Citations sur Chroniques des secondes heures de Tanglemhor, tome 3 .. (11)
Le dragon n'avait pas trouvé le repos en mourant devant sa porte. Sa détermination avait été si forte qu'il hantait toujours la pyramide dans l'attente d'emmener avec lui son ennemi dans la tombe. Il l'appelait, le harcelait, le terrorisait depuis quinze siècles, sans relâche, sans pitié... L'acharnement de Ssiawwyr avait été tel que Hatsourbahotep avait dû se résoudre à se séparer de l'Œuf de Tanglemhor dont l'envahissante aura perturbait l'équilibre de l'enceinte thaumaturgique suscitée par ses glyphes de protection.
Vos problèmes ne cesseront de se répéter tant que chacun ne sera pas décidé à se corriger soi-même au lieu de vouloir changer les autres. Même animé des meilleures intentions, tout gouvernement qui n'a pas compris cela est promis à l'échec.
L'archer funeste qui s'était introduit dans Gangyyrn se drapa dans sa cape noire et disparut au détour d'une ruelle. Il tirerait les leçons de cet échec pour mieux préparer la prochaine Flèche mhûrnite.
La mort était sacrée.
Le Vindicateur ne pouvait impunément la souiller.
Du sang ! Du sang chaud et parfumé ! Un être de chair était entré dans la grotte ! Rien qu’à son odeur, on devinait qu’il venait du « dehors ». Une victime facile, sans doute perdue dans le labyrinthe, attirée par la chaleur et la mousse tendre. Dressée sur ses pattes de derrière, elle semblait cependant hésiter, ne dépassant guère le seuil. Elle inspectait soigneusement les lieux avant de s’y aventurer. Quel genre était-ce ? Prédateur au caractère vigilant ? Proie aux instincts prudents ? Elle ne dégageait aucune phéromone effarouchée. Elle ne devait donc pas savoir qu’elle était observée.
Il reposait sur sa couche
Aux draps bleu nuit
Depuis toute une éternité.
Sans vraiment dormir.
Sans vraiment mourir.
En ce jour enfin, quinze
siècles enfuis,
Il attendait des invités.
-Vous me rappelez un peu ce cristal vivant qui a attiré mon attention en arrivant.
-Et pour cause ! Je suis lithomancien, madame, et pas le pire -ceci dit sans me vanter- je ne suis plus tout à fait de votre monde mais du règne minéral. Ceci est l’apparence la plus « charnelle » que je puisse prendre pour faire le beau en société.
Les légionnaires se faisaient subtils. Les résistants aussi...
Il n'était guère étonnant qu'il se fût spécialisé dans l'exploration de la voie des rêves. Ce couard devait chaque fois prier pour ne pas tomber en plein cauchemar...
Rassurés, Elperïn et Meldaïn retournèrent au passage dérobé. Le liûdëndé approcha sa lumière, découvrant un escalier qui s’enfonçait dans les ténèbres.
– Nous n’aurons peut-être pas à déblayer tous les gravats de la pyramide, après tout ? constata le myrmidon d’un ton neutre.
– On dirait, acquiesça le voleur.
– Vivement tout à l’heure !
– Oui ! Le pharaon maudit n’a qu’à bien se tenir.
– Oh, je ne pensais pas à ça. J’ai seulement hâte de voir Oriana reprendre votre petit jeu du « à quoi te servirais-je ? ».
– Euh… Elle n’est peut-être pas obligée de le savoir ?
– Elle le saura, tu peux me faire confiance. Je ne vais pas certainement pas rater ce coup-là !
– Ecoute Elperïn. Tu sais qu’Ivan a recommandé de me ménager et…
– Ouais ouais ouais… Il n’a jamais interdit de rire à tes dépends et je compte bien m’en payer une bonne tranche ! fit son vieux complice en lui claquant la main dans le dos.
Pas plus sérieux, le sanchaï souleva l’endormie et donna le signal du retour au campement.
– Allez, les gars ! supplia pathétiquement le voleur. Soyez sympa, quoi !
L’ombre eut beau faire; ses camarades ne voulurent rien entendre. Au contraire, ils s’empressèrent de tout raconter aux trois autres, qui s’étaient réveillés dans l’intervalle. Le myrmidon fit promettre à tout le monde – et particulièrement à Mharnör – de ne rien dire à leur compagne avant le déjeuner. Il ne voulait surtout pas manquer l’événement !
De fait, la scène fut à la hauteur de ses espérances. (…)
_ Et alors ?! Raison de plus ! Depuis quand tu te préoccupes de ce qui pourrait arriver ?! Nous sommes des mercenaires, Meldaïn. Des spadassins. Des voleurs, des aventuriers... Tu connais l'adage : "Celui qui vit par l'épée, mourra par l'épée."Nous l'avons toujours su. C'est notre choix de vie. Mhûrn a toujours fait partie de l'équipe. Et avoir Krûl sur notre dos n'est pas fait pour favoriser notre longévité. Oriana l'a très bien compris : elle vit comme nous l'instant présent.