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EAN : 9782367270449
516 pages
DeCrescenzo (06/05/2016)
4.09/5   17 notes
Résumé :
Choi Hyeon-su souffre du syndrome de la « main étrangère », une af ection neurologique qui provoque des mouvements incontrôlables de sa main gauche. Sa carrière de sportif de haut niveau brisée net, il surveille désormais un barrage fluvial. Ivre du matin au soir, il renverse cette nuit-là une enfant en rentrant chez lui. La fillette n’est pas morte, mais sa main « capricieuse » finit le travail : elle étrangle la petite fille. S’enfonçant chaque jour un peu plus da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Fils de meurtrier…C'est l'étiquette que la société a collé sur le front de Seo-weon. Depuis que son père, Choi Hyeon-su a commis une série de meurtres au bord du lac Seryeong. Seo-weon avait onze ans et les actes de son père l'ont condamné à une vie d'errance. Rejeté par sa famille, obligé de quitter l'école, il vit avec Seung-hwan, ni un ami, ni un parent, juste un homme qui a vécu quelques semaines avec les Choi au moment du drame. Ensemble, ils ont parcouru la Corée à la recherche d'un endroit tranquille et anonyme, traqués par la presse, sans cesse obligés de fuir les rumeurs, les insultes, le rejet.
Désormais, Seo-won a dix-huit ans. Condamné à mort, Hyeon-su est sur le point d'être exécuté et Seung-hwan disparaît en lui laissant un manuscrit qui relate les évènements du lac Seryeong. le moment est venu pour le jeune homme de se confronter à ce passé qui lui colle à la peau et d'affronter un ennemi tapi dans l'ombre : Oh Yeong-je, le père de Se-ryeong, la première victime de Hyeon-su, qui réclame vengeance.

Les nuits de sept ans, c'est d'abord un lieu. le lac de Seryeong, son village bas, son village haut, son échangeur autoroutier, son barrage hydraulique, ses bois sombres, son jardin botanique et La Résidence où logent les employés du barrage. Un endroit isolé, inhospitalier, voire dangereux, toujours dans la brume. Sous le lac, l'ancien village englouti cristallise les légendes des habitants alentours.
Les nuits de sept ans, ce sont aussi des personnages. Ambivalents, victimes et coupables, aux prises avec les affres d'un destin qui leur est peu favorable. Morts ou vivants, présents ou disparus, ils pèsent sur les évènements de tout le poids de leurs sentiments, leurs émotions, leurs actions.
La première victime, la petite Se-ryeong, onze ans à peine. Onze ans de coups, d'humiliations. Une trop courte vie sous la coupe d'un père obsessionnel, pervers narcissique. Sa mère, Mun Ha-yeong, qui a fui le domicile conjugal, dans l'espoir souvent déçu d'échapper à son mari.
Choi Hyeon-su, ancien joueur de base-ball, désormais chef de la sécurité du barrage. Sa carrière sportive a été brisée par le syndrome du bras étranger. Son bras gauche, qu'il a surnommé ‘'le massacreur'' ne répond plus à ses ordres, agit par sa propre volonté. Depuis, il noie dans l'alcool ses rêves envolés, son mariage bancal, le fantôme de son père qui le hante depuis ses onze ans. Sa seule joie est son fils Seo-won qu'il aime plus que tout au monde. Sa femme Eun-ju n'est plus qu'une mégère acariâtre. Elle rêvait d'une vie facile, d'aisance financière, de rejoindre au moins les classes moyennes sur l'échelle sociale, elle se retrouve avec un mari alcoolique et lâche et ressasse sa rancoeur en travaillant sans relâche pour atteindre ses ambitions malgré lui.
Quand la famille s'installe dans le pavillon n°102, le locataire déjà présent accepte de partager la chambre de Seo-won. C'est un plongeur qui se rêve écrivain. D'emblée, Seung-hwan s'attache à son petit colocataire et protège son chef, Hyeon-su.
Et bien sûr, il y a Oh Yeong-je, le père de Se-ryeong. Quelqu'un a tué sa fille, sa chose, sa propriété et il est près à détruire le meurtrier en lui causant le plus de souffrances possibles.
Les nuits de sept ans, c'est, enfin, une claque littéraire. Un polar magistralement construit qui brasse les époques et les points de vue, sans être répétitif et avec un suspense qui va toujours crescendo. Un roman riche, fouillé, psychologique, une plongée dans les eaux troubles du lac Seryeon et dans les tourments de l'âme humaine. Une réussite totale.

Je remercie Cristie, du blog Depuis le cadre de ma fenêtre, ainsi que Franck de Crescenzo des éditions Descrescenzo pour ce cadeau.
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Comme avec le premier roman que j'avais lu de cet auteur (Généalogie du mal), j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, essentiellement en raison des prénoms coréens qui se ressemblent beaucoup et n'impliquent pas pour le lecteur français de savoir tout de suite s'il s'agit d'un homme ou d'une femme. Il y a aussi un plan des lieux, ce qui est une très bonne idée, mais en fait il est assez illisible, et ma lecture s'est faite plus aisée à partir du moment où j'ai décidé de ne plus m'en servir ! Ce n'est pas un polar, l'essentiel des faits est connu du lecteur dès le début, mais quel thriller ! le roman commence par un prologue (le matin du 12 septembre 2004 raconté par Seo-Weon, 11 ans, fils d'un «meurtrier psychopathe»). Suit une première partie qui se passe sept ans plus tard, qui nous raconte ce qu'est devenu Seo-Weon, harcelé, rejeté par les membres de sa famille et pris en charge par Seung-Hwan. A la fin de cette courte partie l'adolescent se pose beaucoup de questions et se retrouve avec un manuscrit de Seung-Hwan. Et là le roman commence à révéler sa construction remarquable, le manuscrit relate le drame en nous le présentant de différents points de vue. C'est le coeur du roman, qui prend tout son sel quand le lecteur comprend que l'histoire est plus complexe qu'il n'y paraissait. Quand à la fin, c'est peu dire qu'il y a beaucoup d'action. Les personnages sont très fouillés psychologiquement, les motivations et les comportements de tous les acteurs du drame sont rendus crédibles. le lecteur, tout comme Seo-Weon, ne sait pas ce qui, dans le récit, concerne les faits et ce qui est romancé par Seung-Hwan, faute d'éléments concrets. Des insertions de courriers ou d'enregistrements rythment la narration et fixent quelques certitudes. Et puis il y a le décor et l'atmosphère. Les événements de 2004 se déroulent exclusivement à Seryeong (qui est le nom du village, du lac, mais aussi de la première victime Se-Ryeong), cadre austère, peu hospitalier, toujours dans les brumes, et d'autant plus lugubre que presque tous les événements se passent la nuit. Sept ans plus tard le cadre du hameau du phare, quoiqu'un peu plus accueillant, est encore plus isolé et dangereux, par contre c'est le lieu où le jeune héros va finir par sortir de sept ans de brouillard ! Bref, un roman passionnant et une romancière très talentueuse.
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Seo-weon, 18 ans, est le fils d'un meurtrier. Les événements dramatiques s'étant déroulés au barrage Seryeong sept ans plus tôt qui ont conduit son père en prison pour meurtre continuent à détruire sa vie : impossible pour lui de demeurer longtemps au même endroit, dès que son identité est connue, sa vie vole en éclats. Suite à la disparition de son ami et gardien, présent comme lui sur les lieux du drame à l'époque, Seo-weon est contraint de se replonger dans son passé où l'attend une vérité infiniment plus sombre et complexe que celle que les médias et la police ont retenue des faits.

Ce qui fait de ce polar une réussite selon moi, et ce qui m'a rendu assez pénible de devoir de temps à autre le poser, est l'efficacité de sa construction. Dans le manuscrit que découvre Seo-weon et qui relate le drame survenu sept ans plus tôt, l'auteure alterne les points de vue entre les différents protagonistes : la mère et le père du jeune homme, le père de la fillette assassinée et Seung-hwan, ami et gardien de Seo-weon et auteur du texte. Ces focalisation internes successives permettent d'une part au lecteur de développer de l'empathie pour un personnage présenté dans un premier temps comme un monstre, et d'autre part autorisent l'auteure à ralentir le temps au point de relater les deux semaines fatidiques en plus de 400 pages, montrant un même moment du point de vue de chacun des protagonistes et revenant ainsi sans cesse en arrière dans le temps. Autre aspect intéressant de la mise en place du suspens ici, le fait que le lecteur découvre petit à petit et au même rythme que Seo-weon dans quelle mesure il peut accorder foi à un texte relatant certes les faits mais se présentant comme leur relation romancée, celle-ci étant donc sujette dès le début à caution, bien des éléments ne semblant pas pouvoir être connus de l'auteur de ce récit enchâssé.

Au-delà de ce mystère que Jeong You-jeong dévoile patiemment et méticuleusement, les nuits de sept ans s'offrent comme une réflexion habile sur les liens qui unissent parents et enfants, sur la difficulté, la douleur d'assumer certains héritages familiaux. Il ne s'agit pas seulement de l'alcoolisme, des violences conjugales d'abord subies puis infligées, les personnages tentent par tous les moyens d'échapper à une misère, à une destinée auxquelles leur naissance semble les avoir condamnés. À travers Seo-weon, l'auteure évoque la quasi impossibilité (socialement comme humainement) de vivre en étant l'enfant d'un criminel dans une société qui n'hésite pas à punir le fils pour les péchés du père.

Quelques ficelles m'ont paru, dans la conclusion, un peu trop faciles, presque grossières. Peut-être aurais-je préféré que le dénouement soit un peu moins clair, un peu moins « propre », et que certains événements demeurent dans l'ombre, privés de résolution. Au-delà de ce léger point noir, Les nuits de sept est un ouvrage aussi efficace qu'intelligent, tant du point de vue de la forme, de la mise en oeuvre du récit, que du fond. Un très agréable moment de lecture pour lequel je remercie Babelio et les éditions Decrescenzo.
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Quel réel plaisir de pouvoir lire un thriller qui nous vient d'Asie et plus particulièrement de Corée du Sud. Je remercie donc les Editions Decrescenzo et le Masse critique de Babelio pour m'avoir permise de découvrir cet ouvrage ainsi que son édition spécialisée dans la traduction française de littérature coréenne.

Pour résumé, un ancien joueur pro de baseball raté, Hyon-su, s'est reconverti dans la sécurité. Nommé chef de sécurité d'un barrage de province, il tue accidentellement une préadolescente alors qu'il était en état d'ivresse et qu'il roulait sans permis. Pris de panique, il immerge le corps dans le réservoir du barrage. Mais quelques jours plus tard le corps de l'enfant sera repêché. A la fois coupable et victime, il ne peut échapper à la voie que lui a tracé la destinée.

Tout d'abord, le roman est fait d'une façon très structuré et travaillé ( comme le sont également les personnages). le roman va adopter selon les chapitres et le déroulement de l'histoire, deux points de vues différents. En premier, celui de Seo-Won, le fils de Hyon-ju, qui nous raconte à la première personne le déroulement, au présent, de ce qui se passe 7 ans après le drame. En second, c'est sous forme de roman écrit par Seung-Hwan, l'un des protagonistes de l'histoire, que va nous être conté une grosse partie du passé. Dans ce passage là,c'est à dire une grosse partie du roman, tout va nous être expliqué en détail y compris et particulièrement le décor et les personnages. En effet, chaque individus de l'histoire à son propre caractère, et est très repérable par celui-ci. L'auteur a réellement fait un travail de maître pour cet ouvrage.


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C'est la première fois que je lis un roman d'un auteur asiatique. Ça n'a pas été évident au début avec les prénoms, car non seulement ils ne sont pas faciles à prononcer (tout en n'étant pas sûre de les prononcer correctement...), mais en plus ils se ressemblent tous plus ou moins... Mais j'ai quand même fini par m'y faire.

Je reste plutôt mitigée sur cette lecture. Pour un thriller, je m'attendais à ce qu'il y ait du suspense, des rebondissements. Et il n'y en a pas, ou du moins très peu : on sait dès le début comment la fillette est morte, ce qui s'est passé et ce qui a conduit à ce drame. On suit juste le cheminement des enquêtes, celle de Seung-Hwan et celle du père de la fillette. Tous les éléments qui leur manquent, le lecteur les connaît... Il y a juste un peu de suspense sur la façon dont le père met en place petit à petit sa vengeance, et un petit peu à la fin également.

C'est un peu dommage... Parce que c'est très bien écrit, les personnages sont bien "travaillés", les décors et l'environnement dans lesquels se déroule l'histoire également. On se rend compte clairement du travail de l'auteure : le déroulement et l'enchaînement des événements, les détails, les caractéristiques des personnages, etc... sont sacrément bien couchés sur le papier, sacrément bien peaufinés.

Alors je ne dis pas que je n'ai pas aimé, mais je ne peux pas dire que j'ai adoré non plus. Une lecture plutôt plaisante mais pas exaltante. Pas mal, voilà tout...

[Lu en juillet 2020]
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Hyeon-su est retourné vers la fille. Fléchissant un genou, il s'est accroupi à côté d'elle. Un visage étrange et effrayant accrochait son regard. La fille était exagérément maquillée ; le fard appliqué sur les paupières faisait de ses yeux deux trous noirs ; entre les lèvres éclatées, la chair rose d'une gencive sans dents s'offrait à la vue. Et à côté d'elle, il restait là, lui qui courait à sa perte : conduite sans permis, en était d'ivresse, accident meurtrier...
Ce n'était pas possible. Ce n'était pas juste. Il n'avais jamais fait de mal à une mouche. Il n'avais jamais commis de crime, il n'avais jamais mis les pieds en prison. Il n'avais jamais fait suer personne. Il n'avait jamais eu de rêve de grandeur, il se contentait du bonheur de pouvoir nourrir sa famille, élever son fils, se payer un verre de soju de temps en temps.
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Je ne garde aucun espoir dans les rapports humains même si on fait parfois preuve de sympathie envers moi. Rien ne me trouble, quelles que soient les circonstances dans lesquelles je me trouve. Je sais. L'embarras est une réaction normale à la surprise. La fureur résultant de l'humiliation est une réaction saine. Répondre à l'amitié par l'amitié est humain. C'est ainsi que les adolescents de mon âge réagissent. Seung-hwan m'a dit que je devais vivre comme eux. Je lui ai répondu qu'il devait omettre "comme eux" dans sa phrase.
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Pour elle, le stress était l'un des prétextes préférés des lâches. Tous les êtres vivants étaient selon elle voués à subir la pression. Chacun devait se battre jusqu'au bout pour abattre tout ce qui menaçait sa survie. Ainsi à défaut de la vaincre, il fallait au moins savoir lui cracher dessus. C'était sa manière de vivre à elle.
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Son front plat comme si une vache avait marché dessus heurtait Yeong-je. Non, c'était la femme qui l'irritait, dans son ensemble. Sa peau fine comme du parchemin, des expressions faciales sans profondeur, des yeux rusés scrutant son interlocuteur... Le pire, c'était son corps flétri comme une feuille de chou fanée. On aurait plutôt troué un quartier de viande de bœuf pour s'ébrouer dedans plutôt que de la baiser.
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Demander à un buveur où et pourquoi il a bu est aussi utile que de demander à un mort pourquoi il est mort.
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