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EAN : 9782072680397
224 pages
Gallimard (16/02/2017)
3.46/5   83 notes
Résumé :
En vacances à Paros, dans les Cyclades, le narrateur rêve à Noirbourg. C’est là que douze ans plus tôt, il a entamé sa carrière d’enseignant, au collège Barbey d’Aurevilly, «en plein Cotentin, au carrefour de trois routes à quatre voies». Là que débarque un beau matin Joël Jugan, ancien leader du groupe d’extrême gauche Action Rouge. Qui s’attable à la terrasse de la Brasserie de Paris et commande une bière Jupiter, comme autrefois. Après une série de braquages et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Je me suis avancé vers Jérôme Leroy et me suis excusé . Excusé de n'avoir lu aucun de ses livres et donc de ne pas pouvoir en parler avec lui . J'aurais été bien goujat de repartir sur ces mots et je lui ai donc demandé de me proposer l'un des nombreux titres posés sur l'étal , devant lui . Aussitôt dit , aussitôt fait , et je repars avec " Jugan " , dédicacé , of course , comme il se doit , avec amabilité .
Aujourd'hui , c'est fait , j'ai découvert l'univers Jérôme Leroy et m'est avis que nous nous retrouverons bientôt pour de " nouvelles aventures "....
D'abord , quelle belle écriture, alerte , enlevée , maîtrisée , poétique , efficace , des dialogues ciselés, une grande justesse dans le choix d'un vocabulaire parfaitement adapté à la situation . Ça , c'est dit , mais il faut bien le répéter, un " bon roman " se doit d'être bien écrit et je trouve que cet auteur sait , et fort bien écrire .
Ensuite , choisir le cadre de l'action: le Cotentin , une région que je ne connais pas ( encore , décidément , que de lacunes , j'espère que ma retraite durera longtemps....) .Le Cotentin et ....Noirbourg , une petite ville de 50 000 habitants.
Noirbourg , vous connaissez ? Non , ah , enfin , je ne suis pas seul .Noirbourg , ville vers laquelle on ne se précipite pas à moins que l'administration ne vous y envoie pour votre première affectation d'enseignant , le premier poste pour un lieu , il faut le dire , pas vraiment plébiscité, pas forcément " glamour "...Et oui , " dura lex ...sed lex " . Enfin , ce premier poste au collège de Noirboug , sachez - le , il va coller à la peau de son " heureux gagnant " pendant toute sa vie . Normal , me direz - vous , tout enseignant garde ancré en lui le souvenir d'un premier poste ...STOP !!! Je ne parle pas de cela , non , pas du tout . Noirbourg , comment dire , ce sera votre hantise , le souvenir qui vous taraudera au plus profond de vos rêves, votre pire cauchemar , gluant et collant comme un chewing - gum ....
C'est qu'à Noirbourg , voyez- vous , il y a L Histoire et ...des histoires .C'est là qu'un groupe d'extrême - gauche a fait parler de lui et c'est là qu'un de ses anciens leaders , Jugan , revient ,après une longue peine de prison ....Jugan...défiguré...Jugan....Je vous parlerais bien de lui mais c'est tellement bien fait par l'auteur que je n'ai pas très envie de " m'y coller " , pas plus que je n'ai envie de revenir à Noirbourg . Le Cotentin , oui , Cherbourg , oui , Noirbourg , non....Il n'y a bien que des jeunes enseignants pour s'y rendre , malgré eux...D'ailleurs , c'est un jeune prof qui est le narrateur alors je lui cède volontiers la place pour vous guider sur un chemin tortueux , implacable , noir, très noir , dans les pas de Jugan , un personnage qui ......
Bon courage à vous , moi , le Cotentin , ce sera pour plus tard , je reste dans mon Limousin , chacun ses problèmes....et des problèmes , à Noirbourg....
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Décidément, la révolution, l'engagement, le combat pour ses idéaux sont des thèmes qui inspirent la rentrée littéraire. Si Ah ! Ca ira... de Denis Lachaud donne à entrevoir les prémices d'un espoir d'amélioration du monde par la prise de conscience du peuple, le tableau que dépeint Jérôme Leroy avec ce Jugan est plein de noirceur, de sang et de fureur. D'une beauté violente d'où naît une sorte de fascination, comme celle qu'exerce le héros monstrueux du livre sur une innocente jeune fille.

Pas d'anticipation ici, pas de regard sur l'avenir mais un retour sur le passé qui hante le narrateur. Dix ans auparavant, il a été le témoin passif d'une série d'événements atroces au sujet desquels il n'a pas encore réuni tous les éléments susceptibles de lui apporter une forme de compréhension. Régulièrement, il rêve. Régulièrement, il refuse d'aller au bout de ses rêves aux relents toxiques. Cet été pourtant, au soleil de Paros, il laisse ses pensées suivre leur cours, dévoilant progressivement au lecteur les bribes de son histoire. Terrible contraste entre la lumière de l'île grecque, tout en blancs et en bleus et la noirceur du récit qui révèle peu à peu la monstruosité de Jugan. Joël Jugan. L'ancien chef du groupe d'extrême gauche Action Rouge, rendu célèbre dans les années 80 pour ses enlèvements et assassinats de patrons coupables de fermer leurs usines et de jeter des centaines de travailleurs au chômage. Joël Jugan, revenu à Noirbourg, sa ville natale du Cotentin après avoir purgé une peine de 18 ans de prison. C'est là que le narrateur, alors professeur de collège débutant a fait sa connaissance ainsi que celle de Clotilde, ancienne camarade de Jugan reconvertie dans l'enseignement. Jugan, l'ancien beau gosse, fils de notable comme la plupart des membres du groupe est devenu un monstre. Défiguré mais tout aussi hideux à l'intérieur. Comment ? Pourquoi ? Un soir, Clotilde racontera... Mais cela ne suffira pas à éviter le drame qui se prépare. Car Jugan a déjà repéré sa future proie.

Avec une belle maîtrise, Jérôme Leroy déroule les éléments qui mènent au désastre et agitent rétrospectivement le sommeil de son narrateur. le lecteur est entraîné dans un tourbillon où se mêlent le noir, le rouge et le caraco orange d'une gitane. Où se pose la question de l'engagement et de ses motivations. Jusqu'où aller ? Quel genre de personne devient-on après ? Peut-on laisser le passé derrière soi ? Que vaut-il mieux ? Une Clotilde aigrie par le regret d'avoir refusé la lutte armée 20 ans plus tôt et suspendue à l'espoir que Jugan remette ça pour lui offrir une seconde chance ? Des anciens membres rentrés sagement dans le rang et les convenances d'une certaine bourgeoisie de province ? Un Jugan, autrefois réputé pour son courage qui préfère désormais se défouler sur une jeune fille sans défense ? Tout ceci laisse un terrible arrière-goût de gâchis, une sensation de malaise et de culpabilité que le narrateur transmet au lecteur.

Cependant, le texte est beau. Très visuel. Comme un tableau contemporain, des grands jets de peinture qui se bousculent et se heurtent sur la toile. Il dégage une force intense et vénéneuse qui scotche le lecteur au récit. J'ai vu après avoir refermé le livre qu'il fallait le rapprocher de celui de Barbey D'Aurevilly, L'ensorcelée dont un extrait figure en exergue et que malheureusement, je n'ai pas lu. Il n'est donc pas inintéressant de se référer à ce billet paru dans Liberation qui apporte quelques clés et une vision différente de celle de la lectrice totalement vierge de référence que j'étais.

Une vraie découverte, de celles qui ne peuvent laisser indifférent. C'est tout le talent de l'écrivain que d'arriver à faire de cette violence monstrueuse, une véritable oeuvre d'art et une matière à réflexion.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un amour fatal, version moderne et cruelle de «L’ensorcelée», sur fond de transformation monstrueuse du monde.

Le narrateur de Jugan passe des vacances familiales ensoleillées sur l’île de Paros, et leur déroulement paisible n’est perturbé que la nuit, aux heures où le bleu du ciel grec vire au noir. Alors, ce professeur de lettres classiques se remémore en rêve des événements vieux de plus d’une décennie, à l’époque où il démarrait sa carrière au collège Barbey-d’Aurevilly de Noirbourg dans la Manche, événements traumatisants initiés par le retour à Noirbourg de Joël Jugan.

Libéré après dix-huit d’emprisonnement, Jugan, ancien leader du groupe d’extrême gauche Action Rouge revient dans cette petite ville qui a subi les outrages du capitalisme mondialisé, et où bourgeois, chômeurs, immigrés et gitans se côtoient, entre le centre reconstruit après guerre par Auguste Perret, les usines désaffectées et la lande qui entoure la commune.

«En 1982, les Forges avaient fermé, les HLM étaient restées et beaucoup d’ouvriers devenus chômeurs aussi. On aurait dit, et cela était encore vrai quand je suis arrivé plus de dix-huit ans après, que cette partie de Noirbourg avait subi un nouveau bombardement.
Celui-là était du davantage à la mondialisation balbutiante qu’aux bombes au phosphore américaines mais il n’avait pas fait moins de dégâts. Des friches immenses, des ruines de briques rouges, des gravats et au milieu de tout cela, les Gitans.»

Après une vie de violence et de prison, Jugan est défiguré, atrocement, comme le personnage de l’abbé de La Croix-Jugan dans «L’ensorcelée» de Barbey-d’Aurevilly, mais il a conservé une part de son magnétisme. Sa liberté étant conditionnée à l’obtention d’un travail, il le trouve grâce à Clotilde Mauduit, la seule ancienne complice qui ne s’est jamais complètement détournée de lui : l’aide aux devoirs d’enfants en difficulté. La bête va y rencontrer la belle : Assia Rafa, jeune fille lumineuse habitante de la «Zone» de Noirbourg, forte et vulnérable, et qui, contrairement à Kardiatou Diop, magnifique personnage d’un précédent roman de Jérôme Leroy, n’a, elle, pas d’ange gardien.

Ensorcelée par le magnétisme noir d’un Joël Jugan orgueilleux et cruel, prêt à brûler ses derniers vaisseaux pour lutter rageusement pour une cause d’ores et déjà perdue, elle va se laisser manipuler et rapidement sombrer, terrassée par un coup de foudre maléfique.

Jérôme Leroy excelle pour raconter des tragédies remémorées aux heures sombres de la nuit, il en avait fait une éclatante démonstration dans «Le Bloc». Dans «Jugan» cela dit, le ton est différent : En faisant le choix d’un monstre (presque) sans équivoque, poésie et nostalgie se sont envolées. Alors même si «Jugan» ne dégage pas cette déchirante nostalgie du monde d’avant, même si les personnages manquent un peu de cette épaisseur liée à leurs paradoxes comme dans «Le Bloc», ce roman marquera le lecteur car il s’approche au plus près des ténèbres, et va aussi sonder la parcelle d’humanité d’un monstre, survivant d’une impossible lutte.

«Si je suis certain que Joël Jugan, quand il est revenu à Noirbourg, était devenu un monstre d’un point de vue physique comme moral, je sais aussi que personne ne sort indemne d’un tel traitement et, malgré les horreurs dont il a été responsable, je me souviens aussi qu’il fut un jeune homme de dix-huit ans, décidé à changer le monde par les armes à une époque où les luttes de ce genre avaient tragiquement échoué partout, notamment en Allemagne et en Italie.
C’était à la fois absurde, démesurément orgueilleux, dérisoire et noble : il avait voulu relever le drapeau d’une armée vaincue, nier la défaite de ses jeunes aînés qui avaient posé des bombes, attaqué des banques, tué des chefs de la police, des patrons, des marchands d’armes, des hommes politiques plus ou moins corrompus. Ils avaient fini dans un bain de sang, soit qu’ils aient été manipulés par des services secrets, comme une bonne partie des activistes italiens dont les ravisseurs d’Aldo Moro, soit qu’ils aient fini « suicidés » dans leur prison comme la bande à Baader. Il le savait mais cela n’avait rien changé à sa détermination.»

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/09/02/note-de-lecture-jugan-jerome-leroy/
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L'histoire d'un amour fatal, sous fonds de violence et de cruauté. L'histoire d'un monstre….

En vacances dans les îles grecques, le narrateur se remémore Noirbourg, au début de sa carrière d'enseignement dans un collège où il enseigne face à des jeunes immigrés. Il y rencontre Clotilde militante de gauche qui fut liée autrefois à un groupe terroriste. le groupe a eu un chef, Jugan, capturé et emprisonné pendant 18 ans dans un quartier de haute sécurité. Pour obtenir sa liberté conditionnelle, il doit trouver un emploi. C'est là que son ancienne complice Clothilde intervient en le plaçant en tant qu'animateur dans un centre social d'aide aux devoirs dédié aux jeunes du coin.
Et c'est là que Jugan tombe sur la jeune Assia.
Assia est envoûtée, c'est le début de l'horreur.
Et je n'en dirai pas plus pour ne pas en dévoiler trop aux futurs lecteurs.
C'est l'histoire de la rencontre entre le monstre et la jeune femme innocente de 19 ans, du sadisme de l'un face à la pureté de l'autre, de la manipulation, de la perversité, de l'impuissance de tous les acteurs secondaires de ce drame. On comprend très vite qu'on va plonger dans l'horreur, la lecture devient addictive tant on espère s'être trompé, tant on espère que ce récit trouvera une autre issue…
La construction de l'histoire par le narrateur se fait pas des retours dans le passé, à deux périodes différentes, avant et après les années de prison de Jugan. Malgré ces différents bonds en arrière, on suit facilement le fil de l'histoire.
C'est un roman qui, même si ses personnages sont fictifs, fait appel à l'histoire, à des faits réels, on y retrouve les actions des groupes terroristes d'extrême gauche, la question de l'immigration, des faits divers dont chacun aura entendu parler en France au début des années 80.
Je ne connaissais pas cet auteur découvert lors de la dernière masse critique, et malgré la monstruosité de l'histoire ce fut une belle découverte. le thème de cet ouvrage est particulièrement ciblé, et je suis curieuse de découvrir que qu'il a écrit avant.
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Ah,non, Jérôme Leroy, ah, non, vous êtes vraiment ignoble sur ce coup là !
Voir cette lumineuse Assia, cette jeune femme solaire, sage, pondérée, intelligente, pleine de vie, ouverte au monde, à l'écoute des autres ... être souillée, irrémédiablement perdue par ce sale type de Jugan, ce monstre de perversité, c'est plus que votre lecteur n'en peut supporter !
Oui, Jugan s'est fait ignoblement massacrer lors de son arrestation.
Oui, Jugan a purgé dix-huit ans de prison.
Oui, Jugan a souffert en QHS.
Oui, tout cela est vrai. Mais cela peut-il constituer une excuse pour se venger de l'humanité sur cette jeune fille ?
Non, là, je n'ai rien raconté de plus que ce que nous annonce la quatrième de couverture de cet ouvrage !
Jugan, leader d'un groupe révolutionnaire d'extrême gauche a été arrêté après avoir commis des actes barbares. Dix-huit ans après, il revient dans sa ville natale, et, grâce à une de ces anciennes complices, Clotilde Mauduit, se retrouve bénévole dans une équipe d'aide aux devoirs en compagnie d'Assia, que, malgré son visage dévasté, il séduira par sa présence envoûtante.

Jérôme Leroy démontre une fois de plus son immense talent d'écrivain, grâce à une plume nerveuse, concise, précise qui lui permet de brosser un tableau vif et animé de la ville de Noirbourg, sa bourgeoisie, son usine, sa zone et sa lande où règnent les gitans, pourvoyeurs d'armes, gardiens des secrets de la ville et peut-être détenteurs de pouvoirs exceptionnels ...
et grâce aussi à sa maîtrise de la construction, dans laquelle il mêle habilement le présent et deux strates du passé, celui de la jeunesse tumultueuse de Jugan, au début des années 1980 et celui de l'époque où le narrateur décrit le choc et le chaos de la rencontre entre Assia et Jugan douze ans plus tôt.
Mais qui est Jugan ? Clotilde Mauduit nous présente un jeune homme, un idéaliste, évidemment fils de bonne famille, qui, à dix-sept ans s'est insurgé contre le monde dans lequel il vivait et a fondé un groupuscule révolutionnaire "Action Rouge"destiné à semer le chaos parmi la bourgeoisie du coin . Jugan, leader de ce groupe s'est découvert un vrai talent de meneur d'hommes, ainsi qu'un parfait organisateur de coups tordus !
Portait-il déjà en lui dans sa superbe jeunesse les prémices de cette abjection avec laquelle il va asseoir son pouvoir sur cette fleur délicate qu'est Assia Rafa ?
ou, c'est, brisé par la prison, qu'il est devenu l'être foncièrement pervers qui ne peut plus, dix-huit ans plus tard, qu'exercer son goût, ou plutôt son besoin de domination sur plus faible que soi, en détruisant une jeune fille fascinée, on ne sait pourquoi, par cet homme parfaitement odieux ?
Clotilde Mauduit croit-elle vraiment que Jugan tente, en manipulant Assia, de reconstituer un groupe d'action révolutionnaire ?
Et Assia se laissera t'elle, sans résistance, entraîner vers le pire, comme un animal que l'on emmène à l'abattoir ?
Autant de questions auxquelles Jérôme Leroy laissera le lecteur répondre comme il l'entend, lors du chaos final dans une apothéose de sang et de fureur !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
S’ils lui avaient ordonné de tuer un ministre, de poser une bombe dans une caserne ou d’enlever l’enfant d’un patron, il l’aurait fait. Pour la Cause. Et il était étonné de voir qu’il y avait toujours eu à travers le temps des hommes pour reprendre l’étendard de cette Cause, pour tout y sacrifier et s’y brûler dans un mélange de rage inapaisable et de bonheur fou.
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La haine n’était pas, pour lui, un sentiment très recommandable. Non pas pour des raisons morales mais pour des raisons d’efficacité révolutionnaire. Haïr son ennemi, c’était risquer d’avoir la main qui tremble et la vue qui se brouille quand on doit le tuer.
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Un quadragénaire sait que vivre, désormais, c’est perdre du terrain. Et que l’on ne peut espérer, au mieux, que des trêves, des armistices, des manœuvres de retardement plus ou moins réussies avant de reconnaître l’ultime défaite.
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On pourrait penser que Jugan, comme tous les terroristes, comme tous ceux qui ont connu la violence, qu’il s’agisse de celle des fusillades ou du système carcéral, ne soit pas du genre à s’arrêter à ce genre de choses mais j’ai l’intuition que ce sont des détails qui brisent les hommes de son espèce.
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Il y a quelque chose d'émouvant à essayer de ressaisir dans un corps soudain présent devant vous la silhouette de l'adolescent ou du jeune homme qu'il fut, l'enthousiasme ou la gravité de son regard, la facilité, l'évidence avec laquelle il semblait alors bouger et évoluer dans le monde. Finalement, c'est le quadra qui apparaît le plus vulnérable si on le compare au garçon de dix-sept ans. Ces rides d'expression qui se sont creusées, ce gris dans les cheveux, cette calvitie qui attaque par l'avant et ressemble à l'avancée du désert, ces lunettes qu'on ne lui connaissait pas, ce costume, même, qu'on n'aurait jamais imaginé le voir porter et puis cette corpulence nouvelle qui a transformé le garçon un peu rond en sosie de Dany DeVito.
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