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Citations sur Le parti d'Edgar Winger (18)

Il ne faut vraiment avoir aucune intelligence du tragique de l'existence pour croire qu'un autre monde est possible. Du reste, la plupart des révolutionnaires, s'ils sont atteints d'un cancer, acceptent d'être soignés au sein d'hôpitaux bourgeois, construits par la bourgeoisie, assistés par des infirmières exploitées, grâce à un savoir médical transmis par des mandarins bourgeois à de jeunes bourgeois - ces révolutionnaires sont pareils à ces dictateurs africains qui crachent sur l'Occident mais se font soigner dans les hôpitaux d'Occident. Tout n'est qu'illusion et danse des sept voiles.
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Son refus de l'injustice n'a pas faibli, il détestera toujours la domination, les inégalités, l'arrogance des puissants ; cependant, il ne s'interdit plus d'être heureux, il puise dans le bonheur la force et la volonté de combattre. Les salauds ne lui voleront pas la félicité d'exister. Il apprendra à Jules à désobéir aux servitudes d'une société pourrie, à deviner, sous la politesse et les sourires, les doucereux déguisements de l'exploitation.

Déjà, grâce à la littérature pour enfants - une petite souris généreuse ou un ours philanthrope -, il enseigne à son garçon à se délester de tout égoïsme et à préférer aux pauvres plaisirs du narcissisme les joies de la solidarité. Avec les années, Jules comprendra que ce monde est horrible, qu'il faut le transformer, ne pas céder au découragement, vivre pour lutter, vivre pour accuser.
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Même son tutoiement est terrifiant. A-t-elle oublié toutes les actions que l'on a vécues ensemble, les barricades à Davos, les sit-in contre l'emprisonnement d'Alou, les sept semaines à Notre-Dame-des-Landes, les manifs contre l'islamophobie et l'antisémitisme, les cagnottes récoltées pour nos camarades grévistes, et même nos ébats amoureux ?
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Une objection m'est venue a l’esprit, je me suis empressé de la formuler : « Si I'amour n'est qu'un simple besoin du corps, et si les hommes ne ressentent plus rien, ou presque rien, en contemplant de jolies femmes, et que ces femmes, a leur tour, tombent dans l’indifférence complète pour les hommes, notre société ideale ne court-elle pas Ie risque d'être monotone, pour ne pas dire lugubre ? A quoi bon se battre pour la justice si les charmes de la vie ne sont rien du tout ? Nous voulons Ie bonheur pour tous, pas un désenchantement universel, non ?

— Tu parles comme un petit-bourgeois sentimental... Nous ne combattons pas, mon cher Romain, pour perpétuer les mythes de I'amour, et encore moins, cela va sans dire, ceux du couple, nous combattons pour diminuer la douleur et pour accroitre Ie règne de la justice. Cela ne te suffit pas ?»
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Plus jeune, j'ai cru que le Mal c'étaient les autres, pas moi. Je voyais l'injustice triompher autour de moi, et je ne songeais qu'à la combattre. Je me reconnaissais quelques défauts, sans les considérer comme essentiels... En s'imaginant être du bon côté de la morale, on devient immoral, c'est dans ce paradoxe qu'il faut chercher l'origine du Mal.

— Vous parlez du Mal comme les curés, comme si le Mal était d'une essence métaphysique, alors qu'il est matériel, quotidien et très repérable... Et je n'ai jamais prétendu ne pas en être atteint moi-même... Se concentrer uniquement sur sa petite personne, sans voir tout ce qui écrase les hommes, voilà pour moi l'origine du Mal !

— Mais le Mal est métaphysique. Indéracinable. Éternel. Plus les hommes veulent le déraciner définitivement, plus le Mal les enserre, les enlace, les pénètre.
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La fenêtre est ouverte sur la rue, et j'entends, d'une autre fenêtre, une horrible chanson de Claude François « Le lundi au soleil » : le capitalisme, par sa brutalité, impose aux classes populaires des musiques abrutissantes.

Vouloir la suppression de ce système injuste, c'est aussi militer pour l’abolition de la variété française. Je n'ignore pas que certains souriraient de cet aspect du problème, mais la dignité retrouvée des exploités ne peut s'accommoder de rengaines idiotes et de ritournelles indigentes : l'existence est un tout.
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Vous êtes jeune et plein d'allant, vous n'avez pas encore mesuré l'étendue de notre misère. Vous êtes grisé par la jeunesse qui, en vous, à juste titre, s'émerveille de sa beauté et de sa force. Vous vous dites que si la société est injuste, c'est que vos aînés ont failli ; mais vous faillirez à votre tour. Une nouvelle générarion paraîtra, et à son tour incriminera les générations précédentes, s'estimant d'une moralité supérieure.

Je vous invite, en pure perte sans doute, à la lucidité : luttez contre les injustices tant que vous voudrez, mais n'oubliez pas qu'on ne les abolira pas davantage qu'on ne peut détruire le vent, la pluie, la mort...
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Il existe aujourd'hui toute une partie de la gauche qui refuse de condamner les violences si les dominés en sont responsables et pour peu que des bandes de casseurs se réclament de l'anticapitalisme. Alexia pense comme ça, par exemple. C'est pourquoi il est essentiel de retrouver Winger, lui seul possède assez d'autorité pour remettre la pensée progressiste dans le droit chemin, et ce chemin ne se fera pas avec la racaille.

— "RacaiIIe" ? Mais c'est le vocabulaire de la droite réactionnaire, non ?

— Ne sois pas sourcilleux comme une bourgeoise.

— Les mots ne sont pas innocents...

C'est ce que je dis, il faut appeler un chat un chat, et une racaille une racaille. Quel nom donner à un type qui frappe un innocent, vole son argent et sa carte de crédit ? Un gentleman ? »
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Ce furent des heures suspendues. J'ai oublié presque tous les jours de ma vie, il n'en reste aujourd'hui que les moments les plus beaux, les plus laids. L'ordinaire s'efface.
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Il annonce la somme qui revient à chacun (il l'a calculée pendant sa brève absence). Au moins, se dit-il, si je n'ai pas eu la force de ne pas mater ses fesses, je ne lui aurai pas offert le repas, comme un gros con de mâle blanc.
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