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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un vrai choc. Ce livre est profondément dérangeant. Dérangeant par l'histoire de violence gratuite qu'il raconte. Dérangeant par son style haché, dur et étrange. Dérangeant par ses personnages qui déraillent et basculent dans la folie et la fureur. Dérangeant par certaines scènes de sexe très glauques. Dérangeant par sa vision sombre de la famille, de l'amour ou de l'amitié. Dérangeant par toute la haine qu'il véhicule.

D'autant plus dérangeant qu'il s'inspire d'un fait divers réel et que Rainer a vraiment existé et commis de tels actes...

Je ne peux donc pas dire que je l'ai aimé. Disons plutôt qu'il m'a déstabilisée et laissé un vrai sentiment de malaise. Pourtant, je suis contente de l'avoir lu. Pourquoi ? Parce qu'il représente la face sombre de la vie et est en ce sens très intéressant. Et parce qu'il m'a fait découvrir une auteure à la voix singulière, complètement dénuée d'optimisme, mais certainement pas de talent. J'ai même cherché des infos sur Elfriede Jelinek après cette lecture, ce qui est rare chez moi, et découvert sans surprise une personnalité torturée, en conflit avec le monde entier et à la source de nombreuses polémiques. Une auteure qui a décroché le Prix Nobel mais ne fait pas l'unanimité dans le monde littéraire. Qui a écrit notamment La Pianiste, dont a été tiré un film qui m'avait paru tout aussi dérangeant, et que j'ai ajouté à mon Pense-bête parce que j'ai envie de renouveler le 'Choc Jelinek' un jour et de mieux comprendre cet univers obscur et effrayant.

Merci à Gwen/Challenge Nobel pour la découverte de cet Objet Littéraire Non Identifié qui ne m'a pas laissée indifférente.
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Les exclus est inspiré d'un fait divers sanglant qui a beaucoup frappé l'opinion publique en 1965. Si vous ne voulez rien savoir, ne lisez pas la 4e de couverture qui raconte l'essentiel... (quelle manie!). le roman ne révèle ce fait divers qu'à la fin et décrit les relations entre 4 adolescents:

Sophie, issue de la haute bourgeoisie, qui attise le désir de Hans de milieu plus prolétaire.

Les jumeaux Rainer Maria (hommage des parents à Rilke) et Anna dont les parents appartiennent à la petite bourgeoisie, le père étant un ancien nazi. Rainer est un littéraire qui ne jure que par Sartre et Camus qu'il cite plus ou moins avec bonheur à qui veut bien l'écouter. Anna est pianiste. Elfriede Jelinek a inventé ce personnage d'Anna pour faire partie de l'histoire. Dans la réalité Rainer avait un frère jumeau.

Pour passer le temps et affirmer leur révolte empreinte de nihilisme, ils élaborent des projets d'agressions, de vandalisme... Ils évoquent les personnages des films d'Haneke dans Funny Games ou Benny's Vidéo. La première séquence du roman décrit une de ces agressions sans qu'on puisse véritablement la resituer dans la chronologie de l'histoire.

Le style est à la fois descriptif et subjectif, nous faisant partager tour à tour la vision de chaque personnage au travers de son propre rapport au langage et à la culture. Il y a également un certain nombre de réflexions sociologiques et politiques assez complexes dont je n'ai pas toujours bien compris la teneur. Mais non seulement elles n'entravent pas le cheminement du récit mais elle l'enrichissent considérablement.

C'est assez grinçant, jamais complaisant. Il y a d'ailleurs très peu de scènes de violence visuelle même si celles ci sont impressionnantes. La violence est plutôt dans la détresse profonde de ces jeunes gens derrière leur apparente indifférence. Toute la fin du livre est un crescendo émotionnel qui ne laisse pas forcément intégralement présager de son issue.

Un univers et un style complexes, dérangeants et enrichissants.
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Un roman à l'écriture exigeante, qui dissèque sans concession une société autrichienne hypocrite et violente à travers la vie de quatre adolescents quelques années après la brutalité de la seconde Guerre mondiale. le personnage de Rainer me semble particulièrement intéressant. Son pseudo intellectualisme ne lui sert qu'à se protéger de la honte et de la haine que lui inspirent ces propres parents. Ce refoulement, cette "tromperie" sur lui-même vont le conduire tout droit à la tragédie.
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