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Critique de Luniver


La nuit à Londres, lorsque le brouillard se lève et envahit lentement les rues, tout peut se produire. D'autant plus si on est passé par le pub en chemin : l'ivresse provoquée par le whisky sert autant à voir les choses cachées d'habitude aux esprits clairs qu'à révéler les fantasmes les plus sombres enfouis dans une conscience.

Les contes du whisky sont une série de nouvelles à caractère horrifique. Leur cadre est généralement Londres, dans les quartiers pauvres et sales, et le fog leur donne un petit côté gothique qui sert bien les récits. On alterne entre fantastique pur et apparition de monstres de légende, ou au contraire des fissures dans la raison humaine causées par quelques faits a priori anodins, sans que la frontière soit toujours très nette entre les deux.

Les nouvelles sont très efficaces. En quelques paragraphes à peine, on se sent enveloppé par cette inquiétude sourde et par le sentiment d'un danger imminent. J'ai picoré ce livre pendant trois semaines, mais ce sentiment est revenu à chaque fois.

Un point à noter tout de même, les commentaires violemment antisémites de certains narrateurs. Quelques rapides recherches ne m'ont pas permis de conclure qu'ils reflétaient les pensées de l'auteur, je les ai donc pris pour un « élément de décor » sans doute acceptable à l'époque (les textes ont été écrits autour de 1920-1930), mais qui fait un peu tiquer aujourd'hui.

Abstraction faite de cela, Jean Ray me semble un auteur trop peu connu compte tenu de son talent pour raconter une histoire.
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