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Critique de de


Pour une véritable bifurcation condition de sortie de crise

De caractéristique en caractéristique, exogène, passagère, localisée, surmontée, du bout du tunnel mille fois entraperçu, un mantra domine : le déni de la crise dans sa globalité, sa multi-dimensionnalité, l'imbrication des contradictions sociales et des contradictions économiques, sans oublier les rapports avec la finitude de l'environnement.

« L'objectif de ce nouvel ouvrage est double : mieux comprendre en quoi la crise est globale et montrer qu'on ne peut en sortir qu'à la condition de s'attaquer à la logique même du sytème »

Dans leur introduction, « le tunnel est-il sans fin ? », les auteur-e-s soulignent, entre autres, les séries de facteurs qui se renforcent mutuellement, la crise de la dette privée transformée en crise de la dette publique, « La crise de l'économique au financier, du social à l'écologique, du politique à idéologique », l'économie prédatrice et la surexploitation des ressources non renouvelables, la dégradation des rapports sociaux, la machinerie financière comme hors-sol, les rapports à la « nature » et à la science, l'opposition illusoire entre finance vorace et capitalisme industriel soit-disant vertueux…

Elle et ils opposent des choix démocratiques possibles : la bifurcation « vers un modèle de transition sociale et écologique », la place du travail et la remise en cause des prérogatives du capital (socle de droits, diminution du temps de travail, accès aux services non-marchands, primauté de l'intérêt général,etc.)…

Dans une première partie, les auteur-e-s abordent cette crise « qui vient de loin », les évolutions du taux de profit, de la productivité du travail, des inégalités, le capital fictif, les pays dit émergents, les effets sociaux de la crise (polarisation des emplois, précarisation, inégalités salariales), la crise écologique, l'ère de l'Anthropocène…

Elle et ils mettent les crises financières en perspective, leur multiplication, les politiques de libéralisation financière, l'interdépendance des marchés financiers, les innovations et les spéculations, l'accumulation des dettes, les choix délibérés de baisse des recettes fiscales…

Dans une seconde partie, les auteur-e-s analysent les fausses solutions, les politiques monétaires, l'avalanche de liquidités, la baisse des taux et les taux négatifs, les fausses « réformes » bancaires et financières, la titrisation et le développement des marchés de capitaux, la radicalisation des contre-réformes « structurelles », la réduction du « coût du travail », le « verdissement » de la croissance…

Dans la dernière partie « L'épuisement de la croissance économique : moins une catastrophe qu'une occasion de bifurquer », les auteur-e-s soulignent, entre autres, l'insoutenabilité sociale et écologique du système capitaliste et font des propositions en terme de « bien vivre », de bifurcation, de rupture…

Elle et il parlent de rupture, de désarmement de la finance, de contrôle social sur le financement de l'économie, de monnaies locales complémentaires et d'un nouvel ordre mondial international, de « déprivatiser » la monnaie, de réduire le temps de travail, de questions politiques et de choix démocratiques, de sortir du productivisme, « mettre un terme à la marchandisation des activités humaines et du vivant », de laisser les fossiles dans le sol, d'institution de biens publics et de communs, de transition écologique et de transition sociale…

La crise n'est pas une fatalité, les « solutions » néolibérales creusent les conditions des futures crises… le prix de grandes bifurcations sera moindre que celui des catastrophes qui s'annoncent.

« Cette grande transformation ne pourra avoir lieu sans une mobilisation internationale des populations et des mouvements sociaux ».

Si certains points me paraissent discutables, ces analyses et ces propositions sont plus qu'utiles pour de larges débats sur les voies « pour une véritable sortie de crise »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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