triomphé et l'URSS est réintégrée dans ce secteur de la recherche scientifique à l'échelle internationale. Je vous laisse faire vos propres recherches sur l'histoire Lyssenko. L'auteur s'est-elle inspirée du coup de tonnerre de Lyssenko ?

“Je me disais, c'est pas possible que des gens qui ont la qualité d'esprit, de réflexion et de matérialisme qu'ont les soviétiques… car même du point de vue matérialiste et dialectique, l'histoire de Lyssenko est une folie (…). Il n'y avait aucune découverte, il n'y avait rien, rien. Pendant quelques temps, j'ai cherché une voie… Je me disais où est la faille ? J'ai essayé de faire avaler ça de toutes les façons.” (Marcel Prenant)

Le Docteur Jonathan se révèle machiavélique. La vie des sujets passe peu à peu sous dictature et l'expérience semble sans fin. Je vous recommande vivement ce roman où on se demande où est la frontière du possible.

Du roman à la réalité : Des bébés génétiquement modifiés verront-ils bientôt le jour en Russie ? C'est en tout cas ce qu'annonce dans Nature, lundi 10 juin, un biologiste russe, qui dit vouloir reproduire l'expérience menée par le chinois He Jiankui.

Je ne peux pas vous parler du roman au delà de ce que j'ai déjà rédigé. Je vous laisse le plaisir des sentiments qu'il procure. Dans ce deuxième opus, l'auteur bouleverse ma sensibilité et m'engage dans une réflexion personnelle sur l'éthique scientifique.

La plume est fluide, la lectrice que je suis a ressenti la pression qui se resserre au fil des pages, la détresse des sujets un et deux, comme ce brouillard qui cache le manoir et la forêt si sombre.

Le style est clair, précis, élégant. Les mots s'impriment dans votre imaginaire, vous êtes dans ce manoir, vous êtes, vous aussi, sous contrôle du comité et vous ne pourrez pas agir selon votre conscience ou votre empathie pour les personnages qui vous touchent. Mais pour ne pas vous laisser dans le vide, je reviens lundi avec la suite alors dépêchez-vous de commander vos livres

Lien : https://bujo-addict.org/revi..
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