Trente ans avant que la maladie de la pomme de terre ne jetât l'île dans un abîme de détresse inimaginable, on estimait à trente-trois mille personnes le nombre d'Irlandais qui chaque année s'embarquaient pour l'Amérique sans espoir de retour [....]. Ce qui n'était qu'une saignée devint hémorragie pendant et après la Grande Famine. L'Irlande mettrait près d'un siècle à s'en remettre.
L'attachement à l'union de la classe possédante était subordonné au maintien des privilèges qu'elle sanctifiait de son autorité.
( "De l'Union à la partition", p244)
[...] l'orgueil complaisamment affiché par l'Ascendancy de ce siècle d'or protestant trouvait ses limites dans l'irritante sujétion de la colonie à la métropole, et dans l'anxiété résultant de l'existence d'une masse catholique serve dont la partie immergée se manifestait par une violence sporadique et quelqus timides doléances, et par la partie émergée par une émigration qui travaillait à faire de l'Irlande un enjeu stratégique dans la lutte récurrente des grandes puissances pour la domination de l'Europe.
("Des origines à l'Acte d'Union", p176)
La situation économique des catholiques colonisés était variable selon les régions, les types et les secteurs d'activité. Attachés, dans leur écrasante majorité, à cette terre dont on les avait expropriés mais qu'ils continuaient à arroser de leur sueurpour le compte des colonisateurs élisabéthains, cromwellies ou williamites, ils constituaient l'essentiel de la classe paysanne.
( "Des origines à l'Acte d'Union", p159)
Manifestation d'une crise structurelle de l'économie irlandaise , sur la toile de fond d'un marasme général en Europe , la famine d'Irlande [1845] n'en revêtit pas moins une ampleur inusitée , surpassant en horreur tout ce qui s'était vu jusque là , véritable "famine du XIIIème siècle" , selon les propres termes de Lord John Russell.