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EAN : 9791030701135
128 pages
Au Diable Vauvert (31/08/2017)
3.77/5   11 notes
Résumé :
Cinq consultants en management, capables d’user des pouvoirs du Soleil Noir, se rendent en Angleterre pour procéder à la liquidation d’une entreprise. Mais ils ne se doutent pas que l’issue de l’audit pourrait être mortelle.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'apprécie énormément les éditions du Diable Vauvert — je suis également une grande fan du travail et du talent éditorial de Marion Mazauric — et c'était donc une immense joie que d'apprendre que j'avais été sélectionnée pour critiquer un de leurs ouvrages !

Contes du Soleil noir. Audit, d'Alex Jestaire, signe parfaitement avec la ligne du Diable Vauvert. Complètement décalé, court, maîtrisé et tranchant, cet opus — le quatrième tome d'une série de 5 —, fait place à une écriture à la fois cynique et réaliste, ce qui est d'ailleurs inquiétant.

C'est l'histoire de trois employés d'une boîte de consulting, et leurs deux stagiaires, qui sont envoyés à Londres pour effectuer l'audit d'une entreprise : à savoir, qui reste et qui part, puisque ladite entreprise est en liquidation. Nous suivons donc ces 5 personnages, aussi énigmatiques les uns que les autres — et pas le moins du moins rassurants.

Audit fait avant tout montre du monde impitoyable et cruel de l'entreprise moderne. D'abord, hiérarchisation oblige, il y a les patrons que l'on ne rencontre jamais dans l'histoire — qui échangent par mails —, il y a celle que l'on envoie au casse-pipe pour accueillir les consultants — qui se plie en quatre pour satisfaire ces messieurs dames, alors que le destin est scellé depuis un bon bout de temps — et les ouvriers — qui eux, sont des dommages collatéraux, et dont on ne tient pas compte. L'entreprise est décrite comme un milieu froid, hostile à toute négociation, où rentabilité et rendement sont les maîtres-mots : s'ils viennent à disparaître, alors l'entreprise aussi. Rien n'est rassurant dans ce livre : l'ambiance est très étrange — avec ce Soleil noir qui donne des pouvoirs aux consultants, tantôt celui d'influer sur le jugement des autres, tantôt celui du droit de vie ou de mort, tantôt celui de contrôler la mémoire —, les personnages principaux intrigants — mais surtout bizarres, on n'a pas trop envie de les connaîtres davantage —, et le milieu de l'entreprise moderne, intransigeant et finalement inhumain. L'objectif des consultants ? Ils s'en vantent dès les premières lignes, ce qui n'en est que plus cruel. Bien sûr, cela fait terriblement écho à la société actuelle, et ça n'en est que plus déstabilisant : des consultants sans coeur — payés des milles et des cents—, un audit joué d'avance, des patrons lucides — qui protègent, sans une once de gêne, leurs intérêts personnels avant ceux de leurs ouvriers—, des ouvriers qui croient dur comme fer à la stratégie mise en place par les consultants — et aux mensonges débités avec un tel aplomb qu'ils leur vouent une confiance aveugle… C'est un univers sans pitié et si j'ai apprécié ce livre, c'est certainement pour sa glaçant authenticité et véracité. Car, s'il ne s'agit que de fiction, et si les agissements des consultants sont dictés par le pouvoir conféré par le Soleil noir, rien n'en est moins vrai aujourd'hui. L'entreprise sert le patronat avant les ouvriers, peu importe leur situation personnelle. Et ça, Alex Jestaire nous le rappelle avec brio.

Enfin, Alex Jestaire nous transporte, au fil des pages, avec son style aussi affuté qu'un couperet, sans transition ni pitié — à l'image de ces personnages qui, disons-le, sont exécrables — au travers une histoire qui fait froid dans le dos. Lorsque l'éditeur parle d'horreur, il s'agit bien là d'une fiction d'horreur. Non pas à cause du suspense, de la tension, des ambiances morbides, mais certainement par ce style complexe, sec, tranchant, qui reflète à l'identique le monde cruel de l'entreprise. Je pense que c'est pour cette raison que cet ouvrage m'a dérangée : il est criant de vérité, et c'est triste de se dire qu'hélas, Audit n'a de fiction que la présence du Soleil noir…

Je recommande la lecture de cet ouvrage — même si parfois, on s'y perd un peu, tout va tellement si vite, à l'image du développement de l'intrigue, d'ailleurs —, parce qu'il m'a parlé, et qu'il m'a plus ou moins ouvert les yeux sur la vérité du monde de l'entreprise. Et ça ne m'a pas rassurée quant à l'avenir…
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Le ton est donné dès les premières pages, les conséquences d'un audit sont mortelles !
Un petit encas glaçant.

L'auteur nous emmène à la suite de trois consultants et de deux stagiaires d'un cabinet de consulting. L'évaluation se réduit ici à décider de qui reste ou qui part. le gagnant, ce sont les consultants et le PDG, un jeu à dé pipé. Ici pas de sentiment, les seuls sont des mensonges, la novlangue libérale faisant le reste. Mais cette fine équipe de chacal a un petit truc en plus : le soleil noir.
Dans les épisodes précédents, l'auteur faisait quelques allusions à une sorte de complot visant les destins individuels des personnages. Ici, nous approchons, sans l'atteindre, une possible explication.

Légèrement différent, l'horreur est ici plus symbolique que réel, le monde de l'entreprise est décrit dans un style froid sans concession, avec toujours cette pointe d'humour noir. Les employés sont vus comme de simples pièces dans un puzzle dont le résultat serait le pouvoir via l'argent. Et même ceux qui voudraient frayer avec le diable font parti du jeu dont les gagnants sont déjà connus.
Moins scabreux ou sombre que les autres opus, la note d'espoir, infime, n'est ici plus de mise. L'écriture est toujours aussi percutante. Pour ceux qui voudrait percer un peu plus vite les mystères du soleil noir, Alex Jestaire n'est pas avare d'interview, une petite recherche sur le net devrait vous aider, à moins que ce ne soit encore qu'une duplicité de ce soleil noir.
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce nouveau conte du soleil noir qui nous plonge dans le monde de l'entreprise et plus principalement de l'audit de performance sociale. Comme dans les précédents le gros point fort du récit vient de la représentation qui est donnée de notre société ainsi que des nombreuses réflexions qui sont soulevées. Il nous dévoile ainsi une vision froide, crue, sans concession et pourtant tellement réaliste de notre monde actuel, et plus précisément des entreprises, où il y a un écart de plus en plus important entre le pouvoir et ses salariés. Alex Jestaire ne cherche ainsi pas à nous forcer la main ou à alourdir son propos, il ne fait que dévoiler une image existante et percutante, laissant au lecteur faire ses propres conclusions. L'autre point intéressant du roman vient des personnages qui s'avèrent complexes et intéressants à découvrir, qu'ils soient attachants ou de vraies salauds. On évite ainsi de tomber dans le binaire, dévoilant ainsi de simples produits de notre société qui ont bien compris que leurs différences peuvent leur faire gagner énormément, même si ce n'est pas toujours gratuit. L'aspect fantastique, avec tout ce qui tourne autour du soleil noir, gagne aussi en densité avec ce livre. En effet Audit vient clairement offrir un basculement dans notre vision de cette magie, amenant ainsi une structure plus complexe avec toutes les conséquences que cela peut bien apporter. Alors après, je regretterai que certains aspects et certaines réflexions soient traités un peu trop rapidement, que certains points liés au fantastique manque parfois de développement, ne donnant l'impression d'être présenté que pour nous appâter, mais franchement rien de non plus trop bloquant. La plume de l'auteur est toujours aussi entraînante, incisive et captivante et je lirai sans soucis le prochain conte du soleil noir histoire de voir ce qu'il va proposer.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Et voilà comment on bouffe en une journée le 4e tome d'une série qui t'ronge de l'intérieur, à petit feu - thermostat 280° -

Tu sais tu te sens consummer hein, mais devine quoi ? T'es encore prêt à quémander s'il le faut pour lire la suite.

Audit démarre sur la phrase d'un célèbre prophète des 80's, Robert Smith, histoire de bien planter le décor.

Bingo. le retour du Geek, petite intro façon la 4e dimension sur qui Huxley se permettrait de pisser avec la plus grande classe, changement de perceptions tome 4 hop c'est parti, préparez vous au cartonnage (action de prendre un joli carton des familles, beybi) !

Comment te dire ? Tu sais ces petites fourmis qui te remontent le long des bras en te faisant hérisser les poils quand tu sens l'acide arriver comme une horde sauvage prête à envahir tes petits neurones, et que là, cet instant précis juste avant que tout bascule, le monde change autour de toi ? T'entends les couleurs, tu vois les sons. T'as l'impression que c'est merveilleux et puis.

Bing. Les montagnes russes. Plus de repères, rien pour (re)poser le mental. Tu lèves la tête et tu vois quoi ? Un soleil noir chaton. Une gangrène imperceptible pour certain, beaucoup trop limpide pour d'autres, ceux qui ont surtout appris à s'en servir.

Allons-y Alonzo parce que t'es entrain de devenir fébrile, t'as la spasmophilie qui guette, j'le sens là.

Pitch donc mon petit Lou pitch donc : Angleterre, plan social, crise, team embauchée pour faire du chassage de tête niveau recrutement juste avant de couler une startup. La team lookée Matrix/Addams family, succubes à l'appui + une geekette façon petite-frangine-Malicia-des-Xmen qui fait sourire le décor et deux gars, Élias et Yves "Pioupiou" Wending (à cause du réalisateur ? ma montre et mon billet que oui chaton, ma montre et mon billet que oui...).

Les deux succubes savent se servir de la matière (ce qui te renvoie à un des tomes que t'auras le plaisir de lire si t'es prêt à y laisser une bonne part de ton âme, parce que ouais si t'as pas un peu de Faust en toi tu peux passer ton chemin, minou).

J'ai vu cette phrase de Bruce Willis défiler sur les réseaux sociaux : "Mes cheveux began enfin to pousser et puis je suis tombé sur un french novel, a guy called Jestaire, I read et c'était très bien jusqu'à ce que je comprends you see et you know ... all my hair went .. comment tu dis le français .. en revoir les cheveux".

À s'arracher la tignasse. Juré, inquiétant, même si le Geek est la pour t'épauler parce que t'as besoin d'une présence rassurante histoire de te ramener dans le monde réel.

Réel ? Putain.

Allez c'est bon envoyez moi la suite avant que j'investisse dans une piaule à Arkham. J'me croyais super malin à dire que de lire un Jestaire ça revenait à se foutre une bonne goutte sous la langue, mais en fait j'me rendais pas compte à quel point c'était prophétique.

(heureusement que c'est court parce qu'un trip comme ça qui durerait 12h minou c'est un coup à t'accaparer Enki Bilal pour te redécorer le cortex).

UNTZ UNTZ.

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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je ne connaissais absolument pas l'auteur. Après lecture des 25 premières pages, j'avoue m'être un peu inquiété. Pas par rapport à l'écriture. C'est très bien écrit mais justement tellement qu'on ressent les choses pleinement. On est très vite dans le vif du sujet : les conséquences des audits dans les entreprises. Au vue de la fin de cette première partie, j'ai trouvé ça glaçant mais malheureusement réaliste.


Néanmoins, on ne s'arrête pas là. En effet, les cinq consultants ont tous une capacité extraordinaire que je vous laisse découvrir. Ils utilisent leur talent au sein de la société d'audit pour laquelle ils travaillent. Mais ce travail qu'ils font ne va-t-il pas avoir des conséquences sur leur vie privée? C'est la grande question.


J'avoue ne pas être sûre d'avoir tout compris sur ce roman. Il est déroutant et surtout ça en dit long sur les différences sociales, le pouvoir et le monde du travail. Ce qui me rassure, c'est qu'il semble normal que le lecteur ne puisse pas tout comprendre (enfin, je suppose au vue de la dernière page). C'est un roman cash. Il n'y a pas d'ambiguïté et ça j'adore.


On parle également quand même de l'humain puisqu'on y aborde l'homosexualité, les origines, les relations entre collègues, la solitude et la découverte de soi et des autres de manière très succintes puisque ce n'est pas le but premier de ce roman mais tout de même. C'est assez surprenant d'ailleurs. Avec le recul, je réalise que les personnages principaux sont tous dans des relations homosexuelles à part une. Si ce n'est pas de l'ouverture d'esprit...


En bref, je ne sais pas si j'ai aimé ou non. Une chose est sûre, je l'ai lu en une fois. Il fait réfléchir et surtout il est déconcertant.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Yves en est sûr, il y a embrouille – quelque chose d’anormal avec cet Élias. Mais il est bien le seul dans la pièce à être de cet avis. Les survivors, eux, sont à fond – ils s’éclatent, se serrent la main, se prennent dans les bras et se disent des trucs du genre : « Jamais j’aurais cru qu’on pourrait vivre un truc aussi fort ensemble. Merci (mettez le nom ici). » Yves a déjà vu cet atelier à l’œuvre avant, une fois – ici les phrases sont les mêmes, cette fois-ci en anglais, mais les mêmes. Comme une partition où tout le monde connaît déjà sa note et cherche à bien la jouer – ce qu’on appelle la pensée positive, c’est universel. À le regarder faire son speech rayonnant sur l’esprit de groupe, la fraternité, la confiance, on en viendrait facilement à se dire : c’est une machine, c’est le Philippe Caubère du consulting. C’est à se demander ce qu’il fout là, à jouer l’assistant ravi pour deux gouines maléfiques – oui, il sait qu’elles l’ont entendu, mais il assume. À sa gauche, Faustine semble feuilleter online des galeries de photos d’enfants morts, principalement des Latino-Américains.
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« C’est bien, c’est mieux, c’est bien mieux ! » Il carbure, le Pioupiou, il en veut. Trois pas devant, poc, deux pas derrière pour ne pas gêner N+1. Poc, poc. Il commence à y avoir du jeu, c’est intéressant. « Vois-les tous. Epluche tout. Chronomètre les chaînes. Dissèque les process. Vois comment les infos transitent. Cible les couacs, chaque défaillance, aussi petite soit-elle. » Ouais, ouais, ça il peut le faire. Poc. « Et surtout, travaille-les, fais-leur cracher le morceau – parce que 30 % de cent vingt, ça fait trente-six têtes qui sautent. Et c’est à toi de drafter lesquelles vont rentrer dans le PSE. » Poc. Cette balle-ci a d’abord tapé sur le mur latéral – le rebond minable l’a pris au dépourvu. « Tu l’as pas vue venir, celle-là ? Ha ha ! Problème de vigilance ! Anticipe ! Déduis ! Vas-y ! » POC.
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Jusqu’ici j’avoue c’était décousu – des chroniques sur des « loups solitaires » tout au plus. Mais je suis sûr que vous avez senti qu’il y en avait davantage derrière – que la petite fibre paranoïaque en vous s’est mise à titiller – et je dis tant mieux – il n’y a que grâce à elle que vous parviendrez peut-être un jour à être libres. Bien sûr je ne vous garantis pas que vous allez tout comprendre – à ce stade je suis encore loin de tout comprendre moi-même – mais bon, ça va être l’occasion de relier quelques points, quelques-uns au moins, à l’intérieur de la « big picture ». Bon alors, z’êtes calés ? OK, matez donc cet écran.
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Travailler les gens c’est comme leur faire l’amour, vraiment. Dans d’autres boîtes on dit aussi : les enculer – mais nous ne sommes pas de ce fretin-là bien sûr.
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