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Citations sur La Poursuite de l'idéal (76)

Une vie réussie, ce serait donc le plaisir de bronzer, à côté d’une piscine bleu turquoise, en slip de bain ? Ce serait de passer à la télévision ? D’être reconnu dans la rue ? Quelle timidité ! Vous n’avez pas écrit les Mémoires d’outre-tombe et vous pensez avoir réussi votre vie ? Vous ne laisserez pas même un sonnet digne de traverser les siècles ? Ni une sonate ? Vous n’êtes pas mort pour sauver des innocents ? Vous n’avez jamais médité, dans un cloître, à l’existence ou l’inexistence de Dieu, et vous prétendez à la gloire ? Jamais le frisson du Rien n’a couru sur votre peau ? Le plébiscite de l’humanité irréfléchie et ingrate vous suffit, vous contente, vous réjouit ?
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Il n'avait que vingt-trois ans, il lisait plus de livres que de journaux et n'avait pas l'âme crasseuse d'un militant ; il appartenait à cette espèce en voie de disparition : l'homme pour qui existe autre chose que la politique.*

*Note du narrateur : le choix d'une position politique, en plus des raisons idéologiques et/ou morales, obéit à trois motifs : a) se retrouver bien au chaud dans un groupe ; b) cracher à la gueule de l'autre groupe ; c) se croire supérieur.

p. 152
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La violence symbolique est une violence mille fois préférable à la violence réelle, et je préfère les délinquants en col blanc, comme disent les imbéciles, aux vrais délinquants ; des premiers on n’a rien à craindre : qu’un élu ne déclare pas une partie de sa fortune ne m’a jamais empêché de dormir, mais qu’une petite frappe casse la gueule à un innocent pour un regard de travers ou qu’une bande de porcs violent une céfran sur le matelas d’une cave, à Clichy-sous-Bois, là, oui, c’est de la violence, et pas symbolique. Ceux qui mettent dans le même panier la violence réelle et la violence symbolique ne sont qu’une bande de petits peigne-culs qui, jamais, n’ont pris une mandale dans la gueule de la part d’un voyou ! Et qui la mériteraient… »
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De tous les arts, la littérature est le plus solitaire : si un compositeur, un peintre, un cinéaste travaillent quelquefois seuls, dans un atelier, une chambre, un bureau, le résultat, lui, exige un public, quand la lecture, elle, réclame la solitude et le silence, d’un bout à l’autre de la création. D’une conscience à une autre. On donne le change avec des réunions de lecteurs, mais ils ne s’assemblent pas pour lire un roman, tandis que les spectateurs écoutent, en groupe, un pianiste, regardent, dans une salle publique, un tableau, un film : « Une foule n’a jamais applaudi un roman, en finissant sa lecture. » La littérature est un acte asocial, c’est pourquoi tous les festivals du livre, toutes les lectures en librairie, tout ce qui attroupe trahit son essentielle introversion.
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Cyrille était-il un nigaud ? Le lecteur est en droit de se poser la question. Le romancier aussi : son imagination lui a-t-elle refourgué un héros de deuxième main, incapable de se débrouiller tout seul, aveugle aux évidences, sans cesse mené par le bout du nez, veule, indécis, stupide ? Parmi des milliers de héros, il a fallu tomber sur cette ganache ! Allez écrire un roman avec un benêt !
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Il est des gens avec qui parler de ce qui vous tient à cœur n’a pas plus de sens que de décrire des couleurs à un aveugle, de toute façon ils ne verront rien, ou ils apercevront de minuscules fétus là où vous contemplez, dans les lointains, une forêt de peupliers et de chênes.
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Sans le temps qui dégonfle les ressentiments, personne ne pardonnerait les offenses.
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Regarde les portraits des romancières de la rentrée littéraire, on dirait que tous les mannequins de Paris et de Navarre se sont mis à écrire ».
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Le grand secret de la vie, le voilà : ce qu’on appelle la beauté, ce n’est rien d’autre que la jeunesse. On veut faire croire que la beauté n’est pas dépendante de l’âge, mais rien n’est plus faux. On peut seulement reculer le vieillissement, c’est tout… Tous les deux, vous êtes beaux, mais dans cinquante ans vous ferez moins les fiers. Même la belle Olga aura perdu sa peau blanche comme du lait, ou alors ce sera du lait caillé !
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Trézenik, à Crozon, l'avait mis en garde contre l'exécration dont il serait l'objet. Le vent soufflait sur uen lande arasée, l'océan lançait ses vagues à l'assaut des plages et des falaises, le ciel noir, tourmenté, se reflétait dans le tumulte marin, les deux hommes cheminaient sur les sentes terreuses, et Trézenik déclamait de prophétiques paroles, prétendait que l'on cracherait sur les ambitions de Cyrille, que l'on s'en moquerait, qu'on les ridiculiserait, mais que dans l'hostilité unanime il trouverait la force de fourbir ses armes, d'aiguiser ses dagues poétiques. "Plus on vous méprisera, avait-il-dit, plus la lame s'affûtera. Regardez cette terre bretonne, la tempête et le froid l'ont protégée de déchoir dans l'indignité des stations balnéaires...Ses palges de galets, inaccessibles, rejettent les touristes...Eh bien, considérez le sarcasme universel comme un bienfait , il vous détournera des trop faciles accomodements, l'air vif vous saisira, le dédain vous stimulera...
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