Les victimes ont toujours une meilleure mémoire que les bourreaux et le souvenir des torts qui leur ont été faits s’efface plus lentement de leur tête que de celle de leurs auteurs.
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ON RACONTE QU'UNE APACHE, UNE TANTE DE GERONIMO, FAITE PRISONNIÈRE PAR LES MEXICAINS ET VENDUE COMME ESCLAVE LOIN AU SUD, S'ÉTAIT ÉCHAPPÉE ET AVAIT RETROUVÉ SES MONTAGNES, PARCOURANT SEULE, À PIED, PLUS DE MILLE CINQ CENTS KILOMÈTRES, POUR RETROUVER SA TRIBU...
On ne doit pas vendre la terre sur laquelle un peuple marche.
Nous ne pouvions pas gagner cette guerre. Mais je ne regrette pas de m'être battu. Si je regrette quelque chose, c'est de ne pas avoir tué davantage de mexicains. Si j'en avais la force, je reprendrais le sentier de la guerre contre eux...
Et je regrette aussi de m'être rendu. Il aurait mieux valu mourir en homme libre, les armes à la main, sur la terre des apaches...
Pendant un an, nous avons échappé à vos hommes. Nous étions 39, vous aviez cinq mille hommes et vous n'avez même pas réussi à attraper un enfant.
J'étais libre comme le vent, mais aujourd'hui, je me rends à vous et tout est fini.
Messieurs les officiers, dans ces fossés, là-bas, se trouvent Geronimo, le diable rouge, et son abominable troupe. Il doit mourir avant la fin du jour.