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EAN : 9782070408757
297 pages
Gallimard (04/06/1999)
3.66/5   254 notes
Résumé :
« Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin. »
Oh, poisson, petit poisson d’or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde.
Le conte qu’on va lire suit les aventures d’un poisson d’or d’Afrique du Nord, la jeune Laïla, volée, battue et rendue à moitié sourde à l’âge de six ans, et vendue à Lalla Asma qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse. A la mort de la vieille dame, huit ans plu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 254 notes
Laïla, petite fille sans famille, volée et vendue, va nous emmener sur les routes de l'exil. Une quête d'identité, d'amour, d'appartenance à un groupe, une tribu, d'une famille. C'est une bien triste histoire mais à la fois porteuse d'espoir, pousser les portes, s'enfuir pour ne plus subir, voilà ce que je dirais de ce récit. Je n'ai pas vraiment ressenti "le conte" annoncé en 4ème de couverture, mais bien un roman.
Toujours une plume agréable, des personnages attachants et touchants, une histoire qui nous bouscule et nous dévoile l'envers du décor.
Un roman qui se dévore.
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« Poisson d'or », c'est le l'histoire de Laïla, volée à ses parents vers l'âge de six ans. Elle ne connaît rien de sa famille, rien de ses racines. Elle sait juste qu'elle est une Hilal, une tribu arabe qui a émigré en Afrique du Nord. Sa peau est noire et elle est sourde d'une oreille. Elle vit ses premières années sur une terre qui n'est donc pas la sienne, auprès de celle qui l'a achetée, Lalla Asma. A la mort de cette femme, un long périple commence pour Laïla, fait de rencontres, de nombreux pièges, de la découverte de la misère humaine et de ses violences. Laïla est en exil, elle cherche sa voie et son identité en partant toujours plus loin. En fuyant ? du Maroc aux Etats-Unis en passant par la France, nous suivons donc le voyage initiatique de Laïla : entre des rencontres lumineuses et des désillusions bien amères, entre la découverte de la littérature et de la musique, entre les chutes et les espoirs déçus, la jeune fille continue son périple. Jamais elle ne se pose longtemps en un lieu. Car au final, on ne peut achever son errance quand retrouvant son point de départ.

Une nouvelle fois, Le Clézio revient sur ses thèmes de prédilection, le voyage et l'exil. Une nouvelle fois, c'est une jeune fille qui est au coeur de son récit, Laïla. Laïla, privée de son histoire originelle, tente de se trouver quelque part. Partir, pour mieux se retrouver. A travers elle, il donne la parole aux exclus, aux immigrés, à ceux qui quittent tout et qui se retrouvent vulnérables face au monde moderne sans pitié. Le Clézio n'hésite pas à montrer les violences subies par ces êtres fragiles. Les lieux et les personnes représentent de nombreux pièges à celui qui est étranger. Derrière un semblant de compréhension ou de gentillesse, c'est le vice et la fourberie qui se cachent. le réconfort, Laïla le retrouve auprès des siens, les exilés. Peu d'espoir dans ce récit alors me direz-vous ? Rappelons qu' à travers son style très poétique, Le Clézio nous donne surtout à voir la réalité, celle que l'on aimerait cacher. Il dénonce ce qu'il ne supporte pas sans tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Certes, l'histoire de cette jeune fille est invraisemblable. Mais c'est là tout l'art du romancier qui sait nous envoûter tout en nous faisant passer un message concret. L'histoire de Laïla est avant tout un conte du réel et comme dans tous les contes, on en retire une morale. Et la morale, chez Le Clézio, est toujours très belle.
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La quête d'identité… Un thème récurrent chez JMG le Clézio ; voir « Désert », et même « Angoli Mata »…
Le « poisson d'or » dont il est question ici, c'est la jeune Laîla, enlevée alors qu'elle avait six ans pour être vendue à Lalla Asma, qui deviendra sa protectrice en même temps que sa geôlière. Celle-ci décédera huit ans plus tard ; et pour Laïla, les portes de la maison s'ouvrent sur la vie.
« Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin.
Oh, poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde. »
Débute alors pour Laïla, ce qu'il faut bien appeler un parcours initiatique. D'abord à la recherche de son identité : vient-elle vraiment du Soudan ? Ensuite, elle partira à la recherche de qui elle est : ballotée entre maison close, squats, hôpitaux, elle atteindra Paris et sa banlieue… Elle apprendra néanmoins la philosophie et la musique, avant de retourner au Maroc, à la recherche, encore et toujours, de ses origines… Un retour aux sources, en quelque sorte pour celle qui a probablement été volée pour une sombre vengeance liée à l'eau, un comble ! Trouvera-t-elle ? Se trouvera-t-elle ?
Ce « Poisson d'or » n'est pas mon roman préféré de le Clézio : trop de situations me rappellent « Désert », paru plus de quinze ans plus tôt, et tellement apprécié. Reste que la prose simplement « évidente » de le Clézio m'enchante :
« Je n'ai pas besoin d'aller plus loin. Maintenant je sais que je suis arrivée au bout de mon voyage. C'est ici, nulle part ailleurs. La rue blanche comme le sel, les murs immobiles, le cri du corbeau. C'est ici que j'ai été volée il y a quinze ans, il y a une éternité, par quelqu'un du clan Khriouiga, un ennemi de mon clan Hilal, pour une histoire d'eau, une histoire de puits, une vengeance. Quand tu touches la mer, tu touches l'autre rivage. Ici, en posant ma main sur la poussière du désert, je touche la terre où je suis née, je touche la main de ma mère. »
C'est beau !
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Challenge Nobel 2013/2014
Présenté comme un conte: bien sûr, inutile de chercher un documentaire. Mais tout de même... Pourtant, le début est prometteur: Laïla, enlevée dans sa petite enfance, a été achetée par une vieille femme qui en a fait sa domestique, tout en lui apportant une certaine éducation.Et très vite, le conte se gâte, trop d'invraisemblances pour suivre le récit. le fuite de la fillette, recueillie dans un fondouk, où les "princesses" la choient, nouvelle fuite vers la France: que penser de la rapidité avec laquelle une jeune femme réunit plusieurs milliers de dollars, par de menus travaux de couture? le voyage vers la France... un car affrété pour des clandestins? un voyage en train, sans papiers et sans argent, mais un passeur qui fournit le billet de train? une arrivée à Paris dans une chambre meublée, sans le transit par les foyers? un travail trouvé dans un hôpital, sans papiers, sans qualification? une ado qui n'a jamais fréquenté l'école, qui se plonge dans les classiques de la littérature? la même, sourde d'une oreille, qui se révèle virtuose de jazz?
Tout le conte se poursuit ainsi, misère idéalisée, fin heureuse obligée.
Il y a sûrement une allégorie, une métaphore que je ne vois pas: l'art sauve de la misère? chacun a un don caché? seul le retour à ses origines apporte la paix?
Déception en tout cas, j'avais tant aimé Mondo et Désert...
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C'est un conte selon la quatrième de couverture. Précision utile car l'histoire est totalement irréaliste.

C'est l'histoire racontée à la première personne d'une enfant enlevée dans sa tribu qui n'a pas été à l'école et dont le niveau de français est celui d'un académicien. C'est logique d'ailleurs parce que lorsque l'occasion se présente, cette pauvre enfant qui vit d'expédients avec deux autres ados, au lieu de chercher à manger ou à trouver un travail, se met à lire toute la littérature française de Flaubert à Hugo, de Camus à Queneau. Parallèlement, elle apprend l'anglais et l'allemand.

Lorsqu'elle quitte l'Afrique, grâce aux milliers de dollars mis de côté par son amie en quelques mois de travail comme couturière (on sait comment les couturières sont bien payées dans les pays en développement)!, le passeur l'emmêne jusqu'à la gare de Toulouse et lui donne même un billet de train pour Paris! Ce n'est plus un passeur, c'est une agence de voyage!!!

Une fois à Paris, elle trouve une chambre immédiatement et un travail au bout de quelques jours. Plus tard, elle devient musicienne juste en écoutant une chanteuse et finit par enregistrer un disque aux États-Unis.

Bref, les incohérences sont légions tout au long du récit, d'autre part tout-à-fait mièvre.

Ce qui est dérangeant finalement, c'est que cela semble relever d'une vision angélique du monde, d'une méconnaissance totale de la pauvreté et du racisme. Une vision de blanc, riche qui se pose sur un monde qu'il n'a pas la capacité (la volonté?) d'appréhender, une forme d'insulte à l'intelligence en somme.

Et tout ça pour quoi? pour que la pauvre enfant, guidée par son intuition, retrouve toute seule la terre de ses ancêtres dont elle n'a aucun souvenir?

Tout a été dit p. 143: "Les romans, c'est de la merde. Il n'y a rien là-dedans, ni vérité, ni mensonge. Juste du vent." Je n'aurais pu dire mieux à propos de celui-ci.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
J'étais devenue la mascotte du foudouk. A force d'entendre ses femmes s'extasier sur moi à longueur de journée: "Ah! qu'elle est jolie!" , et me déguiser selon leur fantaisie, je finissais par les croire. Elles m'attifaient de robes longues, elles peignaient mes ongles d'orteils en vermillon, mes lèvres en carmin, elles me maquillaient mes yeux au khôl.
Quand elles entendaient le bruit des petits tambour, les autres femmes arrivaient, et je dansais pour elles, pieds nus sur le carrelage, en tournant sur moi-même jusqu'au vertige.
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Avant de partir, j'ai touché la main de la vieille femme, lisse et dure comme une pierre du fond de la mer, une seule fois, légèrement, pour ne pas l'oublier.
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Tout est certain dans la vie, le bien le al, Dieu, la mort, le temps, et tout le reste, sauf LA VERITE.
Mais qu'est-e que la Vérité ? la chose au monde dont onne doiute pas, dont on ne douterait pas un instant si on la savait. Hum... Ce serait donc une chose qui s'accomplit en nous et nous accomplit en même temps ? Elle serait alors plus forte que Dieu, la ort, le bien, le mal, le temps, et le reste ? ... Mais devavnant CERTITUDE,
est-elle tjrs la verite ?
N'est-elle pas alors qu'un mythe, un message indéchiffé indéchiffrable, le souvenir de quelque monde, d'une vie ntérieure, une voix de l'au-delà ?
C'est de cela que nous allons parler, c'est notre histoiee, nous la savons sans le savoir.

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Lalla Asma prenait toujours ma défense. Mais elle était vieille et fatiguée. Elle avait des jambes énormes, cousues de varices. Quand elle était lasse, ou qu'elle se plaignait, je lui disais : "Vous êtes malade, grand mère ?" Elle me faisait tenir bien droite devant elle et elle me regardait. Elle répétait le proverbe arabe qu'elle aimait bien, qu'elle disait un peu solennellement, comme si elle cherchait à chaque fois la bonne traduction en français :" La santé est une couronne sur la tête des gens bien portants, que seuls voient les malades."
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Quand je me suis réveillée il faisait grand jour. Je me suis glissée hors de la cuisine, j'ai traversé la cour à quatre pattes, le long du mur. J'étais orteils nus, je n'avais que la robe froissée dans laquelle j'avais dormi, les cheveux ébouriffés. Je n'avais rien, pas un sou.
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Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
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