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Emmanuel Pierrat (Traducteur)Claude Pinganaud (Traducteur)
EAN : 9782869592964
188 pages
Arléa (01/06/1996)
3.61/5   19 notes
Résumé :
A déguster au coin du feu, en hiver, ou allongé au soleil d'été, voici quelques pensées providentielles du plus éloquent des paresseux.

Qu'il s'agisse des bébés, du temps qu'il fait, du temps qui passe, de la mouise, de la vanité, de la timidité, de la mémoire, des meublés, de l'élégance, de l'amour, du cafard, du boire et du manger, des chiens et des chats, sans oublier les recettes pour faire son chemin dans le monde, J.K.J. nous offre ses réflexion... >Voir plus
Que lire après Pensées paresseuses d'un paresseux (Pensées oisives d'un humoriste anglais)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
PROFESSIONNALISONS LA PARESSE !

«La paresse a toujours été mon point fort. Je n'ai aucun mérite : c'est un don. Peu le possèdent. Les fainéants sont légion, tout comme les lambins, mais un authentique paresseux est une espèce rare.»

Ainsi s'exprime, dès les premières pages de son petit ouvrage Pensées paresseuses d'un paresseux, le journaliste, comédien, dramaturge, conférencier, romancier et essayiste britannique Jerome K. Jerome.

Mais la paresse qu'il évoque dans "Idle Thoughts of an Idle Fellow", selon son titre original anglais, «se distingue, nous explique son traducteur et préfacier Caro, de celle, carrément biblique, que les anglophones appellent "sloth", et qui, elle, est un péché, en outre capital - ce qui la rend cousine de la luxure, et donc fichtrement séduisante. La paresse selon saint Jerome est autre, donc : en anglais, le mot idleness renvoir d'avantage à l'idée d'oisiveté, même si l'oisif dont nous parle l'auteur des Pensées paresseuses d'un paresseux n'est guère un nati : plutôt un oisif démuni, mais dont le dénuement, lié à l'absence d'occupations, rend la pensée vagabonde, légère, ouverte aux quatre vents de la réflexion. le paresseux n'a pas envie de travailler ; l'oisif n'y songe même pas.»

Nous sommes donc très éloigné ici de cette grande chose que révéraient les antiques romains, "l'otium", et qui nous est cause de merveilleuses pages du penseur philosophe Sénèque, qui l'opposait au "negotium", c'est à dire le fait d'être impliqué au coeur même du monde et de son activité fébrile, tandis que le penseur s'étant retiré dans l'otium pouvait enfin prendre le temps de penser ce monde auquel il imposait ainsi un temps plus ou moins long, plus ou moins définitif d'arrêt.

L'oisiveté de Jerome K Jerome n'est en rien cela. En revanche, pour échapper à l'ennui qui guette le fainéant, cette oisiveté s'emplit de pensées, plus ou moins fugaces, plus ou moins importantes (mais surtout pas top), point trop dirigées ni trop essentielles, de peur de rejoindre le camp des productifs, par la seule pensée certes, mais devenant ainsi aussi inquiet et frénétique que de vulgaires actifs.

Ainsi, la pensée paresseuse de Jerome K Jerome ne se contente-telle pas de discourir uniquement de paresse mais aussi d'amour, d'argent - ou plus exactement de dèche -, de cafard - qui pourrait alors être une sorte de Spleen des désargentés, des chiens et des chats ou encore des bébés, qui «ont le génie de faire les choses les plus ridicules, et d'une manière sérieuse et stoïque assez irrésistible.»

Mais derrière le sourire doucereux et parfois légèrement compassé qu'entretient cet humoriste tout en retenue, page après page, (empressons-nous de préciser que l'on ne rit pas aux éclats comme chez un Mark Twain, ou de délice comme chez un Jonathan Swift. Quant à l'ironie mordante d'un Oscar Wilde, nous en sommes fort éloignés) c'est un sentiment diffus de déprime, de noirceur ou plus exactement d'un noyau presque invisible de nuances grisâtres que le rire ne parvient pas à étouffer.

Jerome K Jerome n'obtiendra qu'un hommage d'estime pour cet ouvrage, le premier dans sa longue bibliographie à se faire remarquer. Mais c'est le succès considérable et mérité de Trois hommes dans un bateau qui assurera la postérité - ainsi que, plus prosaïquement, le confort matériel de l'écrivain -, au point que les oeuvres antérieures ou postérieures peineront à se faire reconnaître pour ce qu'elles sont : des instantanés décalés et amusés de l'Angleterre de son époque qu'il est encore agréable de lire, sans trop se presser, au coin d'un bon feu. L'hiver arrive, ça tombe bien !
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L'auteur, un peu en panne d'inspiration, parle de tout et de rien avec une expérience qu'il voudrait pleine d'humour mais qui tourne souvent à la mélancolie sentencieuse. Distrayant sans être inoubliable.
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Mouais.
Il n'y a pas tellement de paresse dans les pensées paresseuses. Rien qui vous incitera à prolonger votre sieste ou à instaurer la grasse mat' en loi.
En fait, je ne l'ai finalement pas encore fini et je ne sais si je mènerais cette lecture jusqu'au bout...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C'est quand une longue soirée de travail m'attend que j'ai envie de m'attarder à la table de dîner. Et si quelque raison impérieuse m'oblige à me lever particulièrement tôt un matin, c'est ce jour-là, et pas un autre, que j'apprécie de paresser au lit une heure de plus.
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Votre voisin le plus proche sort dans le jardin et annonce que c'est bon pour la campagne (pas la sortie dans le jardin, mais la pluie !). Il n'y connaît rien mais, depuis que l'été dernier, il a réussi à faire lever un concombre sous châssis, il se considère comme un phœnix de l'agriculture et essaye de répandre dans tout le quartier l'idée saugrenue qu'il est un fermier en retraite.
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Le sort du timide est loin d'être enviable. Les hommes le déteste, les femmes le méprisent, et lui-même se déteste et méprise tout à la fois.
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Oui, la vanité est la vraie force motrice de l'humanité, et c'est la flatterie qui graisse les roues.
[...]
Complimentez les laids pour leur beauté, les idiots pour leur esprit et les rustres pour leur éducation. Votre intelligence et votre discernement seront portés aux nues.
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Sortons plutôt fumer une cigarette. Une autre façon de perdre son temps, mais sans perdre la face. Le tabac a été une véritable bénédiction pour nous, les oisifs. On peine à imaginer comment les fonctionnaires trouvaient à s'occuper l'esprit avant l'époque de sir Walter Raleigh.
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