« Je vois bien qu'il s'agit d'une question d'appartenance. D'avoir sa place. Grâce à qui a-t-on sa place ? Si tant est que l'on en ait une ».
Chaque être humain veut se sentir à sa place. Intégré. Accepté. Reconnu comme tel. Et ce, dans n'importe quel domaine, que ce soit dans sa famille, parmi ses amis, ses collègues, ou même sur un site littéraire que je ne nommerai pas.
Ce roman traite de cette question essentielle, ainsi que du couple, de l'art, de l'appartenance à une religion, de la parentalité et de la solitude.
Vaste programme !
En une « narration serrée à l'écriture ramassée », comme il est dit sur la 4e de couverture, cet auteur danois que j'avais adoré dans les « Portes de fer » nous promène de Londres à Copenhague, des prémices d'une relation amoureuse au couple uni malgré la différence de caractère, de la jeunesse hésitante et révoltée à la sérénité apparente de la maturité.
David et Emma s'aiment encore, et à l'occasion d'un souper où Zoé, leur fille, leur présente son amoureux, un Pakistanais musulman, ils vont creuser chacun leur passé et approfondir leur présent: relations avec leurs parents, rapport avec la religion (David est Juif mais se déclare athée), souvenirs du premier choc amoureux, départ pour d'autres contrées et tout cela mène à la question que chacun se pose, l'accomplissement de soi. Car Emma est artiste mais n'a jamais exposé. Leur fille est artiste mais expose pour la première fois.
Double élément déclencheur, celui de cette première fois : celui de l'amour et de la reconnaissance professionnelle…
J'ai aimé l'idée de ce roman, ce questionnement incessant sur soi, j'ai été agacée à quelques moments par les longueurs. Les romans de
Grondahl dévoilent une psychologie fouillée à l'extrême, et ça me plait. Mais de temps à autre, j'ai besoin de respirer avec un peu d'humour, ce que je n'ai pas pu faire ici, un peu trop engluée dans les problèmes que les deux protagonistes se trouvent.
Mais est-ce que ce sont vraiment des problèmes ?
De toute façon, si ça les aide à trouver ou plutôt à conforter leur place dans leur couple, ça ne peut être que bénéfique, non ?
Vive le questionnement!