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Critique de MarcelineBodier


J'errais sur NetGalley à la recherche d'un titre de la rentrée littéraire dont je n'aurais pas encore entendu parler (je n'avais pas envie de lire et de chroniquer le même livre que tout le monde, pardon pour cette coquetterie), et j'ai choisi La femme écrevisse parce que son titre m'a interpellée, puis la 4ème de couv m'a enthousiasmée et décidée.

C'est un livre qui offre plusieurs facettes.

La première, c'est celle de la 4ème de couverture. Elle n'est pas là par hasard : son fil est aussi repris par l'auteure elle-même dans une vidéo diffusée par sa maison d'édition. Ce fil a l'air fait pour moi : celui d'une étrange gravure de Rembrandt qui se transmet dans une famille depuis le 17ème siècle et incarne (déclenche ?) la folie de ses membres à chaque génération, dont trois sont évoquées, au 17ème siècle d'abord, puis en 1920 et enfin en 1999. Quel superbe fil conducteur ! D'autant plus que me suis jetée sur google pour voir la gravure… qui semble ne pas exister. La première rage passée, j'ai évidemment compris que c'était la moindre des choses et je n'ai pas cherché davantage à vérifier si je me trompais : à chacun d'imaginer sa femme écrevisse, qui est décrite assez en détail dans le livre pour la voir clairement dans son esprit, mais assez peu pour laisser la place à ses propres zones d'ombre.

Mais curieusement, le fil conducteur n'est clair et chronologique que dans sa 4ème de couverture : le livre ne présente pas les choses dans cet ordre et il désarçonne le lecteur, qui voit surgir des personnages sans savoir encore qui ils sont (à moins d'avoir appris par coeur la 4ème de couv, ce qui n'était pas mon cas). Certes, ce choix pourrait ne pas désorienter, mais il est accentué par l'écriture, qui m'a gênée. Je pourrais la qualifier de poétique, et de fait, elle est souvent très belle. Mais elle empêche souvent de se faire des repères dans l'histoire : non pas que les repères n'existent pas, puisque l'histoire est très construite ; mais on ne sait jamais quand on va les avoir, et ils peuvent arriver tard, après de longs passages où on ne sait pas exactement ce qu'on lit… du moins moi, je ne le savais pas. Pour autant, je me rends bien compte en écrivant cette phrase que je révèle tout autant mon propre besoin de structure et de rigidité qu'un quelconque manque du côté de l'auteure… Alors voilà, cette chronique commencée en forme de chronique menace de se finir sur la pente glissante de l'introspection : je vais donc m'empresser d'arrêter là !

Sans doute un livre pour amateurs de poésie, pour celles et ceux qui n'ont pas peur de lâcher prise et qui acceptent de s'avancer dans des profondeurs humaines inquiétantes au rythme de vagues qui permettent, tout au long du livre, de respirer, mais uniquement aux moments choisis par l'auteure. Pas un livre à mettre dans toutes les mains… mais dans les vôtres, peut-être ?
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