Un homme une femme. Qui s'aiment – qui s'aimaient? -, dans une maison à la campagne. Ils sont loin de chez eux, de leurs habitudes, de leurs repères – de la ville? de son agitation? du capitalisme? -. Là, pour se quitter, se retrouver, se trouver? Là, pour se parler, s'examiner, se comprendre. Là pour creuser, pénétrer, approfondir. Un dialogue nécessaire s'installe. Deux voix, deux voies. Il se tient au bord du monde, méfiant, craintif, ombrageux. Elle est en mouvement, confiante, audacieuse, lumineuse. Tous deux partent en quête d'un équilibre, qui va se « matérialiser » par l'exploration de la cave de la maison. Lieu abyssal, inconnu, mystérieux, imprévisible. « Ce qui compte, c'est pas ce qu'on va y trouver, c'est d'y aller! » lui assène-t-elle. Osera-t-il affronter ce monde hors d'eux? Descendre dans l'arène? Plonger avec elle, se laisser submerger?
De questions en confrontations, d'errements en abattements, de résistance en abandon, l'un et l'autre avancent et en s'enfonçant, émergent. Les dessins de Somotho s'accordent parfaitement avec les mots de
Neil Jobard ; la femme incandescente lève le visage, l'homme inquiet baisse la tête, les cages s'ouvrent, l'eau afflue, on perçoit la confusion, la crainte, l'attirance vers les profondeurs, l'autre – différent de soi mais essentiel -… Une descente vertigineuse avant l'envol.
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