Un roman court, trop court même, quoique bien rythmé,
Aurélie Jeannin parvenant en peu de pages, à dresser différents tableaux, mais ceux-ci sont à peine brossés, effleurés juste parfois.
Néanmoins, la lecture est agréable et ces effleurements, probablement voulus, favorisent l'imaginaire du lecteur qui se laisse emporter aisément dans une atmosphère ou les non-dits sont nombreux sans être jamais pesants.
Une femme en fuite, Flo, sage ménagère des années 50 transportée au XXIème siècle, ne supportant plus un quotidien de couple misérable, choisit de partir vers l'inconnu qui finit par l'amener vers un château où se pratique la chasse à courre. Et un jeune piqueux l'accueille, l'héberge, l'initie aux soins à donner aux chien, sans s'apercevoir qu'elle s'installe peu à peu dans sa vie, perturbant fatalement sa relation épisodique avec Diane, la "châtelaine", qui mène une vie de célibataire tumultueuse à travers le monde, venant se reposer de temps à autres dans les bras du piqueux.
Ainsi naît un huis clos à trois, très bien conduit par
Aurélie Jeannin, particulièrement à la fin du livre, où les scènes de chasse alternent avec le désarroi de Flo persécutée par un autre homme, un vulgaire villageois imbibé, juste capable de s'en prendre aux plus faibles.
La fin est donc en harmonie avec ce qui doit advenir dans de telles situations, soit une apothéose déchirante et même sanglante, soit un retour vers les idéaux de chacun,
au point du jour.
Les scènes de chasse à courre sont brèves, parlantes néanmoins, la chasse n'étant que le décor, le contexte. Pour de vrais romans de chasse à courre et de drames humains, il faut aller vers un écrivain malheureusement oublié aujourd'hui, Paul Vialar.
Le roman de'
Aurélie Jeannin porte une belle écriture qui ne lasse pas, peut enthousiasmer dans plusieurs passages, en offrant une intéressante plongée au coeur des sentiments humains les plus nobles et les plus vils.