Citations sur Dr Adder (13)
C’était la première fois que Limmit pouvait détailler Bandita à la lumière. Son impression générale n’en fut pas modifiée, même s’il constatait à présent qu’elle avait un tatouage sur la cuisse en forme de bulle de B.D., la pointe disparaissant dans les poils de sa toison emmêlée. La bulle contenait cette simple phrase : J’AI FAIM.
La vie sous terre a peut-être affecté tous les hommes ici, leur refilant des bites comme des champignons de couche. Au pays des six centimètres, les douze centimètres sont rois.
Limmit s’affaissa à nouveau sur sa chaise. Ce court dialogue avait épuisé toutes ses réserves de bravoure. Le fond du puits, pensa-t-il, déprimé. Enfant déjà, il avait senti périodiquement un abîme s’ouvrir sous lui, un gouffre dans lequel il pouvait à tout moment tomber, contrecoup inévitable du plus simple ou même du plus intelligent de ses actes. Il était toujours là, attendant sa chute, infraréalité souterraine, univers alternatif de ses livres de science-fiction bâti sur de la merde. Planètes fécales orbitant autour de longues étoiles marron. Espoirs évacués. L’enfer doit ressembler à ça, se dit-il, écœuré par sa propre stupidité plus encore que par la crainte des conséquences de celle-ci.
Et si elle s’accrochait vraiment à moi et qu’elle ne veuille plus me laisser partir ? La vie sous terre a peut-être affecté tous les hommes ici, leur refilant des bites comme des champignons de couche. Au pays des six centimètres, les douze centimètres sont rois.
Chacune des putes que je rencontre sur l’Interface prétend avoir été la meilleure élève de sa classe, poursuivit Adder. Et, bordel, certaines d’entre vous doivent probablement le croire. Et tu sais pourquoi vous construisez tous ce fantasme de la super nana, belle, intelligente et tout ? »
Le regard de la fille, cette fois, se posa sur lui, anxieux, craignant la révélation qu’il allait faire. […]
- Parce que ça suffit pas d’avoir été une connasse et une pute typique des collèges du comté d’Orange pour devenir une pauvre pute typique de L.A. Ta chute, ta dégradation ne serait pas assez dure. Pour toi, il faut qu’elle soit exceptionnelle, qu’elle se produise de haut de l’échelle vers le cloaque le plus immonde que t’aies vu…
Il souleva avec des mains tremblantes le tas de revues piquées d’humidité qui encombrait le siège désigné. Clitos et Scatos, proclamait le premier de la pile. Le Magazine Préféré des Lesbiennes Coprophages.
Quand il ne sentit plus ses jambes, il s’écroula sur les mains. Depuis combien de temps ça dure, se demanda-t-il horrifié. Les pieds morts, les jambes mortes, la bite morte. Encore combien de temps avant que je sois mort de partout. Il rampa au milieu des cadavres, squelettes rigides, viscères mous. Ses mains moururent. Il tomba en avant et entrevit, tout proche, le trottoir ainsi que les pieds et les jambes de passants. J’y arriverai pas, pensa t-il, paralysé de terreur, secoué de nausées, tandis que des mains dégoulinantes de sang pesaient sur sa tête qu’il s’efforçait désespérément de maintenir au-dessus de la surface de la matière gluante. Les doigts laissaient sur sa figure des traces de cette pourriture de la rue, sa peau commençant à mourir et à se décomposer.
J’croyais que mon truc c’était les doubles amputés, tu vois, la façon dont tu peux faire rouler leur p’tit cul sans jambes dans tous les sens.
Je suppose que je vais diriger un commando suicide composé des putes estropiées survivantes, armées de vos vieux scalpels contre le quartier général de Mox dans le comté d’Orange.
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Letter, Penthouse magazine, November 1972