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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman commence dans la cour d'un orphelinat. La petite Annette, en vérité Hanna, reçoit la visite de son père et sa mère , soit-disant ses parrain et marraine.
En vérité, ce sont ses parents juifs qui se cachent des nazis entrés dans la ville de Liège en Belgique.
Ils sont cachés sous de faux noms grâce à un réseau organisé par un avocat et un abbé du grand séminaire.
Une deuxième famille loge dans la banlieue et là, seule la dame est juive.
Situations très compliquées car le moindre faux pas les fait repérer par des espions à la solde des nazis.
Le côté intéressant de l'histoire réside dans la diversité des actions de chaque personnage en fonction de leurs intérêts ou de leurs sentiments, de leur spontanéité aussi comme ce brave Oscar Lambeau qui retourne dans une maison prévenir une mère de famille de l'arrivée des nazis et cela au détriment de sa propre sécurité.
On retrouve les personnes honnêtes qui veulent sauver les Juifs et leurs enfants, les autres qui dénoncent des Juifs en échange d'argent et aussi par jalousie pour leur ancienne réussite sociale, des personnes fortes, d'autres plus faibles...
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la barbarie humaine qui n'a pas fini de frapper.
Armel Job nous livre un roman très profond , très prenant à la manière d'un thriller avec une écriture magnifique.
Un écrit qui amène beaucoup de réflexion.
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« Il n'est nullement nécessaire d'avoir un coeur mauvais pour causer de grands maux. » Hannah Arendt (in 'Considérations morales')

Nous sommes à Liège en 1943. La menace nazie grandit pour les Juifs résidant en Belgique, et des 'Justes' s'organisent pour les cacher. Parmi eux, une organisation catholique. Grâce à ce réseau, la petite Annette/Hanna est placée chez des religieuses, Grégoire/Volko exerce clandestinement ses talents de tailleur chez une veuve, et Nicole/Fannia est accueillie dans une famille de notaires... Et ces trois membres d'une même famille peuvent même se réunir furtivement, chaque mercredi.

Dans ce roman brillant, Armel Job prouve de nouveau sa sensibilité et sa finesse. Malgré le contexte décrit, les protagonistes sont pour la plupart nuancés, leurs ambivalences évidentes. Chacun peut être capable du meilleur (par altruisme) et du pire - par bêtise, jalousie, égoïsme, calcul, ou simplement pour sa survie...

La postface passionnante de Frédéric Saenen nous apprend qu'Armel Job est le premier auteur à évoquer cette organisation catholique d'entraide.
Cette forme de résistance généreuse contraste avec l'image des hautes instances catholiques - le Pape Pie XII en tête - complices muettes du génocide juif, montrée par le film 'Amen' de Costa-Gavras (2002).
Les puissants de ce monde (religieux, politiques, industriels...), ne peuvent, par définition, sauver l'humanité en péril :
« Jamais, nulle part, il ne faut se fier au pouvoir, ni maintenant ni plus tard. Le pouvoir corrompt infailliblement. Quiconque, si généreux soit-il, met le pied dans le marécage public ne peut prétendre en ressortir net. Il n'y a que des inconnus ça et là en qui l'on puisse espérer (...). Les obscurs ont toujours sauvé les meubles. Ils sont l'honneur de l'humanité que les honorables ne cessent de déshonorer. »

Voilà qui résonne particulièrement en cette période agitée où l'on ne sait à qui se fier parmi ceux qui prêchent la bonne parole, où l'on peut se découvrir des défauts dont on se croyait exempt, où l'on voit nos nouveaux 'Justes' continuer à oeuvrer pour l'accueil des migrants - merci à ceux de Nantes, en particulier, qui bataillent encore plus depuis mi-mars contre l'absurdité et la passivité des pouvoirs publics. ♥
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Liège 1942, une famille juive dissimulée par le 'réseau', la mère au service du notaire Desnoyer, leur fille Hanna chez les soeurs de la Miséricorde dont elle fait craquer les coeurs, le père caché par madame Guignard, dont la fille Angèle a deviné et qui connait la prime que donne la Gestapo aux délateurs...

Ambiance angoissante à la Stephen King.

Comme dans ses autres livres Armel Job invente avec beaucoup de sensibilité des personnages qui sonnent juste avec leur bon côté et leurs petites mesquineries, comme Oscar, séminariste déchu ou Baumann, indic complexé.
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Liège pendant l'occupation nazie. Orphelinat des Soeurs de la Miséricorde. Printemps 1943.

Annette, 4 ou 5 ans est dans la cour où jouent une dizaine d'enfants du même âge. Annette ne joue pas. Annette pleure contre la poitrine de soeur Thérèse. Soeur Thérèse la soeur jeune, douce et tellement gentille !
La mère supérieure vient la chercher pour qu'elle se fasse belle. Elle a de la visite. Une femme l'attend. L'enfant se précipite dans ses bras en criant « Maman ! ». Un homme entre dans la pièce à son tour. « Papa ! »
Pourtant, nous sommes bien dans un orphelinat… La religieuse qui tient le rôle de portière s'étonne. le jour des visites, c'est le dimanche dans l'après-midi. Il y a toujours des gens qui viennent rendre visite aux orphelins et qui parfois les emmènent en balade… Mais nous ne sommes pas dimanche ! Nous sommes mercredi…

Critique :

Armel Job s'intéresse dans ce roman à un sujet déjà mille fois traité, le sort des juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Il ne bâtit pas son récit sur du sable ! Il part d'une histoire vraie qu'il situe à Liège. La rudesse de l'époque n'empêche pas certaines personnes de faire preuve de bonté, là où d'autres révèlent des penchants bien plus sombres de leur personnalité. Entre ceux qui prennent des risques et les collabos, il y a la foule de tous ceux qui ne tiennent à s'impliquer ni d'un côté ni de l'autre… On n'est jamais trop prudent ! Armel Job a le sens de la formule : « Qu'est-ce que ce monde où des gens s'acharnent à exterminer des êtres dont ils ne savent rien, que d'autres, qui n'en savent pas davantage, sont prêts à sauver au prix de leur vie ? »

L'auteur pénètre dans toutes les têtes, y compris les plus nauséabondes : « En fait, ils s'entre-haïssent tous. Ce qui leur permet de supporter leur propre crapulerie, c'est qu'ils la trouvent encore pire chez les autres. »

Mais Armel Job est très fort pour brouiller les pistes ! Il pourrait même nous amener à compatir sur le sort de certaines crapules à qui dame nature n'a pas fait de cadeau. Et les gentils dans tout ça ? Même si le fond est bon, face à des choix cornéliens, il arrive qu'ils prennent la mauvaise décision… Mais quel qu'eut été leur choix, il eut été mauvais…
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Armel Job nous plonge cette fois dans la vie quotidienne sous l'Occupation et qui plus est, à Liège. Comment passer à côté ?
Mêlant réalité et fiction, il nous plonge dans un récit à l'atmosphère de thriller. Nous suivons l'histoire de personnes juives, cachées dans des familles pour échapper à la Gestapo. Des gens ordinaires deviennent des résistants, des héros, parce qu'un jour ils ont accepté d'aider leur prochain pour le soustraire à la barbarie. Aucun n'avait de vocation héroïque, ni l'épicière retraitée, ni le notaire et sa famille, ni cette infirmière de l'ONE. Mais un jour, ils se sont opposés à la haine et à l'injustice sans l'avoir calculé, au gré des circonstances, parce que cela leur semblait juste.

Au fil des pages, nous découvrons la vie d'avant, celle de tous ces personnages, bons ou mauvais : par quel hasard se sont-ils retrouvés à cette place, en 1943 ; pourquoi, comment ? Sans juger, Armel Job nous relate leurs histoires qui s'entremêlent à un moment donné pour le meilleur ou pour le pire.

Outre l'écriture soignée au vocabulaire choisi qui est la caractéristique de l'auteur, j'ai apprécié me plonger dans un roman qui met en scène des personnages ordinaires, ni soldats, ni politiciens. de simples citoyens. J'ai adoré ce voyage dans le passé de ma ville, dans des quartiers que je connais, des lieux qui existent encore, dans une histoire semblable à celles que me racontaient mes parents et grands parents. Eux qui vivaient alors à côté de chez Fannia ou Laja et qui en ont vu partir tellement pour ne pas revenir.

Beauté et laideur, cruauté et générosité se côtoient, se confrontent et se mêlent pour nous montrer tel que nous sommes : des humains capables du meilleur et du pire.

Un roman à lire absolument.
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En 1943, dans un orphelinat belge, la petite Annette reçoit la visite de son parrain et de sa marraine. Le lecteur découvre rapidement que la fillette s'appelle en réalité Hannah, et que ses visiteurs sont ses parents, juifs eux-aussi. A cette époque, les SS offraient des primes à ceux qui permettaient la capture de Juifs. Pour certains la tentation est forte, d'autant qu'avec un peu de mauvaise foi ("qualité" fort répandue dans le genre humain), il restait possible de croire que les Juifs étaient simplement expédiés vers d'autres contrées où ils pourraient vivre entre eux.

Le mutisme du Vatican concernant la Shoah n'empêcha pas quelques catholiques de pays occupés par les nazis de protéger des Juifs d'une mort certaine, au péril de leur propre vie.
C'est ce que met remarquablement bien en scène Armel Job dans ce roman historique. Il le fait sans manichéisme outrancier ; il y a certes des héros et de parfait salauds dans ce livre, mais les motivations des premiers ne sont pas toujours exceptionnellement désintéressées, et nous rencontrons aussi des personnes 'ordinaires' amenées à choisir entre deux maux ou manquant simplement de courage.

Parmi les nombreux romans sur la Shoah, celui-ci se distingue par un savant dosage entre une contextualisation historique réussie et des analyses psychologiques fines.
J'en recommande vivement la lecture.
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Un très beau roman sur la résistance, la collaboration tournant autour de deux femmes juives.

Un descriptif du meilleur et du pire de l'humain, sans concession. L'auteur dénonce avec une plume acérée , les chapitres se succèdent sans temps mort et d'un seul coup : c'est la fin sans épilogue, lapidaire le laissant sur la faim. Bien joué
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Une plongée dans la vie quotidienne sous l'occupation, servie par le talent d'Armel Job. Une belle lecture en perspective, non?

Hanna et ses parents, Juifs, sont cachés -séparément- dans le Liège occupé. Hanna, rebaptisée Annette, a trouvé refuge dans un orphelinat; son père dans une chambre sous les combles d'une épicerie, survivant grâce à quelques travaux de couture que lui procure sa logeuse; sa mère auprès d'un notaire, sous le prétexte de s'occuper des enfants de ce dernier. Mais ils ne sont pas pour autant à l'abri du danger, alors que la Gestapo rôde et que certains ne voient en l'occupant qu'un moyen de s'enrichir. La peur d'être découvert ou dénoncé les tenaille, de même que la souffrance de ne voir leur fille qu'une fois par semaine, en cachette, et de sentir que, l'absence aidant, elle leur échappe petit à petit.

Autour d'eux gravitent un ensemble de personnages, bons ou mauvais, ou un peu des deux. du patron de bistrot qui accepte de servir tout le monde (il faut bien faire vivre sa famille...) mais crache dans les verres des collabos au clerc de notaire, effacé, renvoyé du séminaire. Des notables aux ouvriers. de ceux qui organisent la mise en sécurité des Juifs à ceux qui monnaient des renseignements permettant de les arrêter. de celui qui se cache la vérité (sur l'air de "On les déplace, mais on ne leur fait pas de mal") à celui qui profite de ces déportations en récupérant leurs biens matériels. de celui qui donnerait sa dernière chemise à celui qui risquerait sa vie pour un inconnu. de celui qui résiste à la pression à celui qui dénonce pour se protéger ou protéger sa famille.

Le courage et la bonté ne sont pas forcément où on pense les trouver. Au-delà des qualités d'écriture d'Armel Job, Dans la gueule de la bête est un roman qui prend aux tripes. Parce qu'on sait qu'il n'est pas tout à fait fictionnel. Parce qu'on sait qu'il y a eu des milliers de petites Hanna et que toutes n'ont pas eu la chance de croiser des Justes sur leur chemin. Parce qu'il est impossible de refermer ce livre sans se demander "Et moi? Qu'aurais-je fait?". Qu'aurais-je fait dans la même situation, qu'aurais-je fait si j'avais craint pour ma famille, pour mon conjoint, pour un proche? Il est facile de juger ou de condamner certains faits, certaines personnes, mais on reste sans voix devant d'autres. Car tout n'est pas toujours noir ou blanc. Et c'est le coeur gros que j'ai tourné la dernière page. le coeur gros, parce que, malgré la fin ouverte et la note positive qu'elle permet, je pensais à toutes ces personnes qui, un jour, ont dû prendre une décision. Tous ceux qui durent choisir entre deux options dont, à coup sûr, aucune n'était tout à fait bonne, parce que quelqu'un, quelque part, allait en subir les -graves- conséquences.

Ce roman, qui nous rappelle que l'être humain est capable du pire comme du meilleur, est un bel hommage rendu à tous ces hommes ordinaires, ces citoyens qui ont, malgré les risques encourus, fait le choix du meilleur. Mettant en scène des personnages justes et tout en nuances, servi par une écriture à la fois rigoureuse et fluide, c'est un roman bouleversant, à lire absolument.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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J'ai dévoré ce livre en deux jours tant je voulais savoir ce qu'il allait arriver aux personnages.

Les personnages : quelques Juifs qui se cachent dans le Liège de la seconde guerre, qui essayent d'échapper à la bête. Parmi eux, une petite fille : Hannah devenue Annette chez les soeurs qui l'hébergent. Annette qui ne voient ses parents que le mercredi et trouve en soeur Thérèse une mère de substitution.

Il y a la mère d'Annette qui vit chez un notaire et s'occupe de ses enfants, alors qu'elle a dû abandonner sa propre fille aux bonnes soeurs.

Il y a le père d'Annette, tailleur, qui vit chez Mme Guichard, une adorable mamy qui s'est attachée à son locataire. Il y a aussi la fille de la logeuse qui n'hésitera pas (ou si peu) à vendre le tailleur afin de pouvoir se marier.

Rôde partout un informateur des Allemands pour qui la chasse aux Juifs est devenu un métier qui rapporte.

Il y a les collabos, les résistants, ceux qui n'hésitent pas à livrer les Juifs aux Allemands alors que d'autres n'hésitent pas, parfois au péril de leur vie, à leur venir en aide.

Et chaque lecteur se pose la question : "Qu'aurais-je fait à la place de...?"

Armel Job ne juge pas, ne condamne pas, il expose des faits, explique pourquoi certains trahissent, pourquoi certains doivent choisir entre deux trahisons, ...

Des personnages attachants, d'autres répugnants, un style parfait, un roman écrit comme un thriller et qu'on ne peut plus lâcher une fois commencé.
Lien : http://phildes.canalblog.com..
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C'est moche, la guerre ! Les juifs sont traqués. Il y a même des gens qui les chassent pour toucher une prime. Un couple est séparé. Lui, rongé par la peur, se terre comme une bête dans une chambre sous les combles. Elle fait office de nurse chez des notables. Son coeur se serre chaque fois qu'elle s'occupe de la petite Élisabeth, car Hanna, sa fille, est seule dans une institution religieuse où on l'appelle Annette.
Il y a le patron du café Mimosa, qui doit bien servir tout le monde, mais crache dans le verre des collabos. Il y a le clerc de notaire qui aurait tellement voulu entrer dans les ordres. Il y a Angèle, qui a terriblement besoin d'une grosse somme pour pouvoir se marier. Et puis, tant d'autres encore.
On peut se demander, comme le faisait Diderot, « est-il bon ? est-il méchant ? ». Armel Job répond à cette question dans ce roman qui campe toute une série de personnages et met en scène la ville de Liège sous l'occupation.
Pendant cette période terrible, chacun se trouvera confronté à des choix. le lecteur peut se projeter dans les protagonistes et se poser la question : « et moi, à sa place, qu'aurais-je fait ? Comment aurais-je réagi ? »
L'auteur nous décrit bien cette ville tranquille où de belles demeures, des magasins prospères sont vidés de tous leurs biens parce qu'ils appartenaient à des juifs. le patron déménageur n'a aucun scrupule à les voler. Jean, son employé, lui obéit sans état d'âme. Après tout, il faut bien gagner sa vie. Il n'hésite pas à s'emparer de tel ou tel objet. Mais quant à vendre un homme, c'est une tout autre histoire.
Ces bourgeois bien pensants, bons catholiques, qui récitent chaque jour des litanies, s'engagent, pourtant, pour sauver la vie de gens qui pratiquent une autre religion que la leur.
Cette femme, protégée par son mariage avec un Belge, ne peut pas, malgré tout, s'empêcher de se mettre en danger en allant voir ce qu'est devenue sa maison. Et cet homme, mis en demeure de choisir entre la vie de sa femme chérie et celle de son bienfaiteur, que fera-t-il, en fin de compte ?
Je suis une lectrice inconditionnelle d'Armel Job et j'ai lu tous ses livres.
Chaque fois, je me dis qu'il ne pourra pas faire mieux. Chaque fois, je suis surprise, je suis subjuguée, je suis conquise.
Dois-je préciser que j'ai adoré ?
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