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Nos corps étrangers avait été un coup de coeur. J'ai foncé tête baissée vers le nouveau roman de Carine Joachim, Les rêves échoués.

Clarisse est une jeune ado de bientôt quatorze ans, extrêmement difficile et rebelle. Une véritable peste qui donne à plaindre ses pauvres professeurs et à accuser ses parents pour leur éducation défaillante. Derrière chaque ado mal en point se cachent les failles de l'éducation. Tout se joue avant six ans, je suis assez d'accord.

Sur le point d'être renvoyée de son collège, Clarisse fugue et croisera la route de Tony, un jeune homme qui va la prendre sous son aile et l'emmener au Portugal.

Le personnage de Clarisse ne m'a inspiré que peu d'empathie. J'ai vraiment du mal à me faire à ces clichés de l'adolescence où les jeunes ne balancent qu'insultes et grossièretés - mots poubelles- à tout bout de champs.

Les parents m'ont perturbée car bien trop démissionnaires, l'environnement insécurisant au possible alors qu'au 21e siècle, la protection de l'enfance bat son plein.

La fuite de Clarisse et Tony au Portugal ne m'a rien évoqué faute à des envolées géo-historiques qui n'apportent pas grand chose et desservent les personnages trop dans l'ombre.

Ce n'est qu'au dernier tiers que l'histoire m'a attrapée avec du suspens, de l'action, des révélations et un soupçon d'émotion. J'aurai aimé que l'ensemble du roman soit de la même veine avec des personnages qui crient leurs démons, leur rage de vivre. Ne pas ressentir non plus ce décalage omniprésent entre le langage parlé de Clarisse très terre à terre (trop grossier pour moi) et la narration externe plus douce et envolée.

Un avis en demi teinte pour ce livre qui plaira certainement aux amoureux du Portugal, n'ayant pas froid aux yeux devant le visage d'une adolescente qui ne mâche pas ses mots et cherche juste comme beaucoup de jeunes à être libérée de ses démons intérieurs.

Je crois aussi qu'on ressent une histoire selon tout un panel de choses, comme sa propre histoire, ses valeurs, son expérience de vie, son ouverture d'esprit aussi. Je suis souvent très intransigeante avec les histoires d'ado. Dans les livres et dans la réalité, les jeunes je les comprends de moins en moins, leurs parents n'en parlons même pas. Tout ceci explique certainement en partie mon ressenti sur ce livre.
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Clarisse 13 ans, collégienne vit en alternance chez sa mère et son père suite à leur séparation. Seulement, la jeune adolescente ne trouve sa place nulle part et encore moins au collège où, diagnostiquée haut potentiel, elle est différente des autres. Seule échappatoire à cette société qui décide de tout pour elle, les discussions avec Sergio, rencontré sur le net qui lui promet une évasion en scooter. Quand elle décidera de le rejoindre pour vivre le road movie promis, c'est à l'encontre d'un bouleversement complet de sa vie qu'elle se rend.
Sa rencontre avec Tony lui permettra de partir au Portugal, loin de chez elle, c'est là qu'elle se sentira le mieux. Mais, à 13 ans, on ne disparaît pas comme cela..
Quel plaisir de retrouver la plume de Carine Joaquim qui voile d'une tendre sensibilité des mots durs, crus. L'autrice comme dans son précédent ouvrage renoue avec un récit dans lequel elle sème petit à petit les éléments qui nous confrontent à une sombre réalité. A travers Clarisse, nous pouvons aisément imaginer ces tas d'adolescents torturés que nous fréquentons parfois sans imaginer ce que cachent leurs fêlures.
Merci à La Manufacture de Livres, particulièrement Pierre Fourniaud et à Carine Joaquim pour ce bouleversant voyage.
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Le premier roman publié de Carine Joaquim, « Nos corps étrangers », m'avait beaucoup touchée, j'en garde d'ailleurs un souvenir prégnant. le genre de lecture qui marque, mais surtout le genre qui démontre que la littérature blanche se joue des codes et qu'elle peut être très noire aussi…

J'étais impatiente de voir publié ce roman, que j'ai eu la plaisir de découvrir, dans sa version auto éditée. Clarisse est toujours Clarisse et ses rêves sont toujours là, à porté de main.

Carine manie avec dextérité les mots, pour faire ressortir toutes la profondeur des sentiments, des tourments par lesquels l'être humain peut passer. Comme a son habitude, la psychologie des personnages est finement décortiquée, pour le grand bonheur des lecteurs, qui arrivent à s'immerger complètement dans les intrigues sombres mais tellement lumineuses dont l'auteure a le secret.
Alors certains peuvent penser que c'est brutal, mais la plume fait ressortir toutes les apérités de la vie, en passant par une palette psychologique richement travaillée, grâce à une plume travaillée, elle nous entraîne dans les méandres de l'âme humaine.

L'adolescence est un période que Carine Joaquim affectionne particulièrement, puisque son personnage principal est une ado de 14 ans. Peut-être que le fait d'être professeur lui donne cette capacité de se glisser dans la peau de son personnage principal… En tout cas, on sent un don d'observation, qui vient creuser au plus profond de nous, pour y déceler les blessures… Un fond de vérité… Une vérité que l'on croit toucher du doigt, mais que l'auteure ne divulgue que peu à peu…

Clarisse va mal… Elle n'aime ni sa vie de collégienne, ni la vie qu'elle mène chez chacun de ses parents… Une mère, que l'on devine dépassée, dont la vie quotidienne pèse au point de ne plus avoir envie d'y prendre part, le tout au détriment de sa fille… Enfin, elle ne veut plus rien maîtriser… Ce père, qui préfère laisser sa fille faire ce qu'elle veut, histoire d'avoir la paix, les semaines où elle est chez lui…
A sa manière, l'auteure met l'accent sur l'absence parentale durant l'adolescence, mais surtout sur leurs fragilités psychologiques, lorsqu'ils doivent, eux-mêmes faire face à leurs propres doutes.

Clarisse, n'est pas tendre lorsqu'elle les évoque, il y a une telle rage en elle, que l'on ne s'explique pas au départ, puis l'auteure distille les informations et on comprend enfin la soif de vivre, d'amour et d'attention de Clarisse.. Elle ferait n'importe quoi, pour que l'on s'intéresse à elle, en tant qu'individu, sans tenter de la faire rentrer dans un moule…

On ressort, un peu sonné, comme Clarisse, qui décide de tout plaquer tellement elle en a marre… Elle craque et décide de fuir… Elle décide de fuir pour enfin vivre ce rêve qui la dévore… Elle va le vivre jusqu'au bout, jusqu'à ce que la réalité la rattrape et qu'elle s'éveille. Son rêve, lui permettra de grandir et enfin s'affranchir de son histoire…

Une histoire tragique mais qui lui donnera la force de vivre…
Ce livre se découvre, se dévore grâce à une trame dont la construction est telle que tout s'imbrique et prend son sens au fil des révélations.

J'ai été émue, par l'histoire de Clarisse, telle une chrysalide elle se transforme en papillon au fil des pages, elle s'apaise…

Carine Joaquim a l'art de poser les situations pour permettre au lecteur de s'approprier l'intrigue. Sans jugement, elle dépeint les sentiments qu'elle pose avec finesse. Elle aurait pu tomber dans la facilité et à travers Clarisse, juger ces parents toxiques, nombrilistes et qui ne savent pas écouter… Qui ne veulent pas écouter… Pourtant, elle ne juge pas… Elle expose…Au lecteur de se faire son avis.

L'adolescence est loin d'être un long fleuve tranquille, Clarisse s'exprime de manière crue, cruelle, c'est à l'image de sa rage.

J'ai pu lire sur les réseaux quelques retours, qui disent que ce livre est vulgaire, pourtant ce n'est pas le cas ! Oui c'est crue, mais ne nous voilons pas la face, l'adolescence est dure, la vie est dure.

Il faut dépasser les préjugés et même si une lecture se fait sous le prisme de son vécu, il faut savoir voir plus loin que ses oeillères.

Il faut aussi se rappeler qu'un livre c'est de la fiction...

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Elle a treize ans. Elle est odieuse, en classe, à la maison. Elle profère des insultes d'une violence étonnante pour une si jeune fille. Et cela, depuis de nombreuses années, alors que les tentatives de résolution du problème chez différents psychologues ont juste abouti à la cataloguer comme enfant précoce. Précoce, intelligente, mais ingérable.

Séduite par quelques échanges avec Sergio, sur Internet, elle se sauve. Pour aller au devant d'une rencontre à mille lieues de ses rêves : le séducteur au scooter rouge n'est qu'un vieux pervers, et elle doit son salut à l'intervention d'un passant, présent au bon moment. Il s'agit de Tony. Clarisse s'accroche au jeune homme, qui la recueille. Mais elle est recherchée et tous les deux s'enfuient au Portugal où Tony a un appartement.

On parviendra peu à peu les écueils de la vie familiale de Tony. Malgré la différence d'âge, quelque chose de fort se crée entre les deux et l'amour détruit les barrières du convenable.

Malgré tout, les hasards de l'existence les feront émerger de leur idylle et de leur rêve d'absolu.


Histoire forte, violente, avec des personnages blessés par la vie. On se laisse emporter par la narration, bousculé par la sincérité des deux jeunes gens mais conscient de l'impasse dans laquelle ils se sont engouffrés.

Quelques invraisemblances mais qui ne nuisent pas au récit.

Après Nos corps étrangers, un deuxième roman marquant, avec un sujet sensible, qui devrait susciter des réactions très diverses.

240 pages La manufacture des livres 2 juin 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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*****

A 14 ans, à peine, Clarisse étouffe, submergée par une colère indescriptible. Elle est en conflit permanent, avec les gens, les choses, les émotions. Elle rejette toute main tendue, tout pas en avant. Au collège, les insultes fusent, et les insubordinations également. Alors, un matin, elle s'enfuit, voir si l'ailleurs est plus fort, plus épanouissant, plus vibrant. Et elle devient Nina…

Quand j'ai ouvert le deuxième roman de Carine Joaquim, je l'aimais déjà. Parce que l'histoire qu'elle nous avait raconté dans Nos corps étrangers étaient forte, émouvante, juste… Avec Les rêves échoués, elle nous offre une fois de plus un récit haletant et touchant.

A l'image de son héroïne, Clarisse, une adolescente à la carapace dure et épaisse, l'écriture est vive, rythmée, ciselée. Mais, au-delà de sa violence et de ses injures, les fissures et les fragilités de cette jeune fugueuse nous bouleversent.
Parce qu'on ne lui a pas donné la place qui lui revenait, quant à 4 ans elle a été le témoin d'une scène d'adultes, Clarisse n'a jamais réussi à se sentir là où elle devait être. Elle cherche pourtant, dans le regard de ses parents, totalement absents et effacés, la façon de réagir adaptée à ce qu'elle ressent.
Parce qu'on lui a ordonné le silence, les mots aujourd'hui sortent comme des coups, des poings serrés, des flèches blessantes.

Quand elle rencontre Tony, c'est une page blanche qui s'ouvre à Clarisse. Elle peut être elle-même. Elle a enfin un rôle à jouer, une place à prendre…

Ce roman est juste sublime… Il est aussi tendre que percutant, drôle que bouleversant. Il met en lumière une jeune fille perdue qu'un garçon rassurant ramène doucement à la vie… Mais la réalité rattrape leurs doux rêves, et la claque tombe, cinglante, abrutissante…
Parce que Carine Joaquim est une conteuse, elle nous entraîne sur les chemins sinueux de la vie, de l'amour et des coups qui vous mettent à terre…Elle nous enveloppe de son écriture envoûtante, nous fait voyager, et nous ramène, sans ménagement, dans notre réalité… Mais ce sont nos rêves et nos souvenirs qui nous permettent de l'affronter…
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Dès les premières lignes, Carine JOAQUIM plante le décor, la commission éducative permet de tendre l'arc pour lequel les flèches ne vont pas manquer. Si l'écrivaine évolue elle-même dans ce cadre professionnel dans lequel elle puise son inspiration, elle sait ô combien une jeune adolescente ne saurait être réduite au statut d'élève et à ce qu'elle donne à voir par ses comportements dans l'établissement dans lequel elle est scolarisée. C'est ainsi qu'elle va, dans une narration ingénieuse, glisser des passages en écriture italique, un livre dans un livre, pour expliquer son histoire, les événements qui font aujourd'hui ce qu'elle est, en tant qu'être humain.

Clarisse est mal dans sa peau, tout l'agresse, alors elle répond.

Comme dans "Nos corps étrangers", le rapport au corps est un fil rouge de ce roman. Il y a des descriptions presque cliniques de ce que Clarisse vit, traverse, exulte. J'ai vibré dès les premières évocations, ressenti moi dans mes tripes de femme, d'épouse, de mère aussi, ce que Carine JOAQUIM décrit. J'ai senti bien sûr la menace poindre, la tension s'établir pour ne plus se relâcher que dans les toutes dernières lignes. Si on a l'habitude de parler de thriller psychologique, là, je parlerai plutôt de thriller charnel, un registre littéraire dans lequel ce qui nous incarne physiquement en tant qu'individu, nos membres, nos organes, nos tissus… dit tout des traces laissées, des blessures, des douleurs.

Et puis, dans ce roman, il y a l'évasion, cette sortie de soi, sortie de la maison, sortie des frontières, au sens propre comme au figuré. Clarisse va vivre un périple initiatique, des moments de gloire, une véritable renaissance. Carine JOAQUIM choisit le Portugal comme lieu de pérégrinations. Vous allez visiter Sesimbra, Lisbonne, Alcobaça, Nazaré… comme jamais un guide touristique n'aurait pu vous l'offrir. Portée par la complicité d'un homme, sa bienveillance, sa maturité, sa capacité à la comprendre, Clarisse va s'ouvrir au monde avec des moments… de grâce ! Comme j'ai aimé les passages avec la vieille femme, Dona Capitolina, des moments d'apprivoisement empreints d'une profonde humanité.

Mais comme le chantait les Rita MITSOUKO, « Les histoires d'amour finissent mal », les rêves ne peuvent durer une éternité… c'est d'ailleurs ce qu'annonce le titre du roman !

de quoi relancer le rythme du roman, se remettre à haleter !

Ce roman, je l'ai lu d'une traite, j'avais envie de savoir ce qui torturait Clarisse et puis, les vannes ont lâché. J'ai terminé ma lecture en pleurs, les larmes ont coulé. Carine JOAQUIM a ce talent fou de vous prendre aux tripes, de vous faire vivre des émotions fortes par le biais d'une fiction, de vous révéler, à vous-même, votre propre part de sensibilité.

Du grand art… littéraire ! Pari réussi avec ce second roman, bravo.
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Encore un bouquin de la Manufacture de livres qui me pousse à chercher une sixième étoile à lui attribuer.
Rarement, je referme un livre avec le coeur au bord des larmes, rarement je me trouve aussi remué. Rarement je kiffe à ce point.
J'ai comme envie de m'enfoncer ce livre au milieu de la poitrine, appuyer très fort jusqu'à ce que le sternum rompe et qu'il puisse trouver sa place, là, au milieu de ma cage thoracique, qu'il y reste à jamais.
Si je n'avais pas renoncé à l'usage des aiguilles sur ma peau, je me ferait tatouer la couverture, sur la face tendre, glabre, de l'avant bras, à l'envers, pour que moi seul puisse à volonté en admirer les détails.
Tout cela serait tellement inutile, tellement plein de sens, tellement indispensable, tellement vain.
Maintenant j'ai peur, terriblement peur de mépriser ma prochaine lecture.

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Sublime écriture très fluide de Carine Joaquim pour parler du début d'adolescence, ce moment où l'on doute de tout, qui est difficile à appréhender et dans lequel parfois on a du mal à se comprendre soi.
Clarisse a 13 ans, est une enfant diagnostiquée haut potentiel, qui fait la terreur de ses professeurs car incanalisable.
Elle a un caractère bien trempé, n'hésite pas à être violente envers absolument tout le monde, verbalement et physiquement.
Un jour, c'est la goutte de trop, une dispute éclate et sur un coup de tête, elle décide de rejoindre un garçon rencontré sur les réseaux.
Ainsi débute une épopée dangereuse mais si belle. Cependant, comme toutes les aventures, cette dernière a un prix et il va être élevé.
Un roman qui se dévore, et qui aborde des thèmes très sensibles et pourtant essentiels.
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Que ce texte était beau. Récemment, j'ai lu plusieurs livres à la suite que j'ai énormément aimé, celui-ci couronne ce cycle de bonne pioche littéraire en plaçant la barre bien haute pour mes futures lectures.

Clarisse est une adolescente en perdition, la révolte dans l'âme et tout à fait hermétique au monde sans bosse et immaculé que ses parents voudraient pour elle. Elle ne rentre pas dans le moule dans lequel la société insiste pour qu'elle rentre. Alors qu'elle fugue pour échapper à sa vie trop étroite, elle rencontre Tony, qui va tenter de l'aider tant bien que mal.

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce roman, c'est la justesse des sentiments adolescents qui y sont décrits. Peut-être n'étiez-vous pas en révolte constante lorsque vous l'étiez vous-même, et cela je pense vous aura épargné bien des tracas. Mais pour moi, pfiou, cette lecture a plusieurs fois parlé directement à mon âme, j'ai été émue, j'ai subis avec Clarisse, je comprenais toutes ses réactions qui semblaient étranges pour son entourage. J'ai aimé la pureté et l'authenticité de ce personnage en souffrance.

J'ai terminé Les rêves échoués avec la tristesse de savoir que je ne relirai pas tout de suite un autre livre qui me touche autant, et une furieuse envie de visiter le Portugal.
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Je connais déjà Carine Joaquim pour avoir lu son précédent roman Nos corps étrangers qui m'avait profondément remuée. J'avais été touchée par sa grande sensibilité, son style fluide, précis, son amour des mots. Ce second roman, que je lis d'elle, me conforte dans ce même sentiment.

Clarisse est une jeune ado de treize ans et demi, c'est une gamine pleine de colère et de rancoeur, une écorchée vive comme il est dit dans le résumé. Elle est éternellement en opposition avec ses professeurs, avec ses parents, c'est encore pire. Il faut dire que sa mère est une femme stressée et dépassée, et son père un homme plus que laxiste qui se fiche complètement de ce que peut faire sa fille. Ils ne s'occupent pas de Clarisse, et petit à petit sont complètement dépassés devant ses paroles et ses agissements. Elle se sent seule. Un jour, après une énième bêtise faite au collège, elle décide de fuguer. Elle part. Au début, elle doit rejoindre un garçon qu'elle a rencontré sur le net...il va s'avérer qu'il n'est pas celui qu'elle croyait...mais dans son malheur, elle va trouver une personne sur qui s'appuyer. Et ensemble, ils vont partir, quitter Paris pour rejoindre le Portugal. Va s'en suivre une fuite infernale, une sensation de liberté folle que Clarisse voudra garder le plus longtemps possible. Mais la vie et ses malheurs sauront la rattraper…



Dans ce roman, Carine Joaquim m'a emmenée voyager au Portugal avec Clarisse. J'ai retrouvé avec plaisir sa façon de décrire les paysages, les villes, les plages, les routes avec les parfums, les goûts, les habitants. Une immersion totale dans ce pays. de même, on retrouve une nouvelle fois le domaine de l'enseignement avec les différents problèmes que l'on connait surtout dans les grandes villes, l'impossibilité pour certains profs de se faire entendre et avoir de l'autorité, la délinquance. C'est un thème qui revient et l'autrice en parle toujours aussi bien.



Il est impossible de ne pas s'attacher à Clarisse. C'est pourtant, au début du roman, une fille ingérable, qu'on ne sait pas comment prendre sans se récolter une réflexion, mais elle reste pour autant fragile sous ses allures de grande dure. Et plus son histoire va passer, et plus on aime cette gamine. J'ai eu envie de la consoler, de la guider, de l'aider à se confier, car on devine vite qu'elle cache un fait qui s'est passé dans son enfance. Et ces sentiments qu'on a envers elle vont en augmentant au fil des pages pour atteindre son paroxysme à la fin. le personnage avec qui Clarisse fait sa fugue est aussi attachant…



La grande force de Carine Joaquim est la manière tellement réaliste qu'elle met dans ses romans. On découvre au début Clarisse avec un parler d'adolescente difficile, avec des gros mots, des expressions type de ces jeunes en difficultés. Plus Clarisse se sent mieux dans ses baskets, plus elle se détend, et plus son vocabulaire change, s'adoucit pour révéler la véritable belle gamine qu'elle est au fond d'elle. Carine Joaquim a su rendre Clarisse tellement réelle que j'avais presque envie de connaître son adresse pour aller la voir. Son histoire est bouleversante, elle va vivre des moments atroces, difficiles, à se demander comment elle va arriver à garder la santé et à se sortir debout de tout cela. Un très beau geste final lui permettra de continuer à aimer la vie malgré tout. Ça devient rare les romans qui me touchent, mais alors celui-ci...j'étais effondrée, j'ai versé ma larme, je me suis même exprimée à voix haute…j'étais tellement prise dans ce malström d'émotions que je n'arrivais pas à lever mes yeux de ma lecture.


Carine Joaquim m'a touchée en plein coeur plein de fois le temps d'un livre. Après lecture, je comprends la couverture, avec cette personne devant l'océan, comme au Portugal. le titre prend lui aussi toute sa signification au fil de l'histoire, et surtout après cette phrase « Et alors il ne restera plus de nos rêves que des souvenirs lacérés. »….des rêves échoués…le mot est fort mais si bien trouvé quand on sait ce qu'il va se passer dans la vie de Clarisse…L'auteure nous transmet de très beaux messages d'amour, d'espoir, de liberté avec un grand L, elle nous parle aussi de la délinquance, des déséquilibrés sexuels, de la maltraitance…et tout ceci avec beaucoup de justesse, sans en rajouter de trop.

La lecture se fait avidement, à cause de l'histoire mais aussi par sa construction, avec ces chapitres en italique qui reviennent sur l'enfance de la jeune fille et ses souvenirs…on comprendra plus tard leurs douloureuses significations…



Je ne vais pas oublier de sitôt Clarisse..oh non…mon coeur de maman a saigné me rappelant en même temps mon adolescence…

J'espère avoir pu vous faire passer à travers cette chronique tout ce que j'ai ressenti en lisant ce rêve dévoré. Je ne peux que vous conseiller ce très bon roman. Si vous ne connaissez pas encore Carine Joaquim, n'hésitez pas à la découvrir. J'ai envie de me plonger à nouveau dans l'univers de Carine Joaquim, et hâte de la lire à nouveau.
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