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EAN : 9791033913689
352 pages
Harper Collins (05/04/2023)
4.25/5   335 notes
Résumé :
Anna Zeller a été tirée au sort pour devenir jurée aux assises. Une expérience aussi vertigineuse qu’inédite.
Appelée à juger un couple au casier vierge dans un procès pour empoisonnement et meurtre, la jeune femme va voir resurgir son passé. Un passé qui la transporte vingt ans plus tôt, sur une aire de jeux en Bretagne. Le jour où Anna Boulanger est devenue Anna Zeller.
Les jurés ont une semaine pour décider du destin des accusés et s’emparer de leur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
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Oneeee et Bichette m'y ayant mis la pression j'ai dû lire ce livre en trombe 😁! En faites c'est une de mes meilleurs pêches sur Babelio , en passant merci Christophe 😊 chez qui je déniche souvent des perles.
J'ai longtemps été passionnée par les procès juridiques et à une époque où je regardais la télévision je suivais assidûment le programme « Faites entrer l'accusé », et suivait aussi sur le Corriere della Sera les fameux crimes commis en Italie ( le journal est unique en son genre pour ce genre de chronique criminelle ). Pour ma part je n'aurais jamais souhaité être jurée, une tâche trop lourde à porter pour moi. Ici surprise, après un long interval, me voici renouée avec une ancienne passion grâce à un excellent premier roman.

Juger des gens dont on ne sait rien, en ne tenant compte que du crime qu'ils n'ont peut-être pas commis, c'est impossible….
Ces procès qui mettent à nu sans pudeur à la lueur des projecteurs « chaque millimètre de leur peau », permettrait- ils comme le prétend un des jurés de connaître les accusés au bout d'une semaine, mieux que notre propre mère ?
Sans accès au dossier, ne se fiant qu'à ce qui est dit , « aux mots tronqués, choisis, triés , répétés », peut on faire un jugement sain ?
Trancher entre innocence et culpabilité , un abysse insondable ,
aux mains de gens ordinaires desquels on place un pouvoir incommensurable….
Voilà le dilemme d'une jurée, ici face au procès d'un jeune couple au chômage, désargenté, accusé du meurtre d'une vieille tante aisée, par empoisonnement et étranglement. Une affaire qui réveille chez elle , enseignante du même âge que l'une des accusés, une ancienne histoire de famille tragique , que Claire Jéhanno entrecroise efficacement avec le procès en cours ….
L'humanité en chacun des personnages, victimes, accusés ou autres est entrevue avec brio à travers des portraits esquissés à coup de petits détails qui en disent long sur chacun. Les jeux de la mémoire sont déroutantes . L'excellente prose et la construction maîtrisée achèveront de vous tenir en haleine jusqu'à la fin.
N'hésitez pas, un superbe premier roman dans la forme et le fond ! Et merci encore à tous mes amis babeliotes 😊!


« Borges disait : “Dans chaque homme, il y a toujours deux hommes, et le plus vrai, c'est l'autre.” »



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C'est ma Sabine qui, par son retour enthousiaste, a attiré mon attention sur ce livre.
J'aime beaucoup les thrillers juridiques et psychologiques, donc j'ai foncé.
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Anna Zeller, professeur, est tirée au sort pour être jurée dans une affaire de crime par strangulation commis par les présumés coupables, Fred et Lucile.
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Ayant tendance à se dévaloriser, l'héroïne et narratrice est surprise d'arriver jusqu'au procès sans être récusée.
L'affaire réveille des souvenirs perturbants pour Anna. Alors qu'elle était enfant, sa mère a déménagé, plaquant tout et emmenant Anna et sa soeur Maxine loin de leur famille et amis.
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La fuite s'est accompagnée d'un changement de patronyme, le père restant sur place.
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*******
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Si j'ai eu un peu de mal à éprouver de l'empathie pour Anna, alors que j'aimais beaucoup sa soeur, mes réserves se sont envolées au fil des pages.
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J'ai toujours rêvé d'être jurée moi-même, mais je dois dire que même en suivant l'affaire de loin, le doute m'a souvent étreinte.
Quelle responsabilité ! Avoir le sort d'autres personnes entre les mains, les condamner ou les disculper sans le moindre doute.
Après, il est vrai qu'on voit le tout au travers des yeux d'Anna.
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J'avais également un peu oublié comment ça se passe en France... entre le sous-titrage de séries anglaises ou américaines, de livres, ou de films, je suis plus familière avec les procédures étrangères.
Et puis j'ai regardé Bull. Analyse des réactions des jurés. :)
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Bref, chez nous c'est différent.
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L'histoire personnelle de la famille d'Anna est prenante aussi.
Une bonne pioche, donc. Pas un coup de coeur, mais bien placé.
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Je conseille. :)
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Levez la main droite et dites « Je le jure ». Jurez de dire Toute la vérité, rien que la vérité.
Dire la vérité d'accord, mais laquelle ? la mienne ? Ma vérité est-elle celle des autres ?
Anna Zeller est parachutée jurée au procès d'un jeune couple, Frédéric Gagneron et Lucile Moulin, accusé d'avoir empoisonné et étranglé une femme âgée, grand-tante de Frédéric, par cupidité.
Anna se retrouve confrontée à cette épreuve de devoir décider en son âme et conscience du futur de deux personnes, les libérer ou les envoyer en prison pour de nombreuses années. Elle doit se forger la fameuse intime conviction, de la façon la plus objective possible.
Claire Jéhanno superpose un second arc narratif au récit du procès. Car au-delà du nombre inévitable de questions qui vont assaillir la jurée, Anna voit resurgir au cours du procès des images de sa cousine disparue alors qu'elles étaient toutes deux des petites filles, âgées de 8 et 9 ans.
Ce premier texte de Claire Jéhanno s'avère très maîtrisé, bien documenté, je me suis laissé prendre dans les deux histoires avec plaisir, et j'ai tourné les pages avec avidité, pressée de découvrir le verdict du procès et de découvrir où les multiples flash-backs d'Anna allaient l'emmener.
Les zones d'ombre laissées par l'autrice, qui ne nous révèle pas tout, apporte de la crédibilité à l'ensemble. de même, sa représentation des prisons mentales dans lesquelles nous nous enfermons parfois en pensant nous protéger est également très réussie.
« Toutes les deux, on est restées coincées dans le cadre imposé par notre mère. Sa grande règle : « Si c'est pour évoquer le passé, il vaut mieux se taire. » le silence, une camisole pour enfants sages. Les lois apprises dans l'enfance sont les plus insurmontables. » (p.73)
Anna, pour encaisser le choc de la disparition de cousine s'est construit une vérité. Mais que se passe-t-il le jour où les pièces du puzzle de verre éclatent, et qu'il faut admettre que la vérité que l'on s'est construite ne concorde pas tout à fait avec ce qui s'est réellement passé, et éclaire d'un jour nouveau les complexes relations familiales avec ses parents et sa soeur ?
Un premier roman sans prétention qui se dévore sans retenue, qui plaira à de nombreux lecteurs, pas uniquement aux amateurs de romans judicaires. Une lecture idéale pour les vacances.
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Anna Zeller, une professeure trentenaire, a reçu une convocation pour être jurée dans un procès d'assises. Elle est angoissée par cette responsabilité. Il s'agit de juger un jeune couple, Frédéric et Lucile, accusés d'avoir empoisonné la grand-tante de Frédéric avec du Laroxyl et de l'avoir ensuite étranglée. Parallèlement à cela, Anna ne s'est jamais remise d'un drame qui est arrivé lorsqu'elle avait neuf ans, à Tremenc, dans les Côtes-d'Armor, et le procès va réactiver ce traumatisme d'enfance. ● Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce roman très réussi, c'est de voir ce qui se passe dans la tête d'une jurée d'assises, et l'impossible objectivité du jugement. On juge toujours avec ce qu'on porte en soi, avec sa propre sensibilité. ● « La juge Caillebotte nous a expliqué que nous jugions avec ce que nous sommes, qu'il ne fallait pas nous en préoccuper, que, au contraire, la multiplicité de nos vécus nous rendait collectivement plus justes. » ● L'intrigue est très bien ficelée, tout particulièrement l'entrelacement entre l'enfance d'Anna et son rôle dans le jury. J'ai trouvé que pour un premier roman l'autrice faisait preuve d'une grande maîtrise dans la progression de l'intrigue. ● Les personnages sont travaillés, fouillés, notamment Anna, bien sûr, mais aussi sa soeur Maxine, et même les personnages plus secondaires comme les autres jurés, la juge, les parents d'Anna et Maxine. ● le style est agréable, avec quelques échappées poétiques. ● le récit est fondé sur des faits réels, comme l'explique l'autrice à la fin de l'ouvrage, et elle a fait un travail de documentation important pour rendre compte d'un procès d'assises, elle qui n'est pas de la partie. ● La fin du roman, et notamment le verdict, est remarquable. ● Je remercie @FleurDuBien qui m'a fait découvrir ce magnifique premier roman qu'à mon tour je conseille vivement.
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Anna a été tirée au sort pour être jurée d'assises dans le procès d'un jeune couple accusé d'avoir empoisonné et étranglé leur grand-tante Gilberte qui vivait dans l'appartement du dessus.
Tout semble accuser Frédéric et Lucile, pour qui la disparition de la vieille dame aurait sonné le glas de leurs soucis financiers.

Cinq jours de procès à raison de dix heures par jour, cela offre 50 heures pour décider de leur avenir.
Se forger une intime conviction tout en restant impartial et ne rien laisser paraître de ses impressions, telle est la dure tâche qui incombe aux 6 jurés, assistés de 2 magistrats et de la présidente. Ensemble, ils vont devoir prendre une décision cruciale.
Entre le meurtre et l'assassinat, la pulsion ou la préméditation, la peine de prison varie de 20 ans à la perpétuité.

« Être juré est une expérience qui ne s'oublie pas. »
Il ne s'agit pas seulement d'étudier des actes. Pour juger, il faut effectivement comprendre les personnes.

Durant cette pénible semaine d'audiences et de débats, Anna sent resurgir les douloureux souvenirs d'un drame qui la marque depuis son enfance. Il y a 22 ans, sa cousine Aurore a disparu à Trémenc un soir survolté de match de foot. Un moment d'inattention et l'enfant s'est volatilisée.
L'enquête est restée au point mort et Aurore n'a jamais été retrouvée.
Le mutisme de sa soeur Maxine qui était présente lors de l'enlèvement, l'éclatement de sa famille, la rupture avec son père, l'acharnement médiatique qui l'a forcée à changer de nom, autant de traumatismes qui s'ajoutent à la pression du procès. Anna se sent au bord de l'implosion.
Et si les apparences étaient trompeuses ? La vérité a plusieurs visages surtout lorsqu'on change de point de vue.

Je remercie Babelio et sa masse critique spéciale pour la découverte de ce premier roman très réussi. Claire Jéhanno nous plonge dans les turbulences de la tête d'Anna, au coeur d'un procès d'assises dont on suit le déroulement au jour le jour.
L'écriture sans fioritures mais tout en sensibilité donne une profondeur aux personnages dont la psychologie est disséquée sous la lumière crue des terribles faits.
Basé sur des faits réels, le roman met en lumière la position difficile des jurés et des responsabilités qui leur incombent mais également le rôle des magistrats et des présidents dont il faut saluer le travail au quotidien.
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critiques presse (1)
LeMonde
17 juillet 2023
La fiction de Claire Jéhanno répond aussi bien à l’appétit du lecteur pour les histoires et les enquêtes à rebondissements qu’à son désir de sonder les abysses de l’esprit humain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
... et je vivrai non plus à moitié, je te le jure, je vivrai pour deux.
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Une fois tous les jurés réunis dans la salle, la présidente frappe deux fois dans ses mains pour demander le silence. Elle a le teint chiffonné des gens qui travaillent trop et l’éclat de ceux qui adorent ça. Ses yeux verts entourés de ridules, son ton formel, presque impérieux, disent autant son autorité que sa bienveillance. Cela fait deux ans qu’elle préside la cour d’assises de Chartres.
Commenter  J’apprécie          90
C’est le dernier témoignage de la journée et il ne commence pas par l’habituel serment. La famille proche des accusés n’y est pas obligée. La justice préserve les parents d’un éventuel dilemme moral : se parjurer ou prononcer une vérité nuisible à leur filiation. Autrement dit, la loi n’oblige pas à trahir sa propre famille.
Une mère, qu’est-ce que c’est sinon l’inconditionnel, l’assurance d’être aimé, la permanence du sentiment ? En théorie, en tout cas. La mienne n’a pas dû lire le contrat jusqu’au bout.
(p.168)
Commenter  J’apprécie          200
Lorsque l'on sort un souvenir du placard, c'est toute la pile qui menace de s'effondrer. Faut-il alors s'en préserver ? Eviter le bazar, rester bien rangé ? ... Je crois que la mémoire sait choisir pour nous, qu'elle sélectionne ce que l'on peut garder de ce qu'il faut effacer. Je crois que la mémoire est aussi le ciment d'une famille. Calcaire, argile, sable. Un mélange friable et solide à la fois.
Commenter  J’apprécie          210
La fin de l’interrogatoire de Sylvie Gagneron m’a donné le tournis. L’idée que Frédéric s’empêche de parler pour ne pas décevoir sa mère, pour ne pas rompre les liens avec elle, m’a ébranlée. Je crois même que ça a bougé quelque chose en moi. Quelque chose d’infime, comme un rayon de lumière qui vient se poser sur un mur à l’endroit exact d’une fissure.
Lorsque je m’empêche de parler d’Aurore à Maxine, j’agis comme la mère de Frédéric. Je mets des œillères. Ce qui m’apparaissait comme un instinct de protection envers ma petite sœur n’est en fait qu’un élan d’égoïsme. C’est moi que je cherche à protéger. Moi et mes souvenirs emballés dans du papier bulle.
Même après avoir laissé le journal sur la table du petit déjeuner, je me suis claquemurée. Toujours incapable d’en parler à la bonne personne. Côme, très bien, ça m’a libérée. Mais pas Maxine. A la crémaillère, j’évitais encore de prononcer le prénom d’Aurore devant elle.
Il en faut de la lâcheté pour ignorer la douleur des autres. Pire, pour l’utiliser comme excuse. Je pensais faire barrière, je me suis cachée sous terre.
Commenter  J’apprécie          60

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Vidéo de Claire Jéhanno
VLEEL 249 Rencontre littéraire Claire Jéhanno, La jurée, Harper Collins
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