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Critique de Lutin82


Les Araméris, avec à leur tête le grand-père de Yeine, gouverne d'une main de fer les 100 000 royaumes, ils tiennent leur légitimité de Itempas, le Dieu de l'ordre, de la rectitude,…qui a gagné guerre l'opposant à Nahadoth et leur soeur, Enefa. le monde est donc dirigé suivant les principes du vainqueur, les perdants ont été asservi à la famille régnante actuelle pour services rendus, ils sont leurs armes et leurs esclaves à la fois.

N.K. Jemisin nous présente toute une cosmologie proche du Brahman : à l'origine n'existe que le seul Maëlstrom dénué de toute vie, avant la naissance d'une trinité de Dieux primordiaux. Dans la mythologie africaine, les divinités sont liées à l'eau, et ce n'est pas le cas ici. L'équivalent d'Enefa, est la déesse de l'aube et du crépuscule, alors que dans Les Cent Mille Royaume il s'agit plutôt de celle de le vie à l'image de Brahmâ, la force créatrice. Itempas représente la rectitude mais surtout la force conservatrice et ordonnée de l'univers, tel Vishnou. Enfin, Nahadoth est à l'image du chaos, et difficilement plus proche de Shiva aux mille visages, sa force « destructrice », porteuse de changement.

Les concepts demeurent proches et il est difficile de trancher, sans doute peut-on associer les deux sources d'influence hindoue et africaine, ce qui ne fait que renforcer la richesse du panthéon construit.

Malgré son jeune âge, Yeine est ennu de la Darène, rôle qui consiste à le diriger. Elle a été formée pour cela, ainsi, ce n'est pas une ingénue mièvre et sans aucune ressource qui débarque à Ciel. Or, La jeune femme n'est pas préparée à ce qu'il attend dans ce repère de vipères toutes plus malsaines les unes que les autres.

Les cousins, héritiers en titre sont assez opposés, et plutôt caricaturaux, une larve d'homme et une harpie. Mais ce sont les dieux les véritables protagonistes dans cette histoire. Avec un Naha versatile, changeant et charismatique au possible ainsi que Seidh toujours touchant, affectueux et parfois cruel tel l'éternel enfant qu'il représente.

Au final, je suis plutôt convaincue par ce premier tome et l'attribution du prix Locus ne me semble pas volé, surtout que cette fantasy n'est pas dénuée de fond. En effet, difficile de ne pas percevoir une critique dans l'attitude suprémaciste des Araméris, ou avec la présentation de centaines de pays chapeautés par une organisation supranationale souvent attentiste. D'autres sujets plus délicats y sont abordés comme l'inceste, le viol, l'abus,….

Toutefois, il y a quelques défauts (de jeunesse) avec des antagonistes manquant de subtilité, une intrigue classique, une attirance physique de Yeine pour Nahadith qui fait un peu girly (rein à voir avec de la romance!), et quelques scènes de sexe superflues. Il y a un déséquilibre entre la cohérence et la densité du panthéon présent, et l'intrigue de cour plus mesurée.

Critique plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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