AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Bruno Barbey (Illustrateur)
EAN : 9782070412167
151 pages
Gallimard (03/12/1999)
3.88/5   78 notes
Résumé :
De ce voyage vers la Saguia el Hamra, nous avions parlé depuis la première fois que nous nous sommes rencontrés. Les circonstances, nos occupations, nos préoccupations familiales, ainsi que la situation troublée dans laquelle se trouvait une grande partie du territoire des nomades Aroussiyine avaient rendu ce retour improbable, voire impossible.
Et voici que d'un coup, alors que nous n'y songions plus, le voyage devint possible. Il était venu à nous quand nou... >Voir plus
Que lire après Gens des nuagesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 78 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
2 avis
Très beau voyage aux confins du désert marocain réalisé par Jemia et JMG le Clézio, davantage pèlerinage que voyage, puisqu'ils cheminent sur les traces des ancêtres de Jemia.

Ce texte, magnifiquement écrit, dévoile une multitude d'émotions de ses auteurs, révélées poétiquement, naturellement, simplement. ll coule comme le sable du désert entre les doigts, comme l'eau si rare dans la vallée de la Saguia el Hamra, il est porté par ce vent des sables qui a dicté l'ordonnancement des plantations et des constructions.

Les légendes ont leur place dans cette découverte et elles viennent à point lui conférer un dimension quasi mystique en parfait accord avec l'immensité désertique.

Deux parties m'ont particulièrement accroché. D'abord, celle sur le Tombeau de Sidi Ahmed el Aroussi, où le recueillement prime sur toute description, où seules les stèles et le vent parlent, où soleil et étoiles jouent une partition de lumière. Et puis, il y a cette anecdote de la cruche cassée, le désarroi de la femme ne pouvant puiser l'eau et le miracle. Cette femme n'est pas sans rappeler une samaritaine rencontrant un homme du nom de Jésus.

Ensuite, le Rocher, météorite précipitée sur la vallée de la Saguia el Hamra? Les auteurs ressentent un éblouissement plus que visuel lorsqu'ils atteignent et restent "le plus longtemps" qu'ils ont pu sur cette table, regard et esprit perdus sur cette vallée. Ils sont dans le vent, le sable, le ciel et savent transmettre au lecteur leur état émotionnel dans cet accomplissement de leur voyage.

L'ouvrage est agrémenté de photographies de Bruno Barbey dont les couleurs d'ocre et de bleu viennent donner une réalité encore plus prenante au récit de Jemia et JMG le Clézio.
Commenter  J’apprécie          650
Un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire et qui m'a fait voyager ; où le dépaysement est total et où la liberté prend tout son sens.

Ce qui caractérise la vie des nomades, ce n'est pas la dureté ni le dénuement, mais l'harmonie.

Lisez et vous entendrez "la voix du muezzin au-dessus du désert" !

Tout est symphonie, d'un lyrisme envoûtant, d'une merveilleuse légèreté pour les simples voyageurs que sont Jemia et JMG le Clezio ; oiseaux de passage dans - "ce désert où le langage est éternel, une perfection sans temps, une vérité sans corps" (p.141).

Très bel ode à ce désert des Hommes Bleus, à ces femmes, à ces enfants aux regards sombres et brûlants.

Belles légendes de la cruche cassée, d'une colonne merveilleuse et du Rocher.
"Une vallée immense, vide, un réceptacle pour la pensée".
" La vallée ne donne aucune prise à l'idolâtrie. Il n'y a que le Rocher, le désert, les falaises sombres au loin, les méandres de l'eau cachée, le ciel où s'efface l'écriture des nuages".(p.129)

Désert de pierres - les vents violents - les mirages - la solitude !

"Désert jaune, ocre, cendré jonché de schistes et silex, dur, hérissé ... Un sol sonore coupé d'éboulis, fracturé, où s'accrochent des touffes de végétaux qui ressemblent à des plantes du fond des mers."

Les Aroussiyine du désert sont si différents, si loin de tout ce que nous savons. (p.146)

Ils sont un peuple des "mille et une nuits" dans un Océan d'ocres, de bleus, de Silence, et d'Eternité.

* Quelques photographies de Bruno Barbey.
Commenter  J’apprécie          357
Humilité d'écrivain, J.M.G. le Clézio a adopté un style aussi équilibré, précis, clair, que peuvent l'être les gestes et les expressions des peuples qu'il décrit. Il n'y a pas d'enphase, tout est mesuré et sonne plein. le souvenir se lit comme un roman, coupé d'agréables et utiles récits historiques qui contribuent probablement à disposer le lecteur dans un climat rétrospectif plus dense : l'histoire de ce désert qui est découvert et révélé, c'est le tissu de tous ces gestes, bassesses ou héroïsme, légendes ou faits d'actualité droit sortis du passé.
Et cette noce mystique entre Jemia et sa terre originelle ressemble à une danse immobile, dont J.M.G. suit attentivement les figures, sans jamais rien qui pèse ou pose, avec l'allégresse jubilante de l'explorateur qui découvre, au delà des paysages et des contrées, une autre qualité d'hommes, et sa remarquable stature.

http://www.bibliomonde.com
Commenter  J’apprécie          250
C'est un bel ouvrage que nous proposent Le Clézio et sa femme Jemia, un beau livre illustré par les magnifiques photos de Bruno Barbey. le couple nous emmènent dans leur double quête à Saguia el Hamra, à l'entrée du désert marocain, à la source des Aroussiyine, tribu dont Jemia est issue par sa mère et ses grands-parents.
Bercés de noms de lieux et de personnages historiques de cette partie du Sahara, il suffit de se laisser entraîner dans la poésie de ce paysage millénaire, minéral, silencieux et changeant dans son immobilité apparente; malgré L Histoire, les colonisations et les combats, malgré une certaine modernité qui s'y est installée comme partout dans le monde, les Aroussiyine continuent de vivre selon une certaine immuabilité au coeur de ce paysage de pierre et de sable.
L'écriture de le Clézio et de Jemia est empreinte de cette poésie qui lui est propre et que l'on retrouve dans tous ses romans, au prix, peut-être, de sacrifier à une certaine réalité moins idéale que celle qu'il décrit et envie, lorsqu'il compare leur mode de vie et le nôtre. Sur ce point, je rejoins l'avis de Xalatan, très intéressant.
Reste que j'ai pris un grand plaisir à regarder ces photos et à lire les descriptions de le Clézio, me rappelant celles de Désert, écrit quelques années plus tôt.
Commenter  J’apprécie          230
Ce livre à un avantage évident. Il se lit très vite (150 pages).
Un autre atout, il y a de très belles photos.
La dernière qualité, il est dépaysant. Une bouffée de fraîcheur.
Sinon c'est le récit d'un voyage autour d'ancienne légende.
Un agréable pèlerinage sous la chaleur du désert.

Je m'attendais à plus, je suis un peu déçu. Rien n'est vraiment abouti. Ce sont simplement des gens qui racontent leurs voyages… Et qui suppose, imagine, et retranscrit ce qu'on leur a raconté…

Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          263

Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
C'est un pèlerinage bien aventureux que tentent Jemia et Jean-Marie Gustave Le Clézio, aux confins du Sahara occidental : retrouver les origines de Jemia, parmi ces Gens des nuages, dont Le Clézio avait décrit le terrible exode dans Désert. Aventure spirituelle, essentiellement : ils ne partageront pas, bien sûr, le destin funeste de Camille Douls ou Michel Vieuchange, ces fous du désert. Mais ils iront à la rencontre d'hommes et de femmes en qui survit une culture multimillénaire. Paysages de pierres et de sables, de vallées mortes et de rivières souterraines, espace de légendes, encore tout vibrant de ses héros, chefs de guerre rebelles ou grands saints mystiques, dont Le Clézio retrace l'histoire comme on grave des noms dans la pierre. Ces lieux retrouvés, balayés par un vent pur de liberté sont une source vive d'inspiration pour un écrivain dont la voix limpide, l'écriture simple et austère continuent de nous séduire. --Scarbo
Commenter  J’apprécie          110
Sans doute l’un des reproches que l’on pourrait faire à notre temps est-il de rendre facile l’accès à ces contrées autrefois interdites aux étrangers. Pourtant, le désert reste le pays le plus difficile, le plus mystérieux, malgré les véhicules tout-terrain et les balises électroniques. C’est que son mystère ne réside pas dans sa nature visible, mais plutôt dans sa magie, dans cet absolu irréductible qui échappe à l’entendement humain.
Commenter  J’apprécie          130
Nous voulions entendre résonner les noms que la mère de Jemia lui avait appris, comme une légende ancienne, et qui renait maintenant un sens différent, un sens vivant : les femmes bleues ; l'assemblée du vendredi, qui avait donné son nom à Jemia ; les tribus chorfa (descendantes du prophète) ; les Ahel Jmal, le peuple du chameau ; les Ahel Mouzna, les Gens des nuages, à la poursuite de la pluie.
Commenter  J’apprécie          120
Les femmes du Sahara sont libres, indépendantes. Elles ne portent pas le voile, elles ramènent juste un pan de leur robe sur leur visage pour traverser un espace où souffle le vent, comme font les femmes du Mexique. Leurs vêtements sont la grâce et l'élégance mêmes. Drapées dans des saris (les tissus de voile multicolores sont importés directement de Bombay), elles sont à la fois impériales et nonchalantes, elles luisent comme des oiseaux dans l'âpreté du désert.
Commenter  J’apprécie          106
Oui, nous franchissons à la vitesse du vent la porte qui séparait Jemia du monde d'avant sa naissance. Rochers âpres, falaises bleutées, ravins, stries crayeuses, chaos de pierres noires ; ici le ciel se confond avec la terre.
Voyagez, voyager, qu'est ce que cela fait ?
Depuis que Vieuchange a ensanglanté ses pieds sur ces pierres, le monde a changé, il s'est bouffi d'orgueil. Partout les routes violent les solitudes, en Amazonie, en Sibérie, à travers les forêts du Grand Nord ou dans les sables du Ténéré.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de J.M.G. Le Clézio (54) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
+ Lire la suite
Dans la catégorie : Togo (Géographie)Voir plus
>Géographie générale>Géographie de l'Afrique>Togo (Géographie) (35)
autres livres classés : saharaVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (237) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage au pays des arbres

Quel est le personnage principal ?

Jules
Pierre
Mathis

3 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Voyage au pays des arbres de J.M.G. Le ClézioCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..