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EAN : 9782742785377
222 pages
Actes Sud (15/08/2009)
2.62/5   21 notes
Résumé :
Berlin, de nos jours, veille d'une année nouvelle. Matthias Honecker, cadre dans une prédatrice entreprise de téléphonie mobile, est las d'un monde où le trahissent sa voiture, sa machine à café ou ses couronnes dentaires. Sans même parler d'un climat délétère avec sa femme, une intellectuelle parfaitement présentable et "tendance", qui vient de lui faire inopinément cadeau de leur premier enfant avant de sombrer dans la dépression. Crise conjugale, premières affres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tout est jubilatoire dans ce livre, il s'y dégage un humour et une férocité peu communs. On pourrait rire à chaque page si ce qui arrive à Honecker n'était pas ce qui nous arrive à tous : notre propre destin qui nous échappe, la résistance du réel, les faux bonheur du quotidien et les vrais doutes.. Honecker c'est ce cadre qui travaille dans la téléphonie mobile, il vit avec une femme belle et talentueuse entourée d'artistes. Pas vraiment à sa place où qu'il soit, toujours en proie à des incertitudes, Honeker ne sait plus vraiment ce qu'il désire, ni même s'il désire vraiment quelque chose. Son travail rémunérateur l'oblige à supporter un patron humiliant, des collègues arrogants, sa femme exigeante ne semble l'aimer que parce qu'elle peut en faire ce qu'elle veut... il va finir pas "péter un câble". Ce qui était vraiment marrant devient anxiogène, l'humour acerbe laisse la place à une désespérance, Honecker dérive. Tout ceci soutenu par une écriture tonique et pleine de verve, un seul bémol, le récit étant intriqué dans les réflexions du héros on peut parfois se perdre un peu entre fantasme et "réalité".
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Lâche et velléitaire, Honecker éprouve une immense lassitude devant une vie de bobo qui devrait normalement le rendre heureux. Responsable des Relations Humaines dans une boîte de téléphonie mobile, il dispose d'un bon travail bien rémunéré qui lui procure une certaine aisance, la preuve : il a pu s'offrir une Avantime Renault. Il vit avec la belle Turid, animatrice d'une émission télé qui cartonne. Ils s'aiment beaucoup et attendent leur premier enfant. Mais Honecker a le spleen, son bonheur ne le satisfait plus. Et voilà qu'il s'intéresse à une grosse fille aux formes flasques qui est sourde et muette et qui habite au Corbusierhaus de Berlin. Il n'a de cesse de vouloir emménager dans ce prototype de HLM soviétoïde des années cinquante pour se rapprocher de son nouveau caprice. Mais, alors que son déménagement n'est pas terminé, il doit assister à un week-end de motivation dans une petite station balnéaire polonaise non loin de la frontière. Et c'est sur le chemin du retour qu'il rencontrera son destin.
Deux cent vingt trois pages pour nous décrire le blues d'un bobo aux abois, les affres d'un enfant gâté aux aventures duquel on n'arrive que fort difficilement à s'intéresser. Il ne se passe pas grand chose dans cette banale histoire illustrant le désenchantement d'une vie dépourvue d'idéal, de poésie, de rêve et de romantisme. Honecker a tout, mais il est malheureux car il n'est rien qu'une coquille vide, un « homo festivus » sans racines. Il est évident qu'Honecker, c'est Cendrey lui-même, (le mari de Marie N'Diaye, romancière célèbre et Prix Goncourt 2009), c'est à dire un immigré de luxe perdu chez les teutons. Ces confidences sur le spleen du nanti auraient pu être rachetées par un style flamboyant, mais il n'en est rien. On est plutôt dans l'indigeste, l'ennuyeux et le filandreux prétentieux en dépit de quelques petites fulgurances d'esprit caustique de ci de là fort insuffisantes pour tenir la distance. Et quel besoin de martyriser la ponctuation et d'utiliser des termes étranges pour ne pas dire barbares comme « handy », « téléphonage », « secouage » ou la vilaine expression « au bord d'être » en lieu et place de « presque », si ce n'est pour donner l'illusion d'un style ?
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Une critique acerbe et tellement drôle de notre société de surconsommation. Mathias HONECKER est un jeune cadre dans la téléphonie mobile. Il est las de sa vie, de son patron cynique, de sa femme intellectuelle politiquement correcte et devenue dépressive depuis son accouchement et son licenciement, de son bébé plutôt ennuyeux, de ses parents intello de gauche pleins de bons sentiments; de sa voiture, de sa machine à café, de sa couronne dentaire ...
Le 1er janvier Honecker doit déménager pour habituer à la Corbusierhaus mais aussi se rendre à un "gueuleton" de motivation organisé par son patron à la frontière germano-polonaise.
Voyage plein de péripéties, loufoque et déjanté, Honecker, héros maladroit et malchanceux, qui essaye de se révolter, de prendre sa vie en main, ne s'en sortira pas indemne. Mais pas de la façon dont il l'aurait souhaité. Rien ne se passe jamais comme il l'aurait désiré.
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Mais je ne vais pas vous supplier non plus, lisez Jean-Yves Cendrey et après, venez me dire merci. Parce que les aventures de Mathias Honecker, ce sont les nôtres, pointées par la plume acérée (trempez dans le vitriol, oui) et hilarante de Cendrey. Pauvres choses que nous sommes, entourés de nos sacro-saints objets de consommation, victimes consentantes de nos patrons, nos conjoints, nos bagnoles… Lisez-le, marrez-vous et puis pleurez…

Lien : http://manoes.canalblog.com
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Alors, j'ai déjà dit tout le bien que je pensais de Jean-Yves Cendrey. Déjà avant je l'aimais beaucoup. Aujourd'hui, encore plus. Parce qu'il a écrit Honecker 21 (il était d'ailleurs l'un des invités d'Escale du Livre à Bordeaux, ce qui montre le bon goût dont font preuve les organisateurs. Ce n'est pas toujours le cas… Particulièrement à Paris).

Lien : http://manoes.canalblog.com
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
(Description du patron de son club de gym !!) - Outre la disgracieuse particularité de marcher sur la tranche extérieure des pieds. Il avait la commune défaveur de se déplumer. L'acceptant manifestement mal, il s'infligeait une coiffure des plus singulières, et de fait attitrait l'attention sur ce qu'il désirait cacher. Confondant soins capillaires et taxidermie, il paraissait avoir affublé son crâne d'un gros oiseau mort en pleine parade nuptiale, gonflé, lustré, mais dont les ailes cendrées, si elles lui couvraient bien les oreilles, laissaient à nu l'obscène calvitie.
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Au coin d'en face c'est vrai c'est autre chose, c'est tout neuf et ça brille, mais ça ne sauve pas la rue. Ca vend pour des sommes astronomiques des baignoires sidérales, du mobilier martien, des luminaires intangibles et les marmites du futur. Ca monte et ça descend dans des machines de verre une clientèle clairesemée d'adeptes et d'obligés par leur rang social à des folies réfléchies. Ca fait aussi aller et venir quelques curieux, parfois un enfant blasé, et puis ça ferme à son heure sans que personne s'en aperçoive, et c'est aussi morne de nuit que ça l'était de jour - un casino glaçé.
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Il y a surtout qu'il est beaucoup tombé en panne pour quelqu'un qui n'a pas trente ans. Il a commencé tout petit avec des parents aussi malchanceux que dangereusement fatalistes. Cela engendra chez lui un tempérament anxieux compliqué d'un penchant à la superstition. Il a pris l'habitude de parler à ses voitures, de les encourager, mais aussi de conduire en priant la fatalité de se désintéresser de lui.
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Ce qui les avait alertés, c'était d'avoir vu leur cercle amical soudainement animé lui aussi d'un frénétique mouvement d'acquisitions ménagères. Ils découvrirent chez beaucoup que l'esprit de leur intérieur aussi audacieux qu'il pouvait paraitre, le cédait en fait à une moutonnerie bourgeoise rajeunie, guidée par de somptueux magazines de décoration et leurs maîtres manufacturiers.
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Il se vomissait pour avoir été commun depuis toujours, et plus commun que jamais en cette pale et froide après-midi, si commun qu'il en était devenu... oui sordide, crasseux, grossier, immonde, inconvenant, indécent, oui infâme, malhonnête, obscène, ordurier, répugnant, oui abject de lâcheté, infect de bêtise, débectant, écœurant, exécrable, fastidieux, ignoble, incongru, banal ,quelconque, grossier, inélégant, médiocre, prosaïque, trivial, puant, vulgaire... tous les synonymes y passèrent.
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Videos de Jean-Yves Cendrey (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Yves Cendrey
Samedi 4 août 2018, dans le cadre du banquet d'été ?Dans la confusion des temps? qui s'est déroulé à Lagrasse du 4 au 10 août 2018, Marie Ndiaye lisait plusieurs textes, accompagnée de Jean-Yves Cendrey.
Le premier texte est extrait de Berlin mon garçon, une pièce que l?écrivaine vient d?achever et qui sera montée au printemps 2019 au Théâtre national de Strasbourg par Stanislas Nordey. le second est le début d?un projet en cours : un monologue, celui d?une femme qui a passé sa jeunesse à Oran et dont l?existence actuelle à Royan est rongée, travaillée par les réminiscences de ces années en Algérie
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