Il avait beau essayer de verrouiller la porte de ses souvenirs, cette dernière s'entrebâillait inlassablement comme si un vent puissant forçait l'ouverture des fragiles serrures qu’il y avait mises.
Il était logé, nourri et avait de l'argent de poche. Une somme qui parut tout à fait raisonnable à Masao qui ne s'attendait pas à autant. Il devait respecter la vie de l'enfant, la conduire à l'école, lui faire ses repas. De plus, la discrétion lui était demandée sur la vie de Nanashi et de sa fille et toute entorse à la règle lui vaudrait un renvoi immédiat et définitif.
Je n'ai pas besoin de tes mots pour savoir ce à quoi tu
penses. Tes silences crient plus fort que n'importe quelle parole. Je pensais être silencieux et secret, mais avec toi... tout est si différent. Je lis en toi comme dans un livre ouvert, je me reconnais en toi... alors, patiente encore un peu.
Tu as beau te cacher sous un masque ou te composer un visage indifférent, à force de t'observer, je sais lire en toi comme dans un livre ouvert...
Comment la petite allait-elle prendre son retour ? Cette question le turlupinait. Son comportement était irresponsable, alors revenir comme cela… Il avait fui comme un lâche. Ce qui fit remonter d’autres souvenirs. L'évocation même du passé lui donnaitl’impression qu'il était un raté !