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EAN : 9782505013341
208 pages
Dargaud (28/10/2011)
4.43/5   44 notes
Résumé :

Format plus grand que les albums classiques. Cahier de dessins. L'occasion de redécouvrir l'une des séries historiques les plus réalistes du moment.Proposés en une magnifique intégrale grand format, voici rassemblés les quatre superbesalbums restituant dans toute sa violence le règne de l'empereur Néron. Un captivant et somptueux péplum mettant en scène des acteurs dévorés par la passion du pouvo... >Voir plus
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Murena, un premier cycle sur la Rome impériale qui s'érige en monument de la bande dessinée.

Le premier cycle de la saga Murena, ou Cycle de la Mère, se penche sur l'arrivée au pouvoir de Néron, à la tête du principat romain, et des intrigues qui essaiment dans la Rome impériale au premier rang desquelles se distinguent la propre mère de Néron, Agrippine. Cette première (magnifique) intégrale réunit alors les quatre premiers tomes de la saga – La Pourpre et l'Or, de Sable et de Sang, La Meilleure des Mères et Ceux qui vont mourir… – et court chronologiquement du milieu de l'année 54 de notre ère à l'année 59, celle de la mort d'Agrippine qui scelle ce Cycle de la Mère (plus précisément encore, ces premières années du règne néronien sont aussi connues comme le « quinquennium Neronis » pour la bonne tenue de l'administration impériale).


Du point de vue du scénario, le travail du belge Jean Dufaux rythme admirablement ces quatre premiers tomes. En effet, à partir d'une trame événementielle très dense, il réussit à nous emmener des bas-fonds aux plus hauts sommets politiques de Rome pour nous livrer une Rome impériale à l'état pur, brut même plutôt. Les arcanes du pouvoir comme les couloirs du palais impérial, les maisons de passe comme les « ludus », les rues mal famées comme les orgies très huppées, la chaleur de l'amphithéâtre comme quelques plongées dans la Tibre, rien ne nous est épargné, et ce pour notre plus grand plaisir. En se focalisant sur la psychologie des personnages et les relations entre eux, au détriment d'une action qui aurait pu être plus horrifiante, Jean Dufaux suit une certaine mode scénaristique visant à aider le lecteur à s'identifier aux personnages principaux. Ici donc, l'attention est surtout portée sur la relation mère-fils entre Agrippine et Néron, mais les personnages secondaires nouent leur histoire et leur destin aux agissements des deux principaux ; Acté et Murena par exemple sont des personnalités en constant développement. En plus de cela et malgré l'attention portée à la psychologie, Jean Dufaux nous gratifie quand même de coups de théâtre publics et de règlements de compte en sous-main, dans un monde où les intermédiaires sont facilement supprimables, où les tensions se resserrent et où la place est suffisamment présente pour introduire des personnages riches et divers dans leur comportement comme dans leur personnalité. Pour l'auteur, il lui suffit de juste de placer au plus juste ces enchaînements, avec des dialogues eux aussi plutôt justes dans le ton, pour faire raisonnablement monter la pression tout au long de ce premier cycle.
Par ses mots, on ressent donc vraiment la chaleur des combats, on palpe le sable sous les pieds des combattants et on hume l'odeur du sang qui se répand, toujours plus tenace, dans les interstices de cet Empire à l'éclat pourtant flamboyant, dont la destinée se jour tant dans les relations personnelles du dirigeant que dans les combats de gladiateurs.

Si on se penche plus précisément sur le dessin, là aussi du très lourd et surtout du très beau : Philippe Delaby, un autre belge, utilise toutes ses armes pour rendre l'atmosphère si particulière de la Rome antique. En effet, ce dessinateur, durant les quatre tomes de ce premier cycle, s'attache à coller parfaitement au style d'une Rome antique, pleine de vie et ensoleillée comme la Ville méditerranéenne par excellence qu'elle incarne. Dignes d'une mosaïque de Pompéi, les caractéristiques graphiques utilisées font clairement office de personnages à part entière. Tout d'abord, le lettrage lui-même, avec un ombrage lui aussi très caractéristique, nous intègre directement dans une époque bien précise, car en les voyant on repense facilement aux épigraphies latines et aux graffitis romains. de plus, certains choix graphiques comme le jeu de transition des couleurs sont très agréables : l'alternance, surtout dans le Livre II, entre des couleurs vives et du presque « noir et blanc » magnifie le contraste entre les journées ensoleillées typiquement méditerranéennes et les nuits éclairées uniquement par la Lune où le danger guette. Enfin, par contre, certaines variations graphiques sont trop visibles et peuvent désarçonnés, et cela concerne avant tout les personnages. Certains d'entre eux font clairement les frais d'un graphisme parfois laxiste, Lucius Murena notamment, alors qu'il donne son nom à la série. Ainsi, certains personnages frôlent parfois la correctionnelle et on découvre même que la chirurgie esthétique existait déjà à l'époque néronienne, car l'exemple le plus flagrant est sans aucun doute celui d'Acté, qui passe d'une beauté androgyne très bien mise en valeur dans la clarté des nuits du Tibre à une matrone romaine plantureuse plus classique vis-à-vis du modèle incarné par Agrippine. Est-ce une transformation consciente ? Peut-être bien, vu le charme de ce personnage.
Dans une bande dessinée, et d'autant plus sur une période flamboyante de la Rome antique, le dessin doit remplir un rôle à part entière et Philippe Delaby nous offre des planches dignes de cette attente.

Entre réalisme désiré et documentation attentionnée, les auteurs imposent donc leurs choix grâce à des qualités graphiques et des choix scénaristiques indéniables ; leur collaboration mêle ainsi astucieusement une reconstitution minutieuse des bâtiments de Rome à l'époque néronienne, un contexte fin sans faire se chevaucher des événements trop anachroniques, des intrigues captivantes avec un léger parti pris en faveur de certaines recherches plus ou moins récentes, le tout montrant le travail, que l'on peut qualifier d'historien, à l'origine de cette oeuvre de bande dessinée. le meilleur exemple pour illustrer ce constat est le soin apporté aux « notes explicatives ». Elles témoignent inévitablement de la recherche active d'informations historiques sur la période concernée, mais, en contrepartie, gênent considérablement la lecture (si on tient à la lire évidemment), qui devrait être fluide et directe : la très bonne intention est là, mais des petites notes de bas de page auraient sûrement été plus agréables.
Pour finir, notons, avec un plaisir décuplé non dissimulé, combien cette oeuvre dépasse le cadre d'une simple bande dessinée. Il convient de la replacer dans son contexte médiatique, tel un fer de lance du renouveau et du regain d'intérêt pour la Rome antique dans les médias actuels. En effet, comment lire Murena sans penser aux productions télévisuelles récentes que sont Rome et Spartacus, entre lesquelles Murena n'a pas à rougir ! Il est possible, voire obligé, de faire la filiation entre eux.


En conclusion, Murena avec ce premier cycle, celui de la Mère, fait véritablement figure de tête de file de la bande dessinée franco-belge en matière de reconstitution historique. Avec et après elle, la Rome antique prend un nouvel essor au sein de la bande dessinée, auquel Les Aigles de Rome ou même Cassio tente de participer avec le même esprit de précision dans la trame historique et d'originalité dans l'aventure. Murena marque donc le retour flamboyant du péplum bourré d'actions qui nous donne minutieusement à voir et à comprendre un univers fait de paysages magnifiques, de lieux symboliques et d'actions politiques d'envergure.
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« Le cycle de la mère » constitue la première intégrale regroupant les quatre premiers albums de la série « Murena », aujourd'hui érigée comme le meilleur de la bande dessiné historique consacrée à la Rome antique. le moins que l'on puisse dire c'est que la série ne faillit pas à sa réputation. On y suit la montée au pouvoir du tout jeune empereur Néron et les grands événements qui marquèrent le début de son règne (la mort de son père adoptif et prédécesseur Claude, l'influence grandissante d'Agrippine, les amitiés qui se forment ou se rompent...). le scénario de Jean Dufaux est extrêmement bien pensé et il est difficile de ne pas tomber sous le charme. Il faut dire qu'il y en a pour tous les goûts du côté des personnages que l'on suit avec un égal plaisir, qu'il s'agisse du jeune noble impliqué malgré lui dans les sombres affaires du pouvoir, à l'esclave en voie de devenir gladiateur en passant par la prostituée ayant su séduire l'homme le plus puissant de l'empire, la mère ambitieuse et retorse...

Saluons également les très beaux graphismes de Philippe Delaby qui parvient à retranscrire de façon bluffante l'ambiance de la Rome de l'époque. On déambule ainsi avec plaisir aux côté des personnages d'un quartier à l'autre, des endroits les plus mal famés aux majestueuses villas des nobles en passant par les arènes et ludus abritant les gladiateurs, les parcs et jardins de la ville... S'il n'y avait qu'un petit reproche à faire à cette série ce serait la facilité dans laquelle tombe parfois le scénario en faisant d'Agrippine une femme cruelle et prête à tout pour le pouvoir, sans aucune nuance, ou encore en mettant un peu trop en avant la fascination éprouvée par Néron pour le feu et qui, on le voit bien, est amené à préparer le lecteur à l'épisode du fameux incendie de Rome (dont la plupart des historiens conviennent d'ailleurs aujourd'hui qu'il ne fut pas causé par Néron). de petits défauts qui s'oublient malgré tout très vite au profit des nombreuses qualités de cette intégrale.

« Murena » se révèle au final une bande dessinée remarquable dont la réputation est loin d'être exagérée et dont il me tarde déjà de lire la suite. Après « Le cycle de la mère », préparez-vous à vous plonger dans « Le cycle de l'épouse ».
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Le cycle de la Mère… Effectivement, on sent bien la présence d'une mère durant ce premier cycle de la série de bande dessinées…
Dans ce premier cycle consacré ( principalement ) à la relation complexe de Néron et d'Agrippine, Jean Dufaux et Philippe Delaby nous offre un très, très bon travail, qui met en valeur le caractère presque sophocléen des événements ici contés. Les personnages sont complexes, bien mis en valeur par le trait fin et précis de Philippe Delaby et leurs relations sont finement travaillés.
Pour les auteurs, l'histoire n'est, de toute évidence, qu'un prétexte pour mettre en scène les relations intenses entre des personnages d'une profonde Humanité.
Très fidèle à Tacite ( il faut dire que lorsqu'on lit tout se raconte Tacite sur la vie de Néron, on peut facilement imaginer en tirer au moins un film, une série de quatre romans, une autre de vingt BD et une série télévisée ), le scénariste a su se détacher de toute ambition historique pour faire un splendide premier cycle d'une série de BD, haletant, passionnant, un cycle où les relations complexes de personnages allant droit à la tragédie sont parfaitement mis en scène, avec finesse et intelligence.
Un très bon premier cycle !
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Un intégral qui rassemble le premier cycle (et quatre albums), un travail magnifique qui raconte le destin de Néron. Luttes pour le pouvoir avec sa mère Agrippine, trahisons, complots,alliances, soirées orgiaques, assassinats d'une violence inouie en toute impunité, une histoire passionnante remarquablement documentée, scénarisée. d'autant plus que le fait d'enchainer les quatre augmente le plaisir et l'intérêt. Graphisme élégant et réaliste, tout concourt à faire de "Murena" une BD incontournable. Chapeau bas.
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Depuis quelques temps, j'avais envie de me plonger dans une lecture moins contraignante qu'un roman ou une nouvelle.
La bande-dessinée se profilait donc doucement, mais surement pour jouer ce rôle. Pourtant, je dois vous avouer que je ne suis vraiment pas, mais vraiment pas une grande amatrice de BD. Ce serait même plutôt le contraire.
J'ai bien entendu lu des BD lorsque j'étais enfant, mais j'avais beaucoup de mal à assimiler à la fois les informations du texte et des illustrations. Je me perdais dans ma lecture et, en générale je ne prenais même plus la peine de lire le texte, je refermais la BD agacée et passais à autre chose.
Cette difficulté était dus à ma dyslexie, ne parvenant pas à me repérer dans l'espace, les mots s'emmêlaient aux illustrations et devenaient incompréhensibles.

À présent avec quelques années de lecture derrière moi, c'est plus sereinement que j'aborde la lecture de bandes-dessinées. J'ai appris à faire avec ma dyslexie et à plutôt bien gérer les textes plus disparates et entrecoupés (typiques des bandes-dessinées).


Comme dit plus haut, j'avais donc envie de me plonger dans une lecture plaisir, avec laquelle je passerai un bon moment de détente. Mon choix s'est porté sur Murena grâce aux conseils et avis de Maureen du Bazar de la littérature qui, elle avait énormément apprécié cette série (oui, comme je regarde souvent sa chaîne et son blog, c'est normal qu'elle soit une source d'inspiration livresque).
J'ai donc emprunté le premier cycle de la série à la bibliothèque, et j'ai bien fait !

Nous plongeons dans l'impitoyable univers de l'empire romain pour assister aux différentes étapes de l'accession au pouvoir par le jeune Néron.
Dans l'ombre, les agissements de sa mère, la féroce Agrippine use et abuse de toute l'étendue de son pouvoir pour placer son fils au sommet de l'État, n'hésitant pas à corrompre, et commettre des méfaits pour parvenir à ses fins.
Plonger dans ce maelström par l'assassinat de sa mère, Lucius Murena tantôt ami, tantôt ennemi de Néron tente de suivre la voie de la justice.

L'histoire romaine est une thématique que j'apprécie retrouver dans un roman, un film ou une série. Bien que je ne sois pas une spécialiste de cette époque, j'ai vraiment eu l'impression que le scénariste ainsi que l'illustrateur se sont fiés à des sources solides pour réaliser cette série. D'ailleurs, je les loue d'avoir pensé à insérer un petit lexique explicatif début de chaque tome pour certains mots ou faits un peu complexes.

Mais pour moi, ce qui est vraiment important dans une BD, ce n'est pas tant l'histoire, même si elle a plutôt intérêt à être bien ficelée et à avoir un scénario qui se tient, ce sont surtout les illustrations qui jouent un rôle principal. Si elles ne sont pas réussies ou que leur design ne me plaît pas, alors ce n'est même pas la peine que j'ouvre la BD.
Dans ce cas-ci, j'ai adoré les illustrations de Delaby. J'ai vraiment été bluffée par le foisonnement de détails qui s'étendait jusque dans les plis des tuniques.
Il se dégageait des planches une impression de mouvements, à tel point que j'avais davantage l'impression de regarder un film animé plutôt qu'une image statique. L'ensemble me donnait vraiment l'impression d'être à Rome aux côtés des protagonistes, l'odeur de la ville en moins.

En ce qui concerne les échanges textuels, ils sont riches et bien organisés. J'ai quelques fois estimé qu'ils n'étaient pas forcément nécessaires à l'avancé du récit, mais, ils nous plongent indéniablement dans l'ambiance souhaitée pour le récit.


Le petit mot sur la première de couverture : Je trouve cette illustration terrible (dans le bon sens). À la fois belle et inquiétante Agrippine tient une pose de commandant. Et c'est plus ou moins ce qu'elle est durant une grande partie de l'histoire. En revanche, cette tête de méduse est simplement terrifiante.

Murena fut une super découverte, j'ai adoré les dessins et l'histoire qui nous est racontée. Si on se met immédiatement à haïr certains personnages, d'autres nous apparaissent comme sympathiques, mais rien n'est définitif !
Certes, j'ai été incapable de m'identifier à un seul personnage (ils sont parfois trop extrêmes dans leurs actions/pensées), mais le récit n'en est que plus captivant.
Il y a pas mal de rebondissements et j'en suis venue à trembler pour mes personnages chouchous.
Au fait, ai-je déjà dit que j'adorais les illustrations ?

Lien : http://audreybookoverlife.ov..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Néron a 17 ans. Le meurtre commis par sa mère vient de le placer à la tête de la plus grande puissance au monde. Il lui avait été dit : « Mesure ton ambition à celle des divinités. Toi aussi, tu seras un dieu... si tu le désires vraiment ». Ce désir, quelqu'un d'autre l'aura voulu pour lui.
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Quelques semaines passent. Mais qu'est ce que le temps au regard des Dieux ?
Juste un souffle, l'empreinte d'une semelle au sol, un désir furtif qui glisse le lond d'une illusion ... Rien qui ne vaille la peine d'ouvrir les yeux.
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