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Critique de AgatheDumaurier


La chaleur...Elle vous oppresse et vous rend criminel par paralysie de l'esprit, du coeur, des membres...Léo n'aimait pas Oscar, ado trop sûr de lui, il le laisse s'étrangler à la balançoire du camping...Léo est un étranger dans ce camping, il ne se comprend pas, ne s'éprouve pas, n'aime pas les autres, voilà pour Camus.
Le camping, le tourisme de masse, la consommation des corps, la jouissance obligatoire, le dégoût de soi et des autres, les beaux et les pas gâtés par la nature, le marché de la séduction, la plage, la baignade, un chien sympa...Voilà pour la part houellebecquienne très appuyée du roman.
Léo est un garçon trop sérieux pour ses dix-sept ans, c'est pour Rimbaud.
Et d'autres qui me frappent moins sans doute...
Beaucoup de références lourdes à porter pour le jeune auteur.
Le camping, c'est l'horreur pour notre héros. Tous ces gens sont affreux, vulgaires, graisseux de crème solaire, ils font des quizz, prennent l'apéro, font de l'aquagym et roulent dans les vagues, se font des soirées à la musique atroce sur la piste de danse pendant que les jeunes font des feux sur la plage en buvant de la bière...Léo passe à côté, il ne veut pas se mêler. Il passe tellement à côté qu'il laisse Oscar, un jeune de son âge, mourir, puis va l'enterrer dans les dunes, tranquille. "On n'entre point dans les raisons de cette tuerie", comme dirait madame De Sévigné. C'est le grand défaut de l'histoire. Qu'il le regarde mourir fasciné en projetant sa propre mort sur Oscar, d'accord...A creuser. Mais qu'il le traîne (lui le tout menu un grand plus musclé) dans la dune et l'enterre ? Pourquoi diable ??? Ensuite, il attend en se languissant. Rencontre languissamment une fille...A chaud, enlève son tee-shirt pour la première fois...Saute dans la piscine !! Dans l'océan !! Que d'actions ! Arrêtez !
Ce n'est pas que ce soit sans qualités. Je pense que l'auteur fait exprès de ne rien dire. Léo est tellement mal dans sa peau que tout le dépasse. Mais il faudrait creuser dans la dune, si j'ose dire, dans ce rêve éveillé tellement flou que l'on se demande parfois si ce qui arrive est réel ou fantasmé par le héros.
En tout cas, je remercie Flammarion et Babelio pour ce roman bien de saison lu en pleine canicule.
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