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EAN : 9782823621365
176 pages
Editions de l'Olivier (01/03/2024)
4.44/5   16 notes
Résumé :
« Puisque toute vie la paniquait, elle devait partir. S’échapper pour en réchapper. »

Florence ne supporte plus son quotidien balisé, figé dans ses renoncements. Un soir, elle s’en va. Au fil de sa route et du hasard, elle atterrit au chenil du Rallye Bellecroix. Elle y rencontre Daguet, qui prépare sa première saison de chasse à la tête d’une centaine de chiens. Ensemble, au milieu des arbres et des animaux, les deux solitaires vont livrer combat : l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un roman court, trop court même, quoique bien rythmé, Aurélie Jeannin parvenant en peu de pages, à dresser différents tableaux, mais ceux-ci sont à peine brossés, effleurés juste parfois.

Néanmoins, la lecture est agréable et ces effleurements, probablement voulus, favorisent l'imaginaire du lecteur qui se laisse emporter aisément dans une atmosphère ou les non-dits sont nombreux sans être jamais pesants.

Une femme en fuite, Flo, sage ménagère des années 50 transportée au XXIème siècle, ne supportant plus un quotidien de couple misérable, choisit de partir vers l'inconnu qui finit par l'amener vers un château où se pratique la chasse à courre. Et un jeune piqueux l'accueille, l'héberge, l'initie aux soins à donner aux chien, sans s'apercevoir qu'elle s'installe peu à peu dans sa vie, perturbant fatalement sa relation épisodique avec Diane, la "châtelaine", qui mène une vie de célibataire tumultueuse à travers le monde, venant se reposer de temps à autres dans les bras du piqueux.

Ainsi naît un huis clos à trois, très bien conduit par Aurélie Jeannin, particulièrement à la fin du livre, où les scènes de chasse alternent avec le désarroi de Flo persécutée par un autre homme, un vulgaire villageois imbibé, juste capable de s'en prendre aux plus faibles.

La fin est donc en harmonie avec ce qui doit advenir dans de telles situations, soit une apothéose déchirante et même sanglante, soit un retour vers les idéaux de chacun, au point du jour.

Les scènes de chasse à courre sont brèves, parlantes néanmoins, la chasse n'étant que le décor, le contexte. Pour de vrais romans de chasse à courre et de drames humains, il faut aller vers un écrivain malheureusement oublié aujourd'hui, Paul Vialar.

Le roman de'Aurélie Jeannin porte une belle écriture qui ne lasse pas, peut enthousiasmer dans plusieurs passages, en offrant une intéressante plongée au coeur des sentiments humains les plus nobles et les plus vils.
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Le roman d'Aurélie Jeannin est la rencontre entre deux personnages contraints. Il y a Flo d'un côté qui est épuisée par son quotidien et veut changer de vie. Elle ne met pas de grands mots là-dessus. Comme tout animal – le roman ne cesse de nous rappeler que l'Homme est un animal comme les autres -, elle fuit une situation insupportable. L'autrice s'étend peu là-dessus pour se concentrer sur l'immédiateté des situations. Flo rencontre Daguet qui s'occupe d'un chenil entraîné pour la chasse à courre. Lui est sorti de son milieu social et atteint des sommets de responsabilité, côtoyant un univers qu'il pensait inatteignable. Flo est perdue quand Daguet est soumis à la pression de son ascension.
On suit d'abord les deux parcours en parallèle, percevant ici et là des points communs entre les deux personnages. Mais il y a également des fractures, intimes et environnementales, entre les deux. Cela n'annonce donc pas une histoire d'amour mais plutôt de compréhension. Flo et Daguet vont s'écouter et ressentir une solidarité entre eux. Aurélie Jeannin s'intéresse à la connexion entre les êtres qu'il s'agisse d'êtres humains ou d'animaux. Il y a de l'écoute, de l'humanité, du respect dans ce livre. Mais également une profonde violence. Elle est sociale, sexuelle et genrée. Aurélie Jeannin observe deux personnages tentant de trouver de l'air et du réconfort dans leur vie. L'une cherche, l'autre pense avoir trouvé. Les personnages les entourant sont enfermés dans leur certitude, dans leurs préjugés. Flo et Daguet tentent de sortir de cela.
Le roman, par son montage alterné, est rythmé et l'autrice prend le temps d'installer les scènes cruciales dans des décors bien détaillés. le mobil home, la chasse, le bar. On y est et on sent les confrontations entre les personnages. Et ponctuellement, des phrases savamment élaborées pointent les failles des êtres, leur chute personnelle face à des tragédies plus grandes qu'eux. Par ces petites touches, la mort reste dans l'ombre.
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Au point du jour est le troisième roman d'Aurélie Jeannin. de l'univers de Préférer l'hiver et Les Bordes (publiés chez HarperCollins), on retrouve le goût des sous-bois et de l'humus, le réconfort des frondaisons et la sourde menace des étangs. Mais si les deux premières oeuvres prenaient le noyau familial et notamment la relation mère-enfants pour écheveau narratif, c'est d'un point de vue plus horizontal que se place ici la romancière. C'est justement un désir d'éclatement familial qui préside au départ de l'héroïne, Florence, jeune femme trop à l'étroit dans sa vie d'épouse. Son nouvel horizon, elle le trouve dans une forêt où se perpétue la tradition de la chasse à courre, et plus précisément dans les yeux de Daguet, veneur chargé de la meute, homme secret et taciturne. le début du livre est l'histoire du courage nécessaire aux renoncements. Puis intervient la phase de l'observation : comme deux animaux, Flo et Daguet se toisent, s'évaluent sans jamais trop se rapprocher, faute de mots pour l'un et d'inclination à l'abandon pour l'autre. Puis tout s'accélère lors d'une chasse haletante où le cerf est aux abois. Mais l'animal n'est pas forcément celui que l'on croit. D'aucuns s'offusqueront d'un tel arrière-plan : les cerfs que Daguet achève au couteau, les petits chats qu'un chasseur cruel et décérébré se fait un plaisir de tuer, autant de scènes qui ne manqueront pas de heurter certaines sensibilités. Mais en habile romancière, Aurélie Jeannin refuse le choix d'un parti-pris. Pas de revendication visible, pas de jugement, on comprend vite que le roman n'est pas un prétexte à fustiger ni encenser la pratique ancestrale de la chasse. Tout est dans le paradoxe des sentiments éprouvés par Daguet, entre admiration pour l'animal traqué et nécessité de l'abattre, puisque telle est la fonction du jeune piqueux. L'essentiel se trouve ailleurs, dans ce subtil tissage entre les animaux et les personnages, dans cette tension des sentiments qui unissent et désunissent ceux qui ne savent pas parler. La vénerie est une langue. La romancière nous convie à cette incursion linguistique et poétique des chenils aux sous-bois, la langue rugueuse des chasseurs mêlée à celle, plus noble et atavique, de Diane, la rivale de Flo. Tout cela grouille de chiens aux noms improbables, qui n'ont pas de queue mais un « fouet », de même que dans une formule très hypocrite on ne « tue » pas le cerf mais on le « sert », tout cela au son du cor accompagné de chansons mélancoliques dignes d'un poème d'Apollinaire. Tel est l'univers dense et contrasté de Au point du jour. La cruauté est bien là, on n'y échappe pas, parce que les coeurs humains pulsent au même rythme que la nature. Tout se confond parfois dans une étrange harmonie : « Il ne savait pas bien comment être un homme parmi les hommes. Alors il deviendrait un chien (…). Il serait cet homme devenu chien. Et ce chien qui cherche à être cerf ». Reste la beauté sauvage d'une phrase ciselée, souvent étonnante en ce qu'elle recèle de poétique vérité.


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Florence se sent étriquée dans sa vie faite de routines immuables. Un soir, elle s'en va, elle quitte tout sans se retourner.
Daguet, veneur de chasse à courre s'occupant d'un chenil prépare sa première saison où il ne doit commettre aucune faute pour réaliser son rêve.
Florence va trouver refuge dans un mobil-home du chenil où travaille Daguet. Au milieu de la nature ces deux êtres solitaires à la fois tant opposés mais si semblables vont apprendre à s'apprivoiser.
Dans une atmosphère puissante, #aureliejeannin raconte avec sensibilité la rencontre entre 2 êtres dont les chemins n'auraient jamais dû se croiser. Avec une construction alternant les 2 protagonistes, elle sonde finement leur psychologie entre rétrospection et émancipation. A la recherche d'eux-mêmes, ils font devoir passer outre les préjugés d'une galerie de personnages qui les entoure, tous décrits dans leur simple humanité entre doute, défauts et assurance où l'horreur croise la générosité.
La force du roman vient aussi du milieu dans lequel Aurélie Jeannin le situe, le monde de la chasse à courre. Monde de barbarie pour certains, passion pour d'autre, sans partie pris, elle nous le décrit avec précision dans les moindres détails loin des clichés le plus souvent véhiculés et on se retrouve admiratif du travail de Daguet.
Une ode au vivant qu'il soit humain ou animal et à la nature, intense et émouvante portée par une écriture sobre et élégante qui m'a beaucoup touché.
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Florence ne supporte plus son quotidien, figé dans ses renoncements. Un soir, elle s'en va. Au fil de sa route et du hasard, elle atterrit au chenil du Rallye Bellecroix. Elle y rencontre Daguet, qui prépare sa première saison de chasse à cour à la tête d'une centaine de chiens. Ensemble, au milieu des arbres et des animaux, les deux solitaires vont livrer combat : l'une pour trouver sa place, l'autre pour la défendre.

La chasse à cour, je trouve cela ignoble, toutefois ce livre montre les dessous, les motivations de cette chasse. Même si cela ne m'a pas fait changer d'avis, cela m'a permis de voir son fonctionnement.
Ce livre évoque des émotions contradictoires, de quoi ai-je besoin, ce que je veux être, ce que je suis, ce que je veux paraître.
Deux personnages, avec des comportements, des objectifs différents mais qui au final sont assez proches au niveau caractère.
Un livre que je me suis surprise à beaucoup apprécier.

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critiques presse (1)
LeMonde
24 juin 2024
Rencontre entre une femme aux abois et un homme qui prend soin d'une meute. Un roman limpide.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être était-ce à lui désormais de la vouloir parmi toutes les autres aux mondes, de ne pas savoir lui avouer, de crever d'envie et de désir, de sa beauté libre et sauvage, capable à tout moment de partir et de ne pas revenir.
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Elle partait pour fuir ceux qui savent, ceux qui décident, ceux qui sont beaux, ceux qui suivent, ceux qui crient, ceux qui avancent, ceux qui consomment, ceux qui prennent soin, ceux qui profitent, ceux qui tuent, ceux qui nourrissent, ceux qui ont de l’argent, ceux qui n’en ont pas.
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Qui a dit qu'il ne fallait pas vivre de savoir qu'on va mourir? La forêt et la chasse sont les meilleurs endroits pour apprendre ça.
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Que savait-il réellement des pensées des animaux, de leurs réflexions, de leurs émotions? Il les déduisait à l'aune de son propre fonctionnement, il poussait des hypothèses à partir d'indices qu'il associait à ce qu'il ressentait lui-même, à ce que les humains éprouvaient. Il se doutait malgré tout qu'il n'était pas loin; nous n'étions tous que des animaux, nos peurs se manifestaient sensiblement de la même manière dans nos corps.
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Flo n’avait jamais rien tué d’autre que que des insectes. Le long de sa route, les animaux morts avaient été tapés par des voitures. Des hérissons, des lapins, des chats, des chiens, des renards de temps en temps, des blaireaux parfois, des chevreuils. Éventrés et aplatis au milieu de la chaussée, ou affalés sur le bas-côté, presque intacts. Des cadavres sans histoire, sans coupable. Là, les chatons que Daguet allait tuer lui-même, c’était étrange, et elle. secoua la tête pour éviter de visualiser le four. Sa curiosité s’arrêtait là. Elle avait la mort pour limite.
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Vidéo de Aurélie Jeannin
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