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EAN : 9791091555173
365 pages
Atelier des Cahiers (09/11/2015)
3.67/5   9 notes
Résumé :
« Suis ce chemin et tu arriveras à un grand étang, l’étang des ombres. Guette bien sa surface. Quand la pagode sera terminée, tu verras alors s’y refléter son ombre… »
La jeune Asanyeo a bien entendu les instructions du moine mais elle ne voit toujours rien. Sans nouvelles depuis trois ans déjà, elle garde pourtant espoir à l’idée de revoir Asadal, son époux, tailleur de pierre qui a quitté le village pour construire deux imposantes pagodes au temple de Bulg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Sous ce titre énigmatique, se cache un roman choral situé dans le royaume de Silla, dans l'actuelle Corée du Sud, au VIIIème siècle. Les pagodes de pierre Dabotap et Seokgatap, du temple de Bulguksa, en sont le théâtre, théâtre qui met en scène un triangle amoureux, ou plutôt un carré, ou non, même un hexagone amoureux (même si certains amours s'apparentent plutôt à du désir). Asadal est le tailleur de pierre responsable de l'élaboration de ces pagodes. Cela fait bientôt trois ans qu'il s'y consacre, nuit et jour, guidé par sa seule fièvre créatrice. Mais le monde continue de tourner autour de lui : sa belle et jeune femme restée au village et qui, sans soutien masculin, est l'objet de nombreuses convoitises ; une jeune noble exaltée qui tombe amoureuse de cet artisan si solitaire ; un père qui veut la marier ; et surtout un pays qui est en train de perdre son âme. Car ce roman a été écrit alors que la Corée était alors occupé par le Japon. Elle y perdait son indépendance et sa culture, chose contre laquelle Hyun Jin-Geon souhaitait lutter. Avec ce livre, il s'empare d'une légende coréenne connue (d'après ce qu'en dit l'éditeur sur la quatrième de couverture, sans hélas donner de détails, et je n'en ai pas trouvé trace lors de mes rapides recherches sur internet) et il situe l'intrigue à un moment de l'histoire où la Corée était sous l'influence de la dynastie chinoise des Tang et, selon Hyun Jin-Geon perdait son âme et sa grandeur (les moines ne sont plus guère de saints hommes, les guerriers ne sont plus bien valeureux…). Seule une poignée d'hommes tentent de résister et d'affirmer l'indépendance politique et culturelle de leur pays. le parallèle avec la situation de la Corée au début du XXème siècle est assez évident.
Si j'avais beaucoup aimé les nouvelles de Hyun Jin-Geon que j'avais découvertes un peu par hasard grâce à un envoi de l'éditeur, j'ai un peu moins aimé ce texte, plus classique et faisant preuve de moins de tendresse envers ses personnages. Mais j'ai tout de même trouvé cette lecture très intéressante pour la fenêtre qu'elle ouvre sur une période historique dont je ne connaissais rien et sur une culture dont on perçoit très vite que l'on n'a pas tous les codes. La fin du roman, et là où il se rapproche probablement le plus de la légende est à ce titre très troublant, célébrant un amour que l'on ne trouve pas dans nos mythes occidentaux.
Un livre que je ne recommanderais probablement pour ses qualités littéraires et stylistiques, il est peut-être un peu trop classique et un peu trop didactique pour cela, mais il s'agit d'une belle découverte, dépaysante et instructive (mes incursions récentes et répétées dans la littérature coréenne au cours de ces dernières semaines vont d'ailleurs assez unanimement dans ce sens), mais aussi un moment de lecture plaisant, dans un livre édité avec soin par les Ateliers du Cahier, avec une belle couverture épaisse dans un papier beige aux allures de vieux papier agréable autant à la vie qu'au toucher. Un bel écrin pour un classique contemporain de la littérature coréenne, dont nous avons la chance qu'il ait été traduit en français.
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Silla, Corée du VIIIème siècle, Asadal est un modeste tailleur de pierre désigné pour construire deux pagodes au temple de Bulguksa. Mais voilà trois ans qu'il est parti de chez lui laissant sa femme et son maitre dans son village et l'inspiration pour la seconde pagode, Seokgatap lui manque. Sa rencontre avec Juman, jeune noble ressemblant à sa femme, le jour de Chopail relance son inspiration tandis que la jeune fille tombe éperdument amoureuse de lui.


Je remercie Babelio et l'Atelier des cahiers pour m'avoir permis de lire La pagode sans ombre dans le cadre de l'opération masse critique.
Ce roman a été l'occasion de découvrir la légende d'Asadal de Baekje et de découvrir certaines des fêtes et coutumes de l'époque. Très belle histoire poétique, imagée qui nous donne envie de nous rendre dans ces magnifiques décors, de découvrir le temple de Bulguksa et l'étang des ombres.

Sur fond d'histoire d'amour, Hyun Jin-Geong livre une ode à la liberté d'un pays sous domination étrangère où la population est partagée entre respect pour cette puissance extérieure et indépendance. L'auteur à travers son récit et ses descriptions nous présente très clairement son point de vue. En effet, les personnages politiques sont décrits de manière manichéenne tant sur le plan physique que moral. Ainsi, les défenseurs de l'indépendance de Silla sont décrits de manière positive, bienveillante, parés de toutes les qualités morales et physiques et empreints de noblesse tandis que les partisans de la puissance étrangère, ici chinoise, sont pleins de malveillance, perfides et d'apparence physique laide. Malgré tout, cet aspect est bien traité et fait inévitablement pencher le lecteur en faveur des défenseurs de l'indépendance.

Sur ce fond politique, l'histoire ou plutôt les histoires d'amour d'amour sont bien écrites. Avec une passion dévorante de la part de Juman pour Asadal, d'un dévouement et attachement sans faille d'Asanyeo, femme d'Asadal, envers ce dernier et une ambivalence des sentiments d'Asadal envers Juman qui m'a un peu déçue, un amour égoïste et dénué de sentiment de la part de Seong Geum envers Juman et un attachement et un respect de la part de Gyeongsin pour Juman. Là encore, j'ai trouvé que certains des personnages des histoires d'amour sont évoqués de manière trop manichéenne selon la ligne politique à laquelle ils appartiennent. Je n'ai également pas trop apprécié l'amour que porte Juman à Asadal qui ne peut que provoquer des drames.


C'est donc un livre que j'ai beaucoup apprécié pour la qualité de l'écriture, des descriptions, qui m'a étonné au début lorsque l'auteur a mis de manière écrite les rires des personnages sous la forme de "ho ho" ou de "ha ha" mais qui ressemblent par ce style assez aux mangas. Cependant, je l'ai trouvé un peu trop manichéen mais correspondant à l'époque d'écriture de ce roman où l'on sent que l'auteur cherche à exalter le sentiment patriotique de ces concitoyens coréens contre l'occupation japonaise en reprenant pour ce faire la légende d'Asada de Baekje.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre envoûtant, tragique, mystérieux, dont l'intrigue se déroule dans la Corée du VIIIe siècle.
Un sculpteur de pierre, Asadal, marié à Asanyeo, est appelé dans une ville lointaine pour construire deux pagodes sacrées. Lors de son travail il rencontre Juman, qui tombe amoureuse de lui, mais lui n'oublie pas sa femme adorée, sans pour autant rester insensible à Juman. Les intrigues vont se nouer autour de ces trois personnages, et leur entourage ne leur facilitera pas forcément la tâche.
L'objet livre, tout d'abord, est une réussite : son format carré est inhabituel, et la couverture est faite d'un papier non uni, qui ressemble à du papier recyclé. Un bel objet donc, agréable à tenir en main.
L'histoire ensuite nous plonge dans un univers qui nous déroute : la Corée du VIIIe siècle, ses dieux, ses rites et coutumes… Les rebondissements sont nombreux, et contrairement à ce qu'on pense tout ne se finira pas forcément bien pour tout le monde. Les histoires d'amour sont profondes, et bien creusées. On ne pourrait résumer les personnages à de simples amoureux, ou de simples méchants, … ils ont tous leur complexité, leurs failles, leur richesse, etc.
Le style est intéressant et contribue à cette immersion : c'est léger, c'est frais…
Donc pour résumer, l'impression qui demeure une fois fini ce roman, c'est de sortir d'un rêve qui m'a entraînée vers un univers étrange, un peu magique, avec des jeunes filles belles et envoûtantes, des jeux de pouvoir, … Belle immersion !
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Dans le royaume de Silla, un tailleur de pierre, loin de sa famille, est sommé de construire deux pagodes. Asadal, sa femme et Juman, une jeune noble du pays, sont éperdument amoureux de lui, tandis que son coeur à lui balance.
Histoire tragique d'un triangle amoureux au coeur de la Corée du VIIIe siècle, ce livre est avant tout un hymne à la liberté, au combat nécessaire des opprimés contre les oppresseurs. Histoire quelque peu manichéenne en faveur des indépendantistes du royaume de Silla, ce récit de la légende d'Asadal de Baekje est une petite perle pleine de poésie.
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Tout d'abord un grand merci à Babelio pour m'avoir permis d'accéder à ce livre grâce à Masse Critique.
Après avoir lu la remontrance du tigre, je m attendais à une lecture assez difficile, mais c'était oublier la différence d époque des auteurs: 18ème contre 20ème. C'est donc avec plaisir que j'ai découvert la plume de Jin Geon Hyun, qui était aussi journaliste. (Le roman est d'ailleurs paru sous forme de petits épisodes dans un journal.) Son écriture simple mais efficace, nous entraîne facilement dans une des légendes coréennes: celle d'Asadal de Baekje.
Je commence à bien m'y connaître en culture coréenne et cette légende correspond en tout point à ce que l'on peut attendre d'elle : sacrifice, pureté, amour interdit, consensus social et une sorte de cruauté assumée.
Sans surprise donc, mais fait avec excellence. Une plume à découvrir! Jin Geon Hyun étant décédé en 1943, sa bibliographie ne s'allongera pas, mais le site de l'éditeur en cite 4. Il me reste donc encore 3 bons livres à découvrir :)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le soir était tombé sur le temple. Au sommet du mont Toham, qui soutenait sur ses épaules le ciel pastel, des nuages gris clair avaient éclos comme des boules de coton ; la forêt de pins ondoyait sur le flanc de la montagne tel un flot d'huile verte ; l'eau de l'étang, devant le temple, ne pouvait contenir sa joie, malgré l'absence de vent, et caressait les rivages de pierre en dispersant son écume comme des nymphéas blancs.
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« Il ne reste plus beaucoup de fleurs... » Ces mots hantèrent Juman comme le refrain d’un chant triste. La tragédie de la vie d’une fleur, arrachée par le vent et tombant seule dans la nuit, sans personne pour s’en rendre compte ‒ cela lui brisait le cœur… Etait-ce son destin ?
(…) Juan, elle, pensait encore à la fleur ; soudain, elle sentit sa gorge se nouer : « Si elle flétrit après une belle floraison, c’est malheureux mais elle n’a rien à regretter. Ce qui est pire, c’est un bourgeon qui tombe sans avoir pu éclore... »
(p. 129-130, Chapitre 57).
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Le soir était tombé sur le temple. Au sommet du mont Toham, qui soutenait sur ses épaules le ciel pastel, des nuages gris clair avaient éclos comme des boules de coton ; la forêt de pins ondoyait sur le flanc de la montagne tel un flot d’huile verte ; l’eau de l’étang, devant le temple, ne pouvait contenir sa joie, malgré l’absence de vent, et caressait les rivages de pierre en dispersant son écume comme des nymphéas blancs. Les vaguelettes hésitaient comme si elles ne savaient où aller ; quelques-unes reculaient et disparaissaient ; d’autres, décidant de se diriger plutôt vers les ponts Cheongun et Yeonhwa, se précipitaient sous l’arche Hongye puis tournaient sur elles-mêmes et s’évanouissaient, comme prises de vertiges.
(p. 25, Chapitre 6).
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D'une traite, il avait donné la dernière main au deuxième niveau de la pagode et avait commencé à dégrossir le bloc destiné au troisième. Le son des outils, tantôt languissant, tantôt pressé, résonnait dans tout le temple. Pour Asadal, le jour et la nuit avaient cessé d'exister.
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- "Encore de l'alcool ! Plus de nourriture !"
Nolyi courait dans tous les sens, chargée de bouteilles et de petits plats qui se volatilisaient comme s'ils avaient des ailes.
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Vidéo de Jin-geon Hyun
"Un jour de chance" est un recueil de nouvelles de Hyun Jin-geon (1900-1943), maître coréen du genre. "Un jour de chance", "Une société qui pousse à boire", "L?Incendie"? À travers ces grands classiques de la nouvelle coréenne, Hyun Jin-geon dépeint d?un regard à la fois tendre et perspicace la psychologie des gens du peuple, essayant tant bien que mal de survivre dans la Corée des années 1920. Pleins de bonté et de simplicité, parfois aussi victimes de leurs faiblesses, ces personnages profondément humains ? pour le meilleur et pour le pire ? résistent à la misère du quotidien avec abnégation et générosité. Nous plongeant au c?ur de leur situation et nous faisant prendre part à leurs choix, Hyun Jin-geon livre ici, avec violence parfois, mais toujours avec l?authenticité des grands artistes, un témoignage touchant et saisissant de la société de son époque.
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