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EAN : 9782358878807
240 pages
La manufacture de livres (02/06/2022)
4.19/5   37 notes
Résumé :
À quatorze ans, Clarisse est considérée comme une adolescente difficile. L’étiquette dissimule les angoisses de sa mère, l’indifférence de son père, des difficultés scolaires de moins en moins surmontables. Clarisse hait son quotidien, rêve de fuir loin de tout et de tous, une liberté à la hauteur de ses rêves. Un jour, au lieu d’aller au collège, elle part. Au cours de sa fugue, sa route croise celle de Tony, jeune homme sensible et mystérieux qui la prend sous son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Nos corps étrangers avait été un coup de coeur. J'ai foncé tête baissée vers le nouveau roman de Carine Joachim, Les rêves échoués.

Clarisse est une jeune ado de bientôt quatorze ans, extrêmement difficile et rebelle. Une véritable peste qui donne à plaindre ses pauvres professeurs et à accuser ses parents pour leur éducation défaillante. Derrière chaque ado mal en point se cachent les failles de l'éducation. Tout se joue avant six ans, je suis assez d'accord.

Sur le point d'être renvoyée de son collège, Clarisse fugue et croisera la route de Tony, un jeune homme qui va la prendre sous son aile et l'emmener au Portugal.

Le personnage de Clarisse ne m'a inspiré que peu d'empathie. J'ai vraiment du mal à me faire à ces clichés de l'adolescence où les jeunes ne balancent qu'insultes et grossièretés - mots poubelles- à tout bout de champs.

Les parents m'ont perturbée car bien trop démissionnaires, l'environnement insécurisant au possible alors qu'au 21e siècle, la protection de l'enfance bat son plein.

La fuite de Clarisse et Tony au Portugal ne m'a rien évoqué faute à des envolées géo-historiques qui n'apportent pas grand chose et desservent les personnages trop dans l'ombre.

Ce n'est qu'au dernier tiers que l'histoire m'a attrapée avec du suspens, de l'action, des révélations et un soupçon d'émotion. J'aurai aimé que l'ensemble du roman soit de la même veine avec des personnages qui crient leurs démons, leur rage de vivre. Ne pas ressentir non plus ce décalage omniprésent entre le langage parlé de Clarisse très terre à terre (trop grossier pour moi) et la narration externe plus douce et envolée.

Un avis en demi teinte pour ce livre qui plaira certainement aux amoureux du Portugal, n'ayant pas froid aux yeux devant le visage d'une adolescente qui ne mâche pas ses mots et cherche juste comme beaucoup de jeunes à être libérée de ses démons intérieurs.

Je crois aussi qu'on ressent une histoire selon tout un panel de choses, comme sa propre histoire, ses valeurs, son expérience de vie, son ouverture d'esprit aussi. Je suis souvent très intransigeante avec les histoires d'ado. Dans les livres et dans la réalité, les jeunes je les comprends de moins en moins, leurs parents n'en parlons même pas. Tout ceci explique certainement en partie mon ressenti sur ce livre.
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Clarisse 13 ans, collégienne vit en alternance chez sa mère et son père suite à leur séparation. Seulement, la jeune adolescente ne trouve sa place nulle part et encore moins au collège où, diagnostiquée haut potentiel, elle est différente des autres. Seule échappatoire à cette société qui décide de tout pour elle, les discussions avec Sergio, rencontré sur le net qui lui promet une évasion en scooter. Quand elle décidera de le rejoindre pour vivre le road movie promis, c'est à l'encontre d'un bouleversement complet de sa vie qu'elle se rend.
Sa rencontre avec Tony lui permettra de partir au Portugal, loin de chez elle, c'est là qu'elle se sentira le mieux. Mais, à 13 ans, on ne disparaît pas comme cela..
Quel plaisir de retrouver la plume de Carine Joaquim qui voile d'une tendre sensibilité des mots durs, crus. L'autrice comme dans son précédent ouvrage renoue avec un récit dans lequel elle sème petit à petit les éléments qui nous confrontent à une sombre réalité. A travers Clarisse, nous pouvons aisément imaginer ces tas d'adolescents torturés que nous fréquentons parfois sans imaginer ce que cachent leurs fêlures.
Merci à La Manufacture de Livres, particulièrement Pierre Fourniaud et à Carine Joaquim pour ce bouleversant voyage.
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Le premier roman publié de Carine Joaquim, « Nos corps étrangers », m'avait beaucoup touchée, j'en garde d'ailleurs un souvenir prégnant. le genre de lecture qui marque, mais surtout le genre qui démontre que la littérature blanche se joue des codes et qu'elle peut être très noire aussi…

J'étais impatiente de voir publié ce roman, que j'ai eu la plaisir de découvrir, dans sa version auto éditée. Clarisse est toujours Clarisse et ses rêves sont toujours là, à porté de main.

Carine manie avec dextérité les mots, pour faire ressortir toutes la profondeur des sentiments, des tourments par lesquels l'être humain peut passer. Comme a son habitude, la psychologie des personnages est finement décortiquée, pour le grand bonheur des lecteurs, qui arrivent à s'immerger complètement dans les intrigues sombres mais tellement lumineuses dont l'auteure a le secret.
Alors certains peuvent penser que c'est brutal, mais la plume fait ressortir toutes les apérités de la vie, en passant par une palette psychologique richement travaillée, grâce à une plume travaillée, elle nous entraîne dans les méandres de l'âme humaine.

L'adolescence est un période que Carine Joaquim affectionne particulièrement, puisque son personnage principal est une ado de 14 ans. Peut-être que le fait d'être professeur lui donne cette capacité de se glisser dans la peau de son personnage principal… En tout cas, on sent un don d'observation, qui vient creuser au plus profond de nous, pour y déceler les blessures… Un fond de vérité… Une vérité que l'on croit toucher du doigt, mais que l'auteure ne divulgue que peu à peu…

Clarisse va mal… Elle n'aime ni sa vie de collégienne, ni la vie qu'elle mène chez chacun de ses parents… Une mère, que l'on devine dépassée, dont la vie quotidienne pèse au point de ne plus avoir envie d'y prendre part, le tout au détriment de sa fille… Enfin, elle ne veut plus rien maîtriser… Ce père, qui préfère laisser sa fille faire ce qu'elle veut, histoire d'avoir la paix, les semaines où elle est chez lui…
A sa manière, l'auteure met l'accent sur l'absence parentale durant l'adolescence, mais surtout sur leurs fragilités psychologiques, lorsqu'ils doivent, eux-mêmes faire face à leurs propres doutes.

Clarisse, n'est pas tendre lorsqu'elle les évoque, il y a une telle rage en elle, que l'on ne s'explique pas au départ, puis l'auteure distille les informations et on comprend enfin la soif de vivre, d'amour et d'attention de Clarisse.. Elle ferait n'importe quoi, pour que l'on s'intéresse à elle, en tant qu'individu, sans tenter de la faire rentrer dans un moule…

On ressort, un peu sonné, comme Clarisse, qui décide de tout plaquer tellement elle en a marre… Elle craque et décide de fuir… Elle décide de fuir pour enfin vivre ce rêve qui la dévore… Elle va le vivre jusqu'au bout, jusqu'à ce que la réalité la rattrape et qu'elle s'éveille. Son rêve, lui permettra de grandir et enfin s'affranchir de son histoire…

Une histoire tragique mais qui lui donnera la force de vivre…
Ce livre se découvre, se dévore grâce à une trame dont la construction est telle que tout s'imbrique et prend son sens au fil des révélations.

J'ai été émue, par l'histoire de Clarisse, telle une chrysalide elle se transforme en papillon au fil des pages, elle s'apaise…

Carine Joaquim a l'art de poser les situations pour permettre au lecteur de s'approprier l'intrigue. Sans jugement, elle dépeint les sentiments qu'elle pose avec finesse. Elle aurait pu tomber dans la facilité et à travers Clarisse, juger ces parents toxiques, nombrilistes et qui ne savent pas écouter… Qui ne veulent pas écouter… Pourtant, elle ne juge pas… Elle expose…Au lecteur de se faire son avis.

L'adolescence est loin d'être un long fleuve tranquille, Clarisse s'exprime de manière crue, cruelle, c'est à l'image de sa rage.

J'ai pu lire sur les réseaux quelques retours, qui disent que ce livre est vulgaire, pourtant ce n'est pas le cas ! Oui c'est crue, mais ne nous voilons pas la face, l'adolescence est dure, la vie est dure.

Il faut dépasser les préjugés et même si une lecture se fait sous le prisme de son vécu, il faut savoir voir plus loin que ses oeillères.

Il faut aussi se rappeler qu'un livre c'est de la fiction...

Lien : https://julitlesmots.com/202..
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J'avais déjà eu la chance de lire la première version de ce roman alors qu'il était encore un pavé discret jeté dans la mare obscure de l'auto-édition. Pourtant, il ne manquait déjà pas de consistance. Nul doute que le petit lifting apporté par la Manufacture des livres va lui permettre de capter toute la lumière qu'il mérite, lumière désormais braquée sur l'autrice depuis « Nos corps étrangers », un premier roman public d'une justesse fulgurante.
J'écris « petit » volontairement car la version rééditée est, d'après mes souvenirs, très proche de la première mouture, hormis quelques allègements dans les descriptions d'un Portugal qui n'en devient que plus palpable pour le lecteur.
Étrangement, je le redoutais presque. Pas parce que je ne l'avais pas aimé tel quel, loin de là. Mais reprendre un roman qui a soulevé en vous une forte décharge émotionnelle, dont les personnages vous ont durablement touché par leur authenticité, c'est courir le risque que la seconde lecture vous paraisse plus froide, plus clinique, et par conséquent gomme la magie de la première. On se laisse plus facilement surprendre par l'attrait de la nouveauté. Heureusement, il n'en fut rien. La faute à cette plume toujours plus intimiste, sûrement.

Au collège, à la maison, Clarisse étouffe. Elle n'en peut plus de ces « gens qui puent le conformisme », de leur petite morale étriquée, de leur morgue agiste qui voudrait que tous sachent mieux ce qui est bon pour elle alors qu'elle n'est pas et ne sera jamais câblée sur le même logiciel qu'eux. de rendez-vous psys en traumas intériorisés, elle étouffe de plus en plus, alors elle se laisse happer par les sirènes de la violence et des conneries. On la perçoit comme une sale gosse inadaptée et pourtant, malgré sa différence, elle n'a pas totalement renoncé autrui, vers lequel elle essaie d'aller par des biais détournés. Les gens comme elle, paradoxalement sujets à un idéalisme excessif lorsqu'ils croient enfin trouver leur écho dans une rencontre, sont des proies pour les pervers et les narcissiques en tout genre. Clarisse va, à ses dépens, en faire les frais. Pour mieux toucher la vie du doigt, ensuite, peut-être. Mais tout ce qu'on attrape à la volée est fragile, n'est-ce pas ? …

Le plus impressionnant, c'est qu'à aucun moment on a l'impression d'avoir affaire à la psyché d'une gamine de 13 ans, alors que la première personne est de mise. Chez n'importe qui d'autre, on aurait tendance à hurler à l'incohérence, à une voix narrative mal calibrée sur celle du personnage. Mais ici, la forme ne fait qu'épouser le fond pour crédibiliser ce personnage que Carine Joaquim a voulu plus mature que l'âge qu'on lui prête et nous embarquer dans sa fuite. C'est fait sans outrance, comme tout ce qu'entreprend l'autrice. C'était déjà évident avec « Nos corps étrangers » mais ça se confirme : elle n'a jamais besoin d'en faire des tonnes. Qu'il s'agisse des dialogues ou de la narration, des silences qui planent, pas un mot n'est inapproprié, de trop ou ne manque. Cela force d'autant plus l'admiration que c'est sûrement ce qu'il y a de plus difficile dans l'écriture : trouver la mesure parfaite.

Lire Carine Joaquim, c'est caresser la vie du bout des doigts ; la vôtre, celle des autres, celle qui vous frôle dans la rue tous les jours sans que vous le sachiez et qui n'est jamais à l'abri de frapper à votre porte.

« Les rêves échoués », c'est le cri d'une gamine à qui, finalement, la vie n'a pas laissé le choix. Naître « haut potentiel », être condamnée à souffrir de la fatuité et du passéisme dans un monde anesthésié qui n'en manque pas ; trouver dans le voyage, dans un rapport brut à l'autre, dans l'océan, dans les forces de la nature son salut. Alors l'épilogue, bien que libre d'interprétation (chacun se fera sa petite idée sur la question), ne pouvait être autre que celui-là…
C'est une ode à la beauté du Portugal, à ses couleurs et ses coeurs chauds, aux ruelles dénivelées, aux révoltes intérieures qu'on étouffe, aux yeux gris de Tony, aux feux fragiles qui brûlent dans les regards, à tous les laissés pour compte.
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Elle a treize ans. Elle est odieuse, en classe, à la maison. Elle profère des insultes d'une violence étonnante pour une si jeune fille. Et cela, depuis de nombreuses années, alors que les tentatives de résolution du problème chez différents psychologues ont juste abouti à la cataloguer comme enfant précoce. Précoce, intelligente, mais ingérable.

Séduite par quelques échanges avec Sergio, sur Internet, elle se sauve. Pour aller au devant d'une rencontre à mille lieues de ses rêves : le séducteur au scooter rouge n'est qu'un vieux pervers, et elle doit son salut à l'intervention d'un passant, présent au bon moment. Il s'agit de Tony. Clarisse s'accroche au jeune homme, qui la recueille. Mais elle est recherchée et tous les deux s'enfuient au Portugal où Tony a un appartement.

On parviendra peu à peu les écueils de la vie familiale de Tony. Malgré la différence d'âge, quelque chose de fort se crée entre les deux et l'amour détruit les barrières du convenable.

Malgré tout, les hasards de l'existence les feront émerger de leur idylle et de leur rêve d'absolu.


Histoire forte, violente, avec des personnages blessés par la vie. On se laisse emporter par la narration, bousculé par la sincérité des deux jeunes gens mais conscient de l'impasse dans laquelle ils se sont engouffrés.

Quelques invraisemblances mais qui ne nuisent pas au récit.

Après Nos corps étrangers, un deuxième roman marquant, avec un sujet sensible, qui devrait susciter des réactions très diverses.

240 pages La manufacture des livres 2 juin 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Avant je ne voyais que les murs, ils étaient hauts, ils étaient gris, il n’y avait ni portes ni fenêtres, rien qu’une boîte sans ciel et sans air, voilà ce que vous m’offriez, un cercueil dans lequel je ne pouvais que hurler en griffant le couvercle, en heurtant tout ce qui se trouvait à proximité, hurler et hurler encore. Et maintenant, regardez-moi, regardez-moi bien, j’ai vu l’océan et j’ai vu l’horizon, et je prends tout cet avenir que le monde me promet.
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— Et tu as dit que je m'appelais comment ?
Il marque une pause tandis que je retiens mon souffle, avant de lâcher, aussi doucement que possible :
— Clarisse Destremont.
Et là, forcément, je comprends que la réalité rattrape toujours les rêves.
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Le littoral était désert à l’époque et les hommes de la terre n'avaient pas été encore saisi de la folie qui les poussait maintenant à s'étaler sur une serviette pour se faire rôtir au soleil des heures durant. Personne ne venait donc emmerder les habitants, ni contredire les décisions des patriarches.
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Mme Salignes me le répète assez, je me crée mes propres ennuis, comme si je le faisais exprès. Mais pourquoi donc ? C’est ce qu’on veut savoir depuis toujours.
Parce que vous êtes moches, les gens. Vous êtes moches et vous puez le conformisme, la résignation insatisfaite que vous déguisez en réussite, histoire de légitimer votre échec en l’érigeant en exemple. Parce que tant que la perspective de devenir comme vous sera le seul avenir qu’on me propose je continuerai à le saboter avec beaucoup d’application.
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La colère prend le pouvoir, elle m’oblige à me retrancher dans un tout petit coin de moi-même où je me recroqueville en attendant que la vague se retire. Pendant ce temps, c’est elle qui est aux commandes. Et elle tourbillonne et s’agite à la manière d’un oiseau entré par erreur dans une pièce qui chercherait, sans le trouver, l’orifice vers la liberté. Elle s’écrase contre les obstacles, bourdonne dans mes oreilles et menace de faire craquer les parois de verre qui, difficilement, me maintiennent entière.
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