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Citations sur La grâce et le venin (36)

Ce n'est qu'une histoire, parmi dix ou vingt. elle a pourtant fondé, avec celles que j'ai entendues ou que j'ai surprises plus tard, mon admiration pour ces femmes, et ces hommes dont la légende -embellie je veux bien, mais ressentie avec tant de force- hantait nos campagnes il y a peu d'années encore.; Ils sont des dizaines, les gens de mon pays, les gens d'autrefois, qui fredonnent dans mon souvenir leur chanson, leur aventure. Les uns, je les ai croisés dans ma vie, les autres me sont connus à travers témoignages et récits, des leurs, des miens, de tous : leurs petits enfants ou bien mes parents, la rumeur aussi, la tradition des villages, qui court de bouche oreille au long du temps. certains que je n'ai jamais vu hantent ma mémoire comme si j'avais passé près d'eux des années entières.

Dossier. La musique du temps
Le mystère du don
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Mais d'autres héroïnes ont nourri mon inspiration. elles m'ont toujours fait rêver, ces campagnardes fortes et généreuses, que l'âge trempait, que rien n'abattait jamais. Je parle au passé, mais je sais que leur race n'est pas près de s'éteindre. Mon arrière-grand-mère en était : je ne l'ai connue que par des récits de ma mère. elle n'avait pas le don de guérir, mais celui de vivre et de prodiguer la vie autour d'elle. sa proverbiale énergie lui est restée bien au-delà de quatre-vingt ans.

Dossier. La musique du temps
Le mystère du don
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La Providence veillait, le malheur attendu n'a pas trop tardé.

Chapitre V
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L'univers d'un enfant, c'est sa famille et son village ou son quartier -et ses rêves-. sans doute est-ce pour cela que mes livres sont presque toujours des romans familiaux, qui ont pour cadre une maison, une commune, un village, un cercle étroit à l'horizon fermé. Quand un sujet de récit me vient, c'est quelque chose qui se noue entre mon enfance, plus que jamais présente en moi, et l'expérience de l'âge mûr. C'est une impression d'enfance revisitée par l'homme d'âge ; c'est l'expérience de l'âge exaltée par un rêve d'enfance.

Dossier. La musique du temps
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On demande souvent à un écrivain : " Pourquoi et comment écrivez-vous ? " C'est une autre question que j'aime poser et me poser. d'où écrivez-vous ? Ce n'est pas à un lieu matériel que je pense, une pièce, un bureau, une chambre, une salle de bistrot, une mansarde en ville, une terrasse en vue d'observatoire intérieur, d'où chacun de nous regarde le monde et la vie. Pour moi, ce lieu est mon enfance. je me reporte toujours à elle, par un penchant instinctif, comme si elle était pour moi la mesure de toutes choses. Non seulement j'écris sur mon enfance, (...), mais j'écris de mon enfance.

Dossier. La musique du temps
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- Pour les garçons, ça ne fait rien de manger sucré, à part la zezette qui pique. Mais pour les filles, c'est très mauvais, ça pique aussi et en plus, ça colle, le pipi ne passe pas bien, il remonte pour essayer de sortir par en haut. Et les demoiselles qui volent des confitures sentent le chat par la bouche !

Chapitre III
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À quarante-huit ans, j'aurais encore pu avoir des enfants. Ha, ha ! Mais j'en avais soupé des hommes, depuis longtemps.
Et puis j'étais fine de visage, ça se voit encore à septante ans passés, avec des traits réguliers, un nez droit, une bouche large, faite pour le chant plus que pour le murmure des prieres.

Chapitre I
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Je m'appelle Collin Aline, connue sous le nom de veuve Colin. Aujourd'hui, 2 août 1924, dixième anniversaire de la déclaration de guerre, j'approche de septante-cinq ans. Je trouve que ma vie est un roman, c'est pourquoi j'ai demandé à mon notaire... (...), et en payant, d'écrire tout ce que je vais lui raconter, sans rien changer ni retrancher.

Chapitre 1
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J'ai tiré mon chemin un bout de temps. J'ai couché dans des granges, des fenils et des paillères. Mes pieds et mes chevilles étaient marquées de griffures saigneuses : ainsi, les gens voyaient que je n'étais pas une bohémienne, car les bohémiennes ont la peau dure et ne sont presque jamais écorchées.
J'ai découvert que j'avais un pouvoir sur les chiens qui ne m'attaquaient pas et souvent me faisaient fête quand j'arrivais à une ferme. Les paysans étaient étonnés et j'en profitais pour leur offrir mes services. Je relevais un estomac contre une soupe froide, je pansais un mal de poitrine pour une nuit à l'étable, une grosse colique pour un quignon de pain. Et je disais en prime des prières pour la pluie...pluviis salutaribus irriga... ou pour que la pluie cesse et que revienne le beau temps.
J'avais dix-sept ans et j'ai dû de temps en temps me défendre des hommes. Mais j'avais longues jambes et bon soufle... Et quand il fallait me battre, j'ai découvert que si je ne réussissais pas trop à rebouter les membres mal en place, je pouvais les déboîter assez sûrement en cas de besoin.
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Sois l'instrument et laisse-toi jouer. Le chef d'orchestre, s'il y en a un, mène la danse bien loin d'ici.

Dossier. La musique du temps
Le mystère du don
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