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Critique de Bruno_Cm


Je remercie Babelio et les éditions pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Ce livre a beaucoup de qualités. D'abord, il est assez prenant, captivant. On a envie de suivre les événements, de connaître le sort et le passé du personnage principal dont on est souvent dans les pensées. On est presque le personnage.
J'ai parfois eu l'impression de lire une sorte de Dostoïveski contemporain. D'ailleurs si le livre avait été signé par le génie russe, on aurait parlé de chef-d'oeuvre. Mais nous sommes maintenant, en 2018, et donc on n'attend plus cela. Bref, pourquoi je fais cette comparaison ? Parce que les personnages, sont quelque part tous un peu étranges, un peu fous, et qu'ils semblent tous sur le point de basculer, on joue avec ces points. Personne n'est tout blanc ou tout noir. Même si on parle de généalogie du mal et qu'on cible le "héros" comme étant le Mal et qu'il y a une progression croissante dans ce qui est commis ou dans les éléments qu'on nous apporte, il reste un attachement à ce personnage, une envie de rédemption ou une envie qu'il s'en sorte. La fin à cet égard nous laisse libre d'imaginer ce que bon nous semble. Une fin avec des points de suspension, dirais-je.
Il y a du Dostoïevski dans l'aspect psychologique des personnages, ou psychatrique. L'auteure s'essaie au diagnostic, à l'explication d'une construction d'une folie, mais ce n'est pas non plus purement scientifique, c'est adapté, c'est pas tout à fait ça, c'est un peu à côté...
Il y a du Dostoïevski, celui de Crime et Châtiment. Oui, je trouve.
Il y a du Dostoïevski parce que parfois c'est chiant, détails ennuyeux, répétition de pensées ou/où on avance en spirale, c'est parfois un peu lent ou comme au ralenti...

Mais l'histoire est actuelle, avec les codes contemporains, et on constate du coup que la Corée est très occidentale, ou en tout cas très "globale", la globalisation est passée par là. Il n'y a pas un côté spécifique coréen. (Contrairement au côté hyper russe chez Dosto.)

L'écriture ne recèle pas d'une myriade de pépites littéraires, mais est correcte et nette. Pas déplaisante. le souci des détails a son importance, comme dans un polar. Car ce livre est aussi un polar. Peut-être même essentiellement ?

Je n'ai pas trouvé optimale l'utilisation du "journal" de la mère, il y a selon moi des incohérences. Des descriptions de journées qui sont un peu factices pour expliquer le déroulement des choses, mais qui donnent l'impression d'un "comme par hasard, ces descriptions, et informations tombent bien", il n'y a pas de fausses pistes, tout est trop tracé, pas tant de surprises non plus du coup... Mais il est vrai que si l'auteure s'était amusée un peu plus à essayer de nous perdre ou de nous donner du détail inutile ou inopportun, le livre aurait été vraiment long et peut-être indigeste. (Je me demande d'ailleurs combien de pages ont été supprimées, combien de passages mis au rebut... par l'auteure ou les éditeurs...)

Bref, une lecture qui en valait la peine, un livre avec beaucoup de qualités, imparfait ou trop parfait dans son genre, je me demande dans quelle mesure l'auteure est contente du résultat final, et quelles sont ses frustrations à elle...
Ce livre n'est pas un essentiel, pas un polar mémorable ni un thriller psychologique mémorable non plus, mais c'est un "bon" livre.
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